Contexte

Tout d’abord, j’ai réalisé mon stage dans une classe de 2e année, à l’école de la Chanterelle, à Val-Bélair. En début d’année scolaire, lorsque mon enseignante associée et moi avons reçu les « fiches » de nos élèves, accompagnées de leurs résultats de première année, nous avons vite réalisé que la majorité d’entre eux étaient pratiquement en situation d’échec en mathématiques. Clairement, c’est sur cela que nous devions travailler le plus fort pour qu’ils soient tous en situation de réussite et fiers d’eux. Puis, en observant mon groupe classe, j’ai pu constater que la plupart des élèves avaient des besoins particuliers. Par exemple, certains élèves ont besoin de plus d’encouragements, d’autres de plus de concentration ou davantage de discipline. J’ai créé un lien rapidement et j’ai appris à connaitre mes élèves et à identifier et combler leurs besoins. Cependant, certains élèves demeuraient inconfortables. En discutant avec eux et en les observant davantage, j’ai compris qu’ils vivaient de l’anxiété de performance, de l’angoisse et du découragement face aux mathématiques. Cela les empêchait même, à certains moments, de « fonctionner » puisqu’ils avaient des maux de ventre, des nausées et de la difficulté à se concentrer sur la tâche. Ils n’arrivaient pas à s’intéresser aux mathématiques et à mobiliser les efforts nécessaires pour comprendre et réussir. Je devais donc trouver un moyen de rendre les mathématiques attrayantes, concrètes et adaptées. Après tout, il n’y a que dans les exercices mathématiques que nous devons acheter 53 pommes.

Interventions menées

-Créé des activités des manipulations variées (jetons, TNI, aimants, bâtons, tableaux et crayons effaçables, pinces, jeux de société, devinettes, jeu « quel nombre suis-je ? » collé dans le front de l’élève, etc.)

- Routines mathématiques quotidiennes (chariot mathématique classé par notions pour chaque classe de premier cycle). Pour créer une stabilité et pratiquer les mathématiques au quotidien de façon autonome et en s’amusant.

- « Mathémagie » (Semaine des maths, par AQJM et SMAC, vue sur https://www.semainedesmaths.ulaval.ca/enseignants-du-primaire/magie/)

-Révision interactive avant chaque évaluation pour éliminer le stress et assimiler les notions apprises (PowerPoint avec TNI, participation de tous les enfants, verre de plastique vert, jaune ou rouge pour signifier le niveau de compréhension face à chaque notion revue).

Résultats et observations

Tout d’abord, j’ai observé rapidement une attitude plus positive des élèves face aux mathématiques. En effet, ils étaient ravis lorsqu’ils voyaient sur le menu du jour que nous allions faire des mathématiques. Aussi, l’implantation de la routine mathématique à l’entrée du dîner a eu un effet très bénéfique et rassurant pour les élèves plus inquiets. Le fait de pouvoir réviser au quotidien les notions apprises de façon autonome et de faire des liens avec sa réalité, à définitivement rassuré certains élèves et renoué leur lien avec les mathématiques. Les mathématiques ne sont soudainement plus aussi « difficiles ».  J’ai aussi pu remarquer une diminution marquée des manifestations de stress (maux de ventre, insécurité, pleure, refus de travailler, etc.) lors des évaluations. Les enfants se sentaient davantage prêts et certains avaient même hâte de pouvoir être évalués pour montrer leurs bons résultats à leurs parents. Les parents ont même manifesté leur grande satisfaction lors de la rencontre de parents puisqu’ils ont constaté une amélioration significative des résultats de leur enfant en mathématiques, en plus de les entendre parler avec enthousiasme des activités mathématiques réalisées en classe. Finalement, les résultats lors des évaluations sont très satisfaisants. La moyenne de la classe pour la première communication est de 91%, et ce, dès le mois d’octobre (voir pièce jointe). Mon enseignante associée m’a informé qu’elle n’avait jamais vu une telle moyenne et surtout une telle augmentation individuelle des résultats. Cela peut arriver lorsque les évaluations ne sont pas adaptées et sont donc trop faciles, mais il s’agit des mêmes évaluations pour les trois classes de deuxième année de l’école et les moyennes des autres classes sont de 72% et 79%. Il y a donc une différence marquée due à l’apprentissage des mathématiques qui est davantage ludique et significatif et qui va au-delà du cahier d’exercices.