Contexte
À l’école Notre-Dame-de-Foy, j’ai eu la chance de vivre une expérience de coenseignement et de classe inversée dans une classe de 5e et de 6e année. Cette école comporte moins de 300 élèves. Ces élèves sont, pour la très grande majorité, des immigrants de 1e ou de 2e génération. À cet effet, il y a une classe de francisation et une classe d’intégration dans cette école afin que les élèves qui viennent d’arriver intègrent rapidement le système scolaire du Québec.
Ma classe
Ma classe comportait 45 élèves. La majorité provient d’Afrique et du Québec, certains d’Europe, ce qui fait en sorte que le français est une difficulté pour plusieurs. En effet, outre les différents accents et les différentes expressions, il est possible de remarquer que les standards en français pour un élève de 10 ans ne sont pas les mêmes partout sur la planète.
Fonctionnement de la classe
Concernant le fonctionnement de la classe, je me suis lancé dans un grand projet pour mon stage : faire un stage dans une classe qui utilise la pédagogie du « team teaching » ou coenseignement et de la « classe inversée. » Globalement, le « team teaching » à NDF (Notre-Dame-de-Foy) est une formule où un professeur enseigne une matière aux deux classes (5e et 6e année, donc un double niveau) pendant que l’autre enseignant est en soutien pédagogique. Chaque professeur est spécialiste dans un domaine : l’un en français et l’autre en mathématique. Chaque vendredi, les élèves n’ont qu’un seul devoir : regarder une courte capsule vidéo (5 à 8 minutes) en français et une autre en mathématique. Après avoir regardé la vidéo, chaque élève doit remplir un canevas où il prend des notes sur chaque vidéo et le colle dans son cahier de capsules vidéos. Le lundi, les élèves sortent le cahier de capsules et le placent sur le bureau. Paradoxalement, il serait possible de penser que la plupart des élèves ne font pas leur capsule vidéo. En réalité, les enseignants « vendent » l’idée aux élèves du pourquoi faire les capsules ; d’une part, au secondaire, ils devront prendre des notes et les organiser. D’autres parts, remplir les deux canevas prend une quinzaine de minutes tout au plus, ce qui est beaucoup moins long que de faire des devoirs. Après une rapide vérification, le cours peut enfin commencer. Le cours peut prendre différentes formes. L’enseignant peut commencer le cours avec la phrase : « avez-vous des questions ? » À main levée, les élèves posent les questions et l’enseignant y répond en faisant des exemples au tableau. Après que les questions soient posées, l’enseignant révise les concepts rapidement pour ensuite lancer les élèves en travail individuel. L’enseignant peut aussi directement reprendre les notions de la capsule avec eux et l’autre enseignant est en soutien pédagogique pour faire du 1 : 1 ou être en sous-groupe avec les élèves ayant plus de difficultés.
Cette façon de faire - peu commune encore à ce jour - aurait comme origine la baisse des moyennes au fil des années en utilisant la pédagogie traditionnelle. C’est alors que Frédérick, enseignant de 6e année, et Lucie, enseignante de 5e année, ont décidé d’allier leurs forces pour tenter de contrer la forte baisse de la moyenne des élèves au 3e cycle à l’école Notre-Dame-de-Foy.