L’automne dernier, j’ai réalisé mon stage dans une classe de première année. Dès le début de mon stage, mon enseignante associée et moi avons constaté que les élèves vivaient constamment des conflits et qu’ils n’étaient pas en mesure de les régler. Cela avait pour effet de perturber les activités de la classe notamment puisque nous perdions beaucoup de temps à régler des conflits lors des entrées en classe, mais aussi puisque les élèves n’étaient pas en mesure de collaborer pour réaliser des tâches. Bien que nous sachions que les conflits sont une chose normale de la vie, il fallait amener les enfants à résoudre leur conflit ainsi qu’à trouver des manières de collaborer/coopérer. De plus, cette année, avec le contexte de la covid, les élèves de la classe étaient toujours ensemble. La dimension des relations interpersonnelles devient alors plus importante puisque les élèves sont confrontés aux mêmes élèves lors des travaux en classe ainsi que lors des activités hors de la classe (service de garde, récréation, etc.).
Nous savons que les situations conflictuelles peuvent perturber l’équilibre de la classe, ce qui a des impacts sur les apprentissages des élèves (Fonjallaz D. et Pernet M., 2017). Ainsi, mon projet Pic s’appuyait sur les apprentissages de la collaboration ainsi que de la résolution de conflit. Pour ce faire, le projet s’appuyait sur le domaine général de formation : vivre-ensemble. De plus, il intégrait la compétence transversale « coopérer ». Mon projet pic travaillait aussi les compétences « écrire des textes variés » en français et « pratiquer le dialogue » en éthique.
J’ai débuté mon projet pic en amenant la gestion des conflits par la littérature où plusieurs concepts étaient abordés (les différences individuelles et les compromis, la communication, exploration des solutions pour régler les conflits). J’ai ensuite présenté des méthodes de résolution de conflits aux élèves qui allaient être mis en application lors du projet d’écriture.
Le projet que j’ai réalisé avec les élèves est un récit en trois temps (début-milieu-fin) où chaque équipe avait un conflit qui leur était attribué. Les conflits avaient été choisis en fonction des conflits les plus fréquemment observer dans la classe. Les élèves devaient mettre en contexte ce conflit (début), expliquer la situation lors du conflit (milieu) et trouver une solution (fin). Chaque équipe était composée de quatre élèves. Les élèves devaient alors mettre en pratique les éléments liés à la collaboration/coopération telle que leur capacité à écouter et à accepter les idées des autres (à ne pas imposer leurs propres idées/à ne pas tout décider) et leur capacité à communiquer entre eux (utiliser les bons mots, laisser le droit à tous les membres de l’équipe de parler, ne pas ignorer les autres, les regarder lorsqu’ils parlent, ne pas couper la parole).
Suite à cette écriture collaborative, les élèves allaient entrer en scène en filmant leur récit. On leur demandait donc de mettre en œuvre leur récit dans un court vidéo. Leur vidéo serait par la suite envoyé à leurs parents ainsi qu’à la TES de l’école.
Au final, les élèves ont produit un récit qu’ils ont interprété dans un court vidéo. Les élèves ont beaucoup apprécié ce projet. En effet, ils se sont engagés dans le projet. Suite à un court sondage auprès des élèves, j’ai conclu que les principales sources d’engagement du projet étaient que les élèves voulaient savoir comment faire pour résoudre leur problème (et du même coup, être « heureux dans leur cœur » (expression utilisée par les élèves de la classe)), le travail en équipe, que le projet qu’ils font pourront aider d’autres élèves à résoudre leur conflit et l’utilisation des technologies comme stratégie d’enseignement (utilisation des iPad en classe pour filmer et faire le montage vidéo).
Les traces que j’ai pu récolter sont diverses. D’abord, tout au long du projet, j’ai consigné des notes dans mon journal de bord. De plus, j’ai aussi conservé les traces d’écriture des élèves (écriture de leur récit) ainsi que leur plan (qui expliquait comment ils feraient pour écrire à 4 sur une seule feuille : quelles seraient leurs stratégies). Enfin, j’ai aussi filmé certains moments du projet en classe.