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Les élèves cibles pour ce projet avaient plusieurs besoins. La plupart d’entre eux devaient apprendre à se faire confiance, à prendre des risques et à se doter d’objectifs raisonnables, car il est très rare qu’un élève obtienne toujours des résultats parfaits. Ils devaient donc apprendre à mieux se connaître et devaient modifier leur vision de l’erreur en la voyant comme une possibilité de mieux apprendre plutôt qu’un échec. C’est un projet de trois semaines qui est pertinent à l’égard du Programme puisqu’elle amène les élèves à structurer leur identité. Les objectifs de ce projet sont donc de réduire l’anxiété face à une performance en les amenant à mieux se connaître, à se doter d’objectifs raisonnables et à accepter l’erreur. Le projet visait à permettre aux élèves de ressentir un sentiment de bien-être et de valorisation. Plusieurs liens peuvent être établis avec le domaine général de formation Santé et bien-être.

Un des résultats souhaités était d’amener les élèves à se doter d’objectifs réalistes. Pour ce faire, ils ont eu à écrire un objectif en vue de la prochaine dictée, et ce, chaque semaine au cours des trois semaines du projet. Je m’attendais à ce que les élèves écrivent obtenir une note entre 90% et 100% lors de la première semaine, ce qu'ils ont fait pour la plupart. Ce n’est pas l’objectif le plus réaliste, car elle implique que l’élève orthographie correctement au moins 14 des 15 mots de la semaine par exemple. C’est ce type d’objectif qui amène les élèves à se dévaloriser et à manquer de confiance en soi. En effet, un élève ayant orthographié 12 des 15 mots serait déçu de sa performance. Pourtant, il s’agit d’un excellent résultat. Lors de la dernière semaine, j’ai donné des exemples d’objectifs réalistes aux élèves. Ces derniers ont été amenés à écrire un nouvel objectif en vue de la dictée suivante. Pour ce faire, les élèves auraient pu tenir compte du résultat de la dictée précédente. Par exemple, un élève ayant eu 75% pouvait viser un seuil minimal de 75% en vue de la prochaine dictée. Ainsi, l'élève qui obtient une note de 85% et qui avait comme objectif d'avoir au moins 80% sera fier de lui comparativement à l'élève qui obtient 85%, mais qui visait 90% et plus. De plus, à la suite de chaque dictée, les élèves ont été amenés à mentionner comment ils se sentaient par rapport aux erreurs commises. L’intérêt de cet exercice était de voir si les élèves allaient remplacer les pensées telles que « je suis mauvais » par des pensées telles que « je vais étudier plus souvent la semaine prochaine » ou « je suis fier de moi ». Pour finir, les élèves ont mentionné comment ils se sentaient avant chaque dictée. Ainsi, j'ai pu suivre le sentiment d’anxiété de performance des élèves.

Je leur ai montré une vidéo traitant de la persévérance scolaire au début du projet. Le but visé lors de cette période était de faire changer leurs pensées négatives (je ne suis pas capable, c’est trop difficile) par des pensées positives (je suis capable, on est là pour t’aider, etc.). Les élèves ont été amenés à écrire des pensées positives qu’on a ensuite affichées aux murs de la classe pour s’y référer. Je leur ai montré une vidéo traitant de l’anxiété de performance. Elle était suivi d'une discussion sur ce qu'on a appris et sur les liens qui sont possibles de faire avec les situations stressantes que nous vivons. Je leur ai aussi lu des livres (Le livre des erreurs; Emma ne veut pas dépasser; La petite truie, le vélo et la lune) traitant de la vision de l’erreur et de la persévérance. L’objectif de ses lectures était de reconnaître que l’erreur permet de travailler nos difficultés et de nous améliorer. La compétence Apprécier des œuvres littéraires a été travaillée à l’aide de ses lectures.

En général, le projet a été intéressant pour certains élèves. Plus de 50% d'entre eux ont démontré qu'ils pouvaient se doter d'objectifs plus réalistes au terme du projet. Parmi les élèves qui avaient mentionné se sentir mauvais lors des premières semaines, 80% d'entre eux ont mentionné se sentir plus fiers de leurs résultats vers la fin du projet. Cette dernière donnée peut être influencée par de meilleurs résultats de la part des élèves, mais aussi par des objectifs plus réalistes qui tiennent compte de leurs forces et de leurs défis. Toutefois, près de 40% des participants ont encore des objectifs très élevés et craignent de commettre des erreurs. Ce qui est normal, car surmonter l'anxiété de performance est un travail qui peut durer des années! 

Cohorte