• Problème observé

J’ai réalisé mon quatrième stage dans une classe de 5e année dans une école très favorisée de la ville de Québec. Ma classe était composée de 10 garçons et de 10 filles. À la suite d’un changement de place où les élèves étaient invités à travailler en équipe, j’ai pu observer qu’il était difficile pour plusieurs de « cohabiter » avec leurs pairs. Étant donné la nouvelle disposition dans la classe, nous avons instauré un nouveau système de récompense où les élèves devaient coopérer afin de gagner des coupons « récompense ». Dès la première journée, j’ai pu constater que la coopération n’était pas au rendez-vous et qu’il était difficile pour plusieurs de s’entraider dans le but d’obtenir un fameux coupon privilège. Au lieu de collaborer dans le but de demeurer en silence, se responsabiliser, être autonomes ou encore s’organiser, les élèves se moquaient les uns des autres lorsque venait le temps d’une consigne. Également, lors de travaux d’équipe où l’objectif était que tous les membres du groupe mettent la main à la pâte, plusieurs travaillaient séparément et d’autres ne s’impliquaient pas vraiment à la réalisation de la tâche. De plus, des querelles éclataient entre des élèves qui ne voulaient pas faire de compromis quant à leurs idées divergentes.

• Réflexion et mise en place du projet

Suite à mes observations ainsi qu’une discussion avec mon enseignante associée, nous étions en accord sur l’idée qu’il serait intéressant de travailler un outil pour apprendre à coopérer dans la classe. Lors de ma réflexion, mon choix s’est arrêté sur des ateliers de coopération variés dans lesquels chacun avait son rôle à jouer dans la réalisation de ceux-ci. Étant donné les récents changements de place qui perdureraient jusqu’à Noël, j’ai décidé de ne pas changer les membres des équipes, car les élèves seraient invités d’ici les fêtes à travailler régulièrement avec ceux-ci. De plus, je désirais travailler diverses matières et ainsi rejoindre les thèmes abordés dans la classe durant cette période. J’ai donc créé 5 ateliers où les élèves étaient invités à collaborer avec leurs pairs, s’engager, développer leur autonomie, tenir un rôle précis dans l’atteinte d’un but commun, respecter les autres et résoudre les conflits pouvant survenir. 

• Structure du projet

Comme mentionné précédemment, l’activité se composait de 5 ateliers abordant la matière vue en classe sous forme de jeux ou d’expériences. Mon enseignante associée possédait plusieurs livres sur le sujet donc j’ai pu m’informer davantage avant de construire les séquences et définir les rôles considérant mes intentions visées. Lors de la tâche, les élèves étaient invités à être autonomes et s’organiser à « leur manière » et rythme; seulement deux étapes étaient plus strictement définies dans la réalisation de chacune des activités (la première et la dernière).

La première étape consistait toujours à l’attribution des rôles dans l’activité (gardien de la tâche, contrôleur de décibels, responsable du matériel, lecteur des consignes). Je n’avais pas vraiment donné de consignes spécifiques quant à cette étape (« vous devez changer de rôle pour chaque atelier », « tu dois au moins essayer 3 rôles sur 4 ») donc les élèves étaient invités à s’organiser comme il le désirait. Par la suite, les élèves se lançaient dans l’activité proposée et changeaient de station pour tenter un autre atelier après 45 minutes!

Finalement, la dernière étape consistait à donner une cote d’équipe quant à la réalisation de l’atelier ( 3 couleurs possibles) : vert « Super », jaune « quelques pépins » et rouge « à améliorer ». Évidemment, avant d’expliquer le déroulement, nous avions préalablement discuté en groupe pour définir les différentes cotes possibles et donner quelques exemples.    

Bref, par mon projet, j’avais en tête plusieurs objectifs bien précis qui se résumaient par la coopération. Suite à ces ateliers de coopération, j’étais heureuse de constater que la dynamique entre les membres de chaque équipe avait beaucoup changé. J’ai pu remarquer que les enfants avaient davantage conscience des forces de chacun et tiraient maintenant profit de celles-ci en classe. Les moqueries ont laissé place à l’entraide et le travail d’équipe était dorénavant beaucoup plus efficace pour tous...  moi y compris! :)