Observations du contexte

L’automne dernier, j’ai fait mon stage IV à l’école l’Alizé à Saint-Jean-Chrysostome, une école en milieu favorisé. J’ai enseigné au premier cycle, plus précisément en deuxième année. J’ai commencé l’année avec une classe composée de 22 élèves dont 12 filles et 10 garçons. À la mi-septembre, nous avons accueilli un nouvel élève venant de la France. En plus de cela, il est important de souligner que les élèves avaient quatre «figures d’autorité». Effectivement, il y avait mon enseignante associée qui a une tâche de 80%, ce qui fait qu’il y avait aussi la seconde enseignante dite «complément de tâche», la T.E.S. à 20 heures semaine et moi. 

Au début de l’année, nous avions appris que notre école faisait partie du réseau où les technologies de l’information et de la communication (TIC) allaient être intégrées plus profondément. Peu après, la nouvelle PDA sur le numérique était sortie et elle avait été mise disponible pour consultation au salon du personnel. En ce qui concerne les élèves, mon enseignante associée m’avait fait remarqué qu’il y avait de grands écarts entre leurs niveaux d’apprentissage. De plus, j’avais observé que nos élèves avaient également des difficultés du point de vue de leurs relations interpersonnelles. Effectivement, dès le début des classes, il n’était pas rare que nous ayons à gérer des conflits après les récréations. Il arrivait même que des problèmes surviennent dans la classe. Ainsi, le temps passé à régler les diverses situations représentait du temps de moins pour autre chose, comme aider les élèves dans leurs difficultés d’apprentissage. 

À la lumière de tout cela, j’avais sorti le programme de formation de l’école québécoise (PFÉQ) et j’avais regardé qu’est-ce qui pourrait convenir à ma réalité. Je m’étais arrêtée sur la compétence transversale 8 «coopérer» (PFÉQ, p. 37). La compétence transversale 6 «exploiter les technologies de l’information» avait également capté mon attention (PFÉQ, p. 32). Ayant en tête toutes ses informations, j’avais décidé de faire mon PIC sur la coopération en y mettant une touche numérique, puisque je trouvais que les compétences transversales étaient des acquis importants à avoir. 

Description du projet

Au final, mon projet s’est déroulé en plusieurs étapes. L’interdisciplinarité était au coeur de sa réalisation. Il y a eu des moments de discussion avec les élèves pour parler de certaines notions sur le «mieux vivre ensemble» comme le respect des règles, la gestion de conflits, la gestion des émotions, etc. Nous avons également abordé ce qui représentait un bon comportement versus un comportement à améliorer, lors de ces séances. Ensuite, nous avons mis régulièrement les élèves en contexte de travail d’équipe pour qu’ils se pratiquent à mettre en oeuvre ce qu’ils avaient appris. Par exemple, j’ai placé les élèves en îlots de travail. Par la suite, ils ont eu à produire une affiche en équipe, faire des lectures à deux, partager du matériel, faire de la coécriture, travailler la robotique en dyade, etc. J’ai aussi mis en place avec la T.E.S. un conseil de coopération et un système de pot du coeur et de poubelle des émotions.

Résultats

En somme, je crois que toutes les interventions qui ont été mises de l’avant ont porté fruit dans leur ensemble. Effectivement, mon enseignante associée m’a dit qu’il s’agissait de la première année qu’elle mettait les élèves en équipe si tôt et que cela fonctionnait bien. De plus, lorsque les élèves étaient amenés à régler leur conflit, on entendait fréquemment les phrases: «Je n’ai pas aimé quand…» et « J’aimerais que...». Il y avait aussi beaucoup plus d’émotions positives dans le pot du coeur au fil des semaines. Finalement, si je me fie aux propos amenés lors des conseils de coopération et à la participation des élèves, je dirais qu’il y a eu progression.