Contexte de classe

J’ai réalisé mon projet PIC dans une classe de deuxième année du premier cycle. Elle était composée de 19 élèves, 12 filles et 7 garçons.

Dès les premières semaines de stage, j’ai pu observer les éléments suivants :

• Les élèves emploient un vocabulaire très peu diversifié, autant à l’oral qu’à l’écrit.
• Les élèves composent de très courtes phrases.
• Plusieurs élèves ne sont pas motivés par l’écriture.
• Ils ont de la difficulté à écrire les mots qu’ils ne connaissent pas. Ils écrivent peu au son.
• Les élèves sont impliqués dans la classe, ils aiment apporter des sujets de discussion, ils posent beaucoup de questions.
• Ils aiment se faire lire des histoires.
• Les élèves ont de la difficulté à reconnaitre des traits de caractère et des caractéristiques physiques dans les histoires qu’ils lisent.
• La majorité d’entre eux n’ont pas souvent vu de lettre. Ils en ont encore moins écrit.
• Plusieurs enfants ne sont pas motivés à faire de la résolution de problème en mathématique.

Point de départ et le projet dans ces grandes lignes

Au départ, mon projet PIC consistait à faire créer, par les élèves, un dictionnaire personnel qu’ils pourraient utiliser lors de la rédaction de textes. Vers la fin novembre, les élèves ont commencé à parler de Noël et en particulier des lutins. J’ai donc décidé de leur faire créer le thème de l’hiver et de Noël dans leur dictionnaire. Ensuite, je suis allée chercher plusieurs livres qui abordaient ces sujets. Pendant quelques jours, durant les périodes de lecture, les enfants devaient choisir un livre de ma sélection et y choisir des mots qu’ils trouvaient beaux et qu’ils souhaitaient utiliser plus tard dans leurs histoires.

À partir de ce moment, j’ai voulu créer une situation d’écriture intéressante pour les enfants et dans laquelle ils pourraient utiliser les mots qu’ils avaient sélectionnés précédemment. J’ai eu l’idée, à partir d’un livre qui s’intitule Le monde des lutins coquins, de faire comme si le père Noël nous écrivait afin de nous demander notre aide. Dans la lettre, j’avais indiqué qu’un lutin était venu dans la classe pour nous observer et pour faire son rapport au père Noël. Ce qui a éveillé l’intérêt chez les enfants et qui m’a donné envie de l’exploiter davantage. Enfin, pour que les élèves puissent devenir de vrais lutins, ils devaient, avec mon aide, lire le livre transmis par le père Noël et lui écrire une lettre dans laquelle ils devaient nommer un trait de caractère , une caractéristique physique ainsi que le métier qu’ils souhaitent faire en expliquant les raisons qui motivaient leur choix de métier.

Aussi, le lutin m’a permis de travailler la compétence résoudre. En effet, un matin, le lutin a laissé un message sur le bureau d’un élève pour demander l’aide des enfants pour la décoration du sapin du père Noël. De plus, puisqu’il s’appelait Malin, il n’était pas comme tous les autres lutins. Ce dernier ne visitait que les écoles et s’amusait à donner des défis aux élèves qu’il appréciait particulièrement. Donc, souvent, lorsque les élèves arrivaient en classe le matin, un petit problème mathématique avait été écrit au tableau par le lutin.

Finalement, j’ai clôturé mon projet PIC avec un projet d’art où, à partir d’une photo de leur visage, les élèves devaient imager le lutin qu’ils avaient décrit dans leur lettre.

Les traces du projet

Ce projet m’a permis de récolter plusieurs types de traces.

• plusieurs photos qui montrent les élèves en actions
• les cahiers de la résolution de problème le sapin du lutin
• les cahiers d’exercices des enfants
• des tableaux, créés à partir de la lecture du livre en groupe, qui servent à soutenir les élèves lors de la rédaction de leur lettre
• le cahier comprenant de petits problèmes mathématiques sur les lutins (trouvé en ligne)
• petits messages que les enfants aimaient laisser au lutin
• lettres du lutin pour les élèves
• lettre du père Noël
• livre Le monde des lutins coquins
• grilles de planification
• notes personnelles (observations)
• exemple du projet d’art
• dictionnaires personnels des élèves

Les observations saillantes du projet à travers les traces

En corrigeant les différentes lettres écrites par les enfants et en les comparant avec les différents dictionnaires personnels, je me suis aperçue que certains enfants utilisaient réellement les mots qu’ils avaient ajoutés dans leur dictionnaire. De ce fait, le vocabulaire qu’ils utilisaient dans la rédaction de texte s’était enrichi par rapport au début de l’année. Par contre, pour certains enfants, le classement et la recherche des mots dans leur dictionnaire étaient un travail laborieux. En plus, la retranscription devenait aussi une tâche difficile à surmonter. Il en retourne donc que cet outil s’est avéré plus utile pour certains enfants que pour d’autres.

De plus, j’ai pu remarquer que le fait de partir des intérêts des élèves et de leurs idées les avait grandement motivés. En effet, la majorité des enfants ont écrit une lettre beaucoup plus longue que le type de textes qu’ils avaient l’habitude d’écrire. Aussi, les élèves me demandaient souvent quand ils allaient pouvoir commencer la résolution du problème que le lutin leur avait envoyé ou quand ils allaient enfin pouvoir répondre au père Noël et décrire leur lutin.