Observation du contexte :

Mon stage 4 s’est déroulé dans une classe de 4^e année à l’école de l’Accueil. Ma classe comportait 26 élèves. Dès le début du stage, j’ai remarqué que mes élèves étaient curieux. Ils adorent faire des projets avec d’autres classes et s’impliquer dans l’école. Toutefois, j’ai remarqué que la coopération était un aspect à travailler chez eux. En effet, certains enfants n’aiment que travailler en compagnie de leurs amis et plusieurs sont très peu ouverts face aux différences. J’ai donc eu envie de répondre à ces besoins en travaillant les valeurs de respect et d’ouverture d’esprit en classe, tout en traitant de la culture. Puis, j’ai eu l’idée de joindre à mon projet l’exploitation des TIC, puisque nous étions une classe à volet informatique. En y réfléchissant bien, un projet de correspondance en lien avec le voyage humanitaire que j’allais faire en janvier m’est venu à l’esprit. Mon projet s’est réalisé en collaboration avec l’une de mes collègues universitaires, soit Caroline Roy-Brazeau, qui faisait son stage à l’école de la Ribambelle, à Beauport.

Description du projet :

Mon projet se nomme Mon voyage virtuel à l’autre bout du monde. Il est en lien avec un projet humanitaire que j’ai effectué dans la ville de Krabi, en Thaïlande. Brièvement, j’ai enseigné l’anglais à des jeunes de niveau primaire là-bas. J’ai donc eu l’idée de faire vivre une expérience en lien avec ce projet à mes élèves des deux pays. Plus précisément, mon projet d’intervention en contexte consiste en la réalisation d’un montage vidéo mettant en vedette mes élèves québécois. Ces derniers ont été amenés à présenter le Québec aux élèves thaïlandais sous forme de capsules vidéo. Les enfants se sont filmés en équipe, à l’endroit de leur choix (classe, cour d’école, corridor, gymnase, etc.) et ont eux-mêmes choisi ce qu’ils voulaient transmettre comme informations par rapport à leur culture québécoise. La seule restriction était au niveau des thèmes, puisqu’ils étaient prédéterminés : les sports, les fêtes, notre école, le climat, la langue, les métiers et les endroits touristiques à visiter. Comme il a été mentionné précédemment, le projet a été réalisé en collaboration avec une autre classe de 4^e année. Cette dernière traitait des aspects suivants: l’habillement, les événements spéciaux, les sports, leur école, la faune et l’alimentation. Le montage vidéo final du Québec a donc été créé par des sous-groupes d’élèves des classes de moi et Caroline, ce qui a rendu le projet d’autant plus vivant et interactif. En effet, en plus de permettre à mes élèves de voir ce qui se passait dans une autre culture, je les ai amenés à échanger avec des élèves de leur âge et de la même région que la leur. Lors de mon voyage humanitaire, j’ai présenté notre montage vidéo aux élèves de la Thaïlande. Puis, ces derniers ont, à leur tour, partagé leur culture aux élèves d'ici. Moi et ma collègue avons tenté de conserver le plus de traces possibles pour pouvoir comparer l’éducation du Québec à celle de la Thaïlande. Pour boucler ce projet, je suis retournée dans ma classe de stage pour présenter le montage vidéo réalisé en Thaïlande. Ceci a fait littéralement voyager les élèves en notre compagnie et ces derniers ont été agréablement surpris de constater les ressembles et différences d’un pays à l’autre. Je suis certaine que ceci a contribué à ce qu’ils s’ouvrent davantage sur le monde et qu’ils apprennent à se respecter les uns les autres.  

Échéancier :

Le projet s’est étalé sur environ 7 périodes de 60 minutes. Voici une brève description de chacune des périodes.

Première période :

• Demander aux enfants s’ils ont déjà voyagé et ce qu’ils connaissent de l’éducation des autres cultures (nous en avons vu un exemple dans notre recueil de lecture).

• Revenir sur les différences (vues en ECR).

• Présentation du Prezi pour expliquer ma mission humanitaire en Thaïlande.

• Présentation de la courte vidéo réalisée par une collègue de l’Université de Sherbrooke (vidéo d’une école en Équateur).

• Explication du projet (faire un film pour décrire le Québec aux enfants thaïlandais, et vice-versa).

• Dessin de la page couverture du cahier Mon voyage virtuel vers la Thaïlande (comment les enfants perçoivent ce projet).

Deuxième période :

• Placer les élèves en équipes de 3, 4 ou 5.

• Parler des différents rôles des membres de l’équipe : Recherchistes, réalisateurs, caméraman.

• Répartir les thèmes du Québec dans la classe : notre école, sports, fêtes, climat, langue, moyens de transport, métier et endroits touristiques (pige).

  * L’autre classe de quatrième année a d’autres sujets à traiter sur le Québec, tels l’alimentation, l’habillement, les événements spéciaux, etc.

• Feuilles à remplir sur les connaissances actuelles.

• Film sur le Québec (les enfants notent les informations importantes présentées dans le film par rapport à leur sujet).

• Préparer des questions pour l’autre classe (le montage-vidéo se réalise avec une autre classe de 4^e année).

Troisième période :

• Présentation des deux classes, des élèves et des enseignantes, par l’entremise du logiciel de correspondance virtuelle Appear.in.

• Les élèves posent des questions sur leur sujet équipe après équipe et classe après classe. Sur le TNI, les élèves voient les enfants de l’autre classe. Ils peuvent ainsi partager leurs idées entre eux.

• Les enfants doivent noter dans leur cahier les informations et idées énoncées par l’autre classe.

Quatrième période :

• Rechercher sur Internet des informations pertinentes en lien avec le sujet de l’équipe.

• Choisir des images signifiantes (exemple : tire d’érable) pour expliquer le sujet donné (à imprimer).

• Annoter les informations recueillies si les élèves doivent faire des recherches plus approfondies sur leur sujet, sur Internet.

• Remplir la feuille d’activité sur les faits importants de son thème : Décider des 5 faits (en lien avec leur sujet) à présenter aux élèves thaïlandais.

• Décider de l’endroit où le tournage aura lieu et choisir les objets/costumes nécessaires.

Cinquième période (cette étape sera d’une durée d’un après-midi complet, donc de deux périodes) :

• Petite capsule sur l’utilisation des TIC et sur la manière de parler pour réaliser la vidéo (comment utiliser la caméra, comment bien articuler, comment se positionner, etc.)

• Répétition pour les capsules-vidéo.

• Réalisation de cette dernière en équipes.

Sixième période :

• Présentation du montage-vidéo final aux élèves.

• Retour sur le projet, discussion et attentes face à la réalisation du projet par les élèves thaïlandais.

Domaines d’apprentissage :

Dans mon PIC, mes élèves ont été amenés à s’ouvrir sur le monde et à respecter les différences. Par le fait même, ils ont été amenés à développer des compétences de coopération et à utiliser les technologies de l’information et de la communication. Ce projet peut toucher des élèves de tous âges, mais a été particulièrement intéressant au deuxième cycle.

Ce projet touche plusieurs disciplines, telles que le français, l’éthique et culture religieuse et l’univers social. En effet, les enfants ont été amenés à effectuer des recherches sur le Québec, à lire l’organisation de leur société sur leur territoire, à s’exprimer oralement et à l’écrit et à coopérer entre eux pour créer des capsules vidéo selon leur domaine d’expertise (ex : alimentation, sports, habillement, etc.).

Observations et évaluation :

L’observation a été de mise lors de la réalisation de ce projet. En effet, c’est en consignant mes différentes constatations que j’ai pu évaluer les élèves. Voici les critères d’évaluation que je m’étais fixés en début de projet :

Pour les élèves :

• L’équipe décrit au minimum 4 faits importants (et pertinents) concernant son sujet (1 fait par élève).

• Chaque membre de l’équipe parle devant la caméra, clairement, en respectant son tour de parole.

• Chaque membre de l’équipe coopère, participe et respecte son rôle.

• Les documents-papiers créés pour ce projet serviront à évaluer les élèves quant à leur participation et à leur implication dans le projet.

• L’observation et la prise de notes seront des outils d’évaluation privilégiés au cours de ce projet.

   

  Pour le meneur (moi-même)

  Les compétences professionnelles principalement touchées par mon PIC sont l’utilisation des TIC, la gestion de classe, la planification ainsi que la compétence du pilotage (soit les compétences 8, 6, 4 et 3).

  Obstacles :

  Voici quelques obstacles rencontrés lors de la réalisation de ce projet :

  Pour les élèves :

• Trouver des idées par rapport à leur thème.

• Mémoriser leurs faits et les expliquer dans leurs mots (de manière naturelle).

• Bien articuler, être bien positionné et bien manipuler la caméra.

• Trouver des idées d’endroits pertinents à se filmer et des éléments concrets à amener lors du tournage (costumes, images).

• Effectuer des recherches sur Internet (Comment? Quelles sources sont fiables?).

• Travailler en équipe, avec des élèves parfois autres que leurs amis.

• Correspondre avec l’autre classe de 4^e année (beaucoup de personnes en même temps, respect du droit de parole, gêne, etc.).

   

Pour le meneur (moi-même) :

• Guider les enfants sans toutefois leur donner des réponses toutes faites.

• Laisser beaucoup de liberté et d’autonomie aux élèves dans ce projet.

• Piloter lors de la correspondance avec l’autre classe de quatrième année.

• Circuler et vision périphérique tout au long du projet.

• Annoter les observations et évaluer.

• Réaliser le montage-vidéo final.

• Sous-titrer les paroles des enfants en anglais.

• Suivre les délais du projet.

Résultats :

Au terme de ce projet, j’ai constaté de nombreux résultats positifs chez mes élèves. Tout d’abord, ces derniers ont travaillé leurs valeurs d’ouverture d’esprit et de respect, ce qui constituait en un grand besoin pour la classe. J’espère réellement que ces impacts pourront durer à plus long terme. J’ai d’emblée remarqué, suite aux conversations que nous avons eu à la toute fin du projet, que les enfants ont été conscientisés face à la chance qu’ils avaient d’avoir recours aux services de notre école. En effet, de voir par exemple que les élèves thaïlandais s’assoyaient par terre pour travailler et l’aspect physique des écoles a suscité chez eux toute sorte de réactions qui m’ont prouvé que ce projet avait eu un impact positif dans leur vie. Puis, puisque ce projet touchait plusieurs domaines d’apprentissage, il a été possible de développer chez les enfants des compétences disciplinaires en français, en éthique et culture religieuse et en univers social. Finalement, puisque ce prohet s’est déroulé dans un contexte signifiant, je suis certaine que les apprentissages réalisés sont bien ancrés et qu'ils ont constitué à la fois en une bonne leçon de vie pour les enfants, comme il en a d'ailleurs été le cas pour nous en tant qu'enseignantes.   

Mots-clés :

• Respect

• Ouverture d'esprit

• Culture

• TIC

• Voyage virtuel

• Montage vidéo

• Voyage virtuel