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Mise en contexte :

L'idée pour mon projet est venue à la suite de mes observations faites depuis le début de l’année scolaire. En effet, dans mon groupe, plusieurs élèves avaient un rythme d’apprentissage très rapide. Ils comprenaient la matière rapidement, ils faisaient preuve d’une grande autonomie et ils cherchaient à en apprendre plus, ce qui se manifestait notamment par leur curiosité. D’un autre côté, j’avais plusieurs élèves qui avaient un rythme d’apprentissage très lent. Ils ne terminaient pratiquement jamais les travaux (plan de travail) ou plusieurs avaient besoin de grand soutien pour réaliser l’activité. Certains demandaient également de ralentir le rythme lors d’un enseignement et étaient généralement bloqués par la compréhension des consignes. Ces mêmes élèves étaient souvent passifs dans la classe, puis ils ne posaient pas beaucoup de questions lorsqu’ils étaient bloqués par une incompréhension. En d'autres mots, ils nécessitaient des interventions plus individualisées. 

Cela dit, dans la classe, l’enseignante avait mis en place l’arbre des experts, soit un arbre avec la photo de chaque élève. Lors d’une activité planifiée (par exemple, une période de plan de travail), l’enseignante pouvait choisir un élève qui était nommé « expert ». Cet élève était donc la personne de référence pendant la période et les élèves devaient passer par l’expert avant de questionner l’adulte (l’échelle de l’autonomie). Toutefois, lors de mes blocs de prise en charge, j’ai observé que les experts étaient souvent pris au dépourvu. Par exemple, ils ne savaient pas comment répondre à la question d’un élève. Parfois, ils circulaient pour répondre aux questions et donnaient les réponses aux élèves plutôt que de guider l’élève dans le besoin. Puis, les élèves qui avaient besoin d'aide ne savaient pas qui était l'expert et ne savaient pas comment poser des questions pertinentes.

Alors que tous les comportements attendus dans la classe avaient été modélisés, j’ai réalisé que le contexte de relation expert/personne aidée n’avait pas été modélisé. J’ai également observé que les élèves qui avaient de la facilité appréciaient beaucoup être experts ou répondre aux questions. Ceci poussait leur compréhension plus loin, tout en leur permettant d’être valorisés pour leurs forces dans la classe.

Ainsi, pour le projet, j’ai mis en place des comportements attendus pour les experts et les personnes aidées, afin d’utiliser les experts dans différents contextes et m’aider à supporter les élèves en difficulté. De plus, ceci a permis de former de meilleurs experts pour répondre à leurs besoins d’être davantage stimulés dans la classe.

Étapes du projet :

  1. Observation des élèves experts pour cibler les difficultés à travailler (en contexte de plan de travail, en contexte d'ateliers et en contexte d'enseignement divers)
  2. Lecture d'un album sur l'humilité (album C'est moi le plus fort de Mario Ramos) avec pour objectif de faire ressortir que chacun a des forces et qu'il est important de respecter les difficultés des autres et d'être humble
  3. Tableau d'ancrage sur les comportements attendus en tant qu'expert et en tant que personne aidée (élèves qui ressortent ce qu'il faut écrire)
  4. Pratique des comportements attendus (avec des mises en situation et un jeu de rôles, les élèves se pratiquent à jouer les rôles de l'expert et de la personne aidée, démonstration d'une équipe coup de coeur et retour en groupe sur les comportements à adopter/à éviter)
  5. Mise en place des comportements attendus en pratique réelle (faire référence au tableau d'ancrage et l'utiliser en renforcement)

Traces amassées :

  • Prise de notes informelles pour faire un portrait global des forces et des défis dans les relations d'aide (avant et après la modélisation des comportements attendus)
  • Tableau d'ancrage pour rendre compte de la réflexion commune des élèves sur les relations d'aide
  • Filmer les élèves lors des pratiques de comportements pour observer l'évolution 

Résultats :

  • Les élèves ont de plus en plus le réflexe d'aller voir l'expert ce qui me libère du temps comme enseignante pour aider les élèves nécessitant des interventions individualisées (peu oublient d'aller voir l'expert avant l'adulte)
  • Les élèves experts se sentent valorisés
  • Les experts ne donnent plus les réponses et prennent plus d'initiatives (ex : aider un élève même s'il n'a pas manifesté un besoin)
  • Les élèves de la classe reconnaissent les forces de chacun et sont capables de choisir un expert sans l'adulte (et donc, de s'y référer)
  • Impacts positifs sir l'entraide et la coopération (les élèves se font des rappels pour agir comme des experts)
  • Les élèves aidés sont respectueux envers les experts
  • Les élèves ont transféré les apprentissages dans plusieurs contextes sans mention de l'adulte
Cohorte