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Dans le cadre du plan d’action du PIC, j’ai travaillé sur le développement d'un vocabulaire plus riche dans mon groupe de maternelle 5 ans. En effet, j’ai effectué mon stage 4 dans un milieu multiculturel et défavorisé. Dans ma classe, trois élèves sur dix-sept n’avaient pas le français comme langue maternelle. Ils étaient donc suivis en francisation. De même, six élèves du groupe avaient un suivi en orthophonie pour des difficultés langagières (prononciation, compréhension, etc.). Ainsi, les mots utilisés par les enfants pour communiquer leurs idées ou parler d'un sujet étaient souvent pauvres. Par ailleurs, le nouveau programme-cycle de l’éducation préscolaire expose plusieurs aspects à travailler dans le domaine langagier, plus précisément au niveau de la composante Élargir son vocabulaire, dont « découvrir de nouveaux mots par des interactions et diverses lectures », « réutiliser du nouveau vocabulaire dans les jeux symboliques » ou encore « utiliser un vocabulaire de plus en plus précis pour désigner des objets, des actions ou des émotions » (PFEQ, 2021, p.43). De fait, nous voulions, mon enseignante et moi-même, trouver des moyens d'amener le groupe à acquérir un vocabulaire plus complexe dans diverses sphères.

Afin d’élargir le vocabulaire des élèves, trois méthodes ont été utilisées. Premièrement, j’ai exploité la littérature jeunesse en lisant, chaque jour, une œuvre aux termes riches afin d’amener les élèves à acquérir un vocabulaire varié. Après chaque lecture, je discutais avec les élèves et revenais au besoin sur des mots. Je portais également une attention au réinvestissement du vocabulaire des livres dans les situations du quotidien comme lors des routines ou des conflits. Par exemple, j’ai travaillé avec l’album jeunesse La couleur des émotions, car les enfants de la classe avaient souvent de la difficulté à expliquer comment ils se sentaient (manifestation du PFEQ). De plus, en lien avec la lecture, nous avons réalisé une activité de classement des émotions pour que les enfants puissent mettre des mots sur les expressions observées. Deuxièmement, j’ai exploité des thèmes pour développer, chez les élèves, un vocabulaire plus élaboré autour d’un sujet donné, soit les pommes, l’Halloween et Noël. Dans le but d’exploiter ces thématiques, j’ai travaillé à partir de matériel d’observation, de coins symboliques enrichis et d’activités pour développer le vocabulaire (ex. « J’ai… Qui a ? »). De même, dans les jeux symboliques, j’agissais en tant que cojoueur puisque je pouvais utiliser un langage plus soutenu auprès de mes élèves afin de les aider à aller plus loin dans leur univers en plus de leur offrir un modèle langagier. Afin de vérifier l’atteinte de cet objectif, j’utilisais un dé de la rétroaction. Avant et après chaque thématique, les élèves disaient un mot en lien avec le sujet abordé. Cela m’a permis de voir leur progression. Troisièmement et dernièrement, j’ai utilisé les moments de collation pour faire du modelage langagier. Afin de les aider à acquérir un vocabulaire plus riche et varié, je me suis appuyée sur le modèle CLASS, plus précisément au niveau de la dimension Modelage langagier. Chaque jour, j’échangeais avec les élèves durant la collation, leur posais des questions ouvertes ou reformulais leurs propos. Les enfants fournissaient alors des réponses allant au-delà du oui ou du non.

Les méthodes utilisées ont vraiment permis une amélioration du vocabulaire chez plusieurs élèves. En effet, les thématiques travaillées ont permis de doubler voire tripler par moment le vocabulaire du groupe. Par ailleurs, l'orthophoniste de l'école a vu une amélioration marquée chez deux élèves suivis en lien avec les diverses activités réalisées en classe (littérature jeunesse, thématiques, causeries, ateliers sur les habiletés sociales, etc.).

Cohorte