Cet automne, j’ai réalisé mon stage dans une classe de 3e année à l’école de L’Escalade. J’avais 20 élèves dans la classe soit 10 filles et 10 garçons. Plusieurs d’entre eux avaient des besoins particuliers dont deux élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme, plusieurs élèves à surveiller en raison d’éventuel diagnostic de dyslexie ou de dysorthographie, deux élèves TDAH et deux élèves suivis en orthopédagogie de façon hebdomadaire. Mon objectif était simple : répondre aux besoins de mes élèves tout en leur offrant un environnement inclusif et stimulant.
À l’école de l’Escalade, on favorise un virage numérique en permettant l’accès à différentes ressources éducatives numériques telles qu’un laboratoire informatique, un charriot de tablettes numériques et des séances de programmation et de robotique dès la première année. Chaque classe dispose de cinq tablettes et de deux ordinateurs. Dans les premières semaines, j’ai remarqué que, pour plusieurs élèves, leurs difficultés se trouvaient principalement en écriture. Ils développaient difficilement leurs idées et faisaient de nombreuses erreurs d’accords et de syntaxe. En mathématique, la compréhension du problème et du concept représentait un défi important. Probablement dû à un manque de manipulation, les élèves avaient de la difficulté à comprendre les concepts dans leur globalité. En ce qui concerne le domaine de l’univers social, puisque ce dernier est initié au début du 2e cycle, je devais trouver un moyen efficace afin que la matière soit significative pour les élèves. De ce fait, je me suis aperçue que mes élèves étaient plus impliqués et plus engagés lorsque les technologies de l’information étaient utilisées dans les différentes situations d’enseignement-apprentissages. J’ai donc décidé de les intégrer dans l’ensemble des situations d’enseignement apprentissages proposées aux élèves durant tout le stage principalement en français, en mathématique et en univers social.
Les interventions menées
Tout d’abord, lors des situations d’écriture, j’ai exploré plusieurs façons différentes d’intégrer le numérique afin de différencier mes méthodes pédagogiques et d’aider mes élèves dans leurs défis. Par exemple, lorsque l’élève avait des difficultés à relier ses phrases de façon conforme, je lui proposais d’enregistrer la lecture de ses phrases à voix haute à l’aide de l’application Dictaphone pour qu’il puisse s’entendre et réaliser par lui-même que la syntaxe de certaines phrases devait être modifiée. Lors des périodes numériques d’écriture libre, les élèves devaient créer des présentations Google Slide et écrire collaborativement un petit texte en équipe de deux. Cela leur permettait entre autres de développer des stratégies de correction et de partager leurs idées.
Lors de l’enseignement d’un nouveau concept en mathématique, j’utilisais des vidéos interactives pour accompagner mes explications. Celles-ci étaient par la suite partagées et accessibles en tout temps sur la plateforme Google Classroom. Par la suite, durant les ateliers en lien avec le concept enseigné, les élèves utilisaient leur tablette numérique et des applications qui leur permettaient de manipuler le matériel. Cela aidait grandement à la compréhension du concept. Par exemple, durant l’enseignement des notions de la valeur, de la position et du combien de, ils ont utilisé les applications Géoboard et Number Pieces.
En univers social, j’utilisais également des vidéos interactives afin d’accompagner mes explications. En raison de la situation actuelle, le partage de matériel était à éviter. Donc, afin de faire participer mes élèves lors de l’enseignement, j’ai créé des présentations à l’aide de Pear Deck et de Near Pod et cela permettait aux élèves, avec leur tablette numérique, d’écrire sur ma présentation ou de répondre à certaines questions. Lors des périodes d’intégration, les élèves utilisaient la méthode du croquis-note et l’application Sketchnoting afin de créer des feuilles d’étude avec les notions apprises et retenues. Je partageais toujours leur création, les applications utilisées et les vidéos explicatives sur la plateforme de Google Classroom afin que les élèves se familiarisent avec cette dernière tout en prévention de l’éventuel enseignement à distance.
Résultats du plan d’intégration en contexte
Puisque le projet s’est étalé durant la durée du stage, cela m’a permis d’observer plusieurs résultats tangibles. Ayant exploité le numérique hebdomadairement, les élèves sont parvenus à développer leur autonomie face à ces derniers, et ce, de manière considérable. Plus les semaines avançaient, plus je remarquais que les élèves étaient capables de s’entraider entre eux et de résoudre des problèmes techniques par eux-mêmes. Leur sentiment de compétence était alors grandement sollicité. Ils se sentaient plus compétents et cela s’est reflété dans la progression de leurs aptitudes en mathématique, en univers social et en situation d’écriture. Ils étaient toujours très enthousiastes lors des périodes interactives d’univers social. L’un de mes élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme m’a expliqué qu’il préférait cette façon d’enseigner la matière, car cela était plus intéressant. Les nombreuses périodes d’écriture collaboratives numériques ont permis aux élèves de développer leur capacité à se questionner face à leurs idées, à leurs phrases et à leur méthode de correction, et ce, de manière autonome. Finalement, ils ont découvert une nouvelle méthode d’étude (le croquis-note) qui pourra leur servir tout au long de leur vie et c’était une méthode qui était grandement appréciée chez mes élèves plus artistiques. Je suis extrêmement fière du progrès de mes élèves et cela me motive davantage à continuer d’intégrer les technologies de l’information dans mon enseignement.
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