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Tout d’abord, je trouve pertinent de nommer le contexte dans lequel je me suis retrouvée en début d’année.

Je me retrouve titulaire de la classe. Je vis à la fois de l’excitation et de l’anxiété face à la charge de travail et aux responsabilités qui m’attendent. Je considère toutefois que j’ai les connaissances et l’expérience nécessaire pour réussir à relever ce défi.

J’ai 23 élèves de 7 ans qui ont eu une première année écourtée en raison de la pandémie. Certaines lacunes aux niveaux des habiletés sociales, des façons de se comporter à l’école et des connaissances sont perceptibles dès la première journée.

Le mois de septembre a été rocambolesque. Un début de carrière en pandémie demande son lot d’adaptation. La mise en place de la gestion de classe aura nécessité beaucoup de temps et d’énergie à l’école (récréation, diner, périodes libres), ce qui a fait en sorte que mes soirées étaient passées à éplucher mes manuels universitaires et les sites de ressources pédagogiques afin de trouver des activités motivantes à faire en classe. Par contre, je considère que ce premier mois pendant lequel mon énergie était dirigée vers la constance et la cohérence de ma gestion de classe m’a permis de vivre mon expérience plus confortablement à partir du mois d’octobre.

Au début du mois d’octobre, bien que la majorité de mes élèves avaient réussi à embarquer dans mon train, quelques élèves conservaient des comportements inadéquats qui perturbaient les périodes d’enseignement explicite, d’atelier, de spécialistes et les récréations. Beaucoup de conflits et de gestes violents étaient encore présents. Le seul moment où tous mes élèves travaillaient de façon exemplaire, c’était lors du plan de travail en début de journée.

Le matin, mes élèves arrivaient au compte-goutte sur une période de 15 minutes. Dès le début de l’année, j’ai considéré l’entrée progressive comme une opportunité de permettre aux élèves d’arriver dans la classe calmement, de s’installer à leur rythme et de se mettre au travail. Je trouvais que ce battement de 15 minutes faisait une coupure plus douce entre la maison et l’école. Ainsi, les élèves recevaient des travaux de consolidation le lundi et géraient leur temps le matin pour que ces travaux soient complétés le vendredi.

Les premières semaines ont été difficiles.

Pour un élève de 7 ans, la marche d’autonomie était très grande.

Le mois de septembre a donc servi à mettre en place cette routine. Graduellement, les élèves l’ont intégrée et lorsque nous sommes arrivés au mois d’octobre, mes élèves appréciaient ces 30 minutes de travail autonome le matin. Elles me permettaient d’avoir un petit moment avec tous mes élèves lors de leur arrivée et je pense que cette routine a contribué à la création d’un lien de confiance entre eux et moi.

Au mois d’octobre, je sentais que mes élèves avaient plus de contrôle sur leurs comportements. À plusieurs reprises, nous sommes allés au boisé derrière l’école pour faire des activités d’éveil. J’étais nerveuse de sortir de la classe et je craignais des débordements. Toutefois, malgré des comportements inadéquats de certains élèves, la majorité a ressenti un énorme plaisir à faire ce genre de sortie.

Au mois de novembre, j’ai commencé mes activités en lien avec le PIC. J’ai utilisé la littérature jeunesse pour exploiter à la fois leur imagination et leur compréhension (Les pommes de Monsieur Peabody, Le loup qui apprivoisait ses émotions, Le professeur Zouf, leçon de politesse, L’ours et la tortue). Des discussions merveilleuses en sont ressorties. Nous avons ensuite fait notre projet collaboratif d’art plastique. Chaque élève devait fabriquer deux plumes d’oiseau que nous avons mises en commun pour faire des ailes. Chaque plume est importante pour que notre oiseau puisse prendre son envol. Nous avons eu la discussion que si une plume tombait (un élève faisait un mauvais choix), notre oiseau avait de la difficulté à bien voler (notre climat de classe était affecté). Les élèves ont alors intégré que leurs agissements avaient des impacts sur les autres. Pendant deux semaines suivant notre projet d’art, les élèves me parlaient quotidiennement de cette leçon. Ils utilisaient la métaphore de l’oiseau pour justifier les bons choix qu’ils faisaient. Les élèves qui résistaient depuis le début de l’année à se conformer aux règles de vie de la classe ont grandement amélioré leur comportement.

Bien évidemment, les traces les plus parlantes de cette aventure ne sont pas tangibles. Il est difficile de transmettre par le biais du numérique des discussions spontanées entre des élèves qui réussissent à trouver des compromis, qui se proposent pour accompagner un élève en difficulté ou encore le progrès comportemental d’un élève. Toutefois, dans le montage des photos ci-dessus, on peut selon moi voir la fierté et le bonheur des élèves d’être dans le groupe 205.

 

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Cohorte