Les problèmes observés sur le contexte de la classe et la réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre un projet d'intervention…

J’ai fait mon stage dans une classe de première année qui comptait vingt-et-un élèves. Malgré le fait qu'ils étaient tout aussi attachants les uns que les autres, j’ai réalisé, au fil des jours, que c’était une classe plutôt difficile sur le plan des comportements et sur celui des apprentissages. Tout au long de mon cheminement, j’ai dû trouver des moyens pour contrer les difficultés de chacun. Par exemple, un élève avait des problèmes de langage plutôt sérieux, un enfant démontrait un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité et impulsivité tandis que d’autres éprouvaient des difficultés quant à leurs apprentissages en raison d’une collaboration difficile entre les parents et l’école. Plusieurs enfants nous disaient qu’ils ne pouvaient faire leurs devoirs, car leurs parents étaient absents ou avaient reporté l’heure des leçons sans jamais les faire au final... Un élève était aussi issu d’une famille de onze enfants et faisait ses devoirs seuls alors qu’il n’était qu’au début de sa première année et commençait à peine à lire. Puis, une autre élève avait pris un retard considérable sur le développement de la lecture dû à une absence importante de ses parents dans la vie scolaire de celle-ci. Cette période dans le cheminement scolaire de l’enfant est plus importante que jamais. La première année est le pilier des apprentissages futurs et il importe donc que la base soit solide. Je crois que ces derniers exemples sont ce qui a le plus suscité de questions en moi. Je me suis demandé ce que je pourrais faire pour contrer le manque de temps investi à la maison de façon à ce que les répercussions soient moindres dans le cheminement scolaire de l’enfant. D’ailleurs, il fallait que je change la mentalité de quelques élèves qui suivaient l’exemple de leurs parents en n’accordant pas à l’école l’importance qu’elle se doit d’avoir. La réussite des élèves en difficulté m’inquiétait d’autant plus que celle des élèves plus forts, car j’avais peur de ralentir le développement de ces derniers en devant redoubler d’efforts et de temps avec les autres…

J’ai donc voulu mettre sur pied un projet composé de plusieurs situations qui allaient être une source de motivation pour les enfants, de façon à les aider à cheminer tant dans leurs apprentissages que sur l’individu qu’ils sont amenés à être en société. Je souhaitais également aller dans le même sens que le projet éducatif de l’école, soit d’instruire, de socialiser et de qualifier les élèves tout en les rendant aptes à entreprendre et à réussir un parcours scolaire selon le principe que tous tendent vers la réussite malgré la situation dans laquelle ils se trouvent.

Le projet

J’ai ciblé les difficultés majeures de mes élèves, soit leurs habiletés en lecture, leur compréhension en mathématiques et l’autorégulation de leurs comportements.

C’est en regardant des capsules éducatives pour enfant sur Internet, soit des petits monstres expliquant différentes notions mathématiques, que ce projet est né. J’ai remarqué que ce thème motivait grandement mes élèves. J’ai donc joint l’utile à l’agréable en créant personnellement une planche de jeu avec des monstres qui allait aider les enfants à intégrer les mots à savoir lire ou écrire de l’étape. Cette idée m’était venue après avoir constaté les résultats plutôt faibles de certains… J’ai donc retranscrit les mots à l’étude, en plus de certains mots bonus, selon trois codes de couleur; bleu, jaune et vert. Lorsque les enfants tombaient sur une case bleue, ils devaient dire rapidement le mot qu’il voyait. (Cela faisait référence à la clé de lecture de l’orthopédagogue : « Un mot bleu, c’est un mot qui me saute aux yeux. ») Lorsqu’ils tombaient sur une case jaune, cela faisait référence à la liste de mots que les enfants devaient savoir écrire. Finalement, lorsqu’ils tombaient sur la case verte, ils devaient décoder le mot. (Selon la clé de lecture, un mot vert est « composé de petits morceaux qui m’éclairent. ») Lorsque les enfants obtenaient la bonne réponse, ils gagnaient un petit monstre. Lorsqu’ils en avaient dix, ils pouvaient les échanger pour un gros monstre. Cette approche multidisciplinaire avait comme objectif que les élèves intègrent ce concept mathématique qui était encore difficile à ce jour. Les observations que j’ai pu faire réfèrent à la nette amélioration des résultats scolaires des élèves qui se retrouvent dans leur portfolio, à travers les évaluations hebdomaires...

En lien avec le domaine mathématique, j’ai également créé beaucoup de matériel qui allait favoriser la compréhension de ces derniers tel qu’un jeu sur les bonds, une notion difficile également pour eux. De façon à intégrer les arts plastiques aux mathématiques, les élèves devaient créer leur propre monstre qui allait respecter des directives sur le thème du moment qui était les lignes courbes ou droites, fermées ou ouvertes, etc. Les observations observables se retrouvent également dans leur portfolio dans la section s’y rattachant. Les élèves ont fait une évaluation plus tôt dans l’étape et une autre à la toute fin.

Finalement, de façon à autoréguler les comportements de mes élèves, qui étaient perturbants au point de déranger les autres classes, j’ai créé mon propre système de gestion. J’ai réfléchi, encore une fois, à ce qui pourrait les motiver à être calmes dans l’école. J’en suis arrivée à l’idée d’un bingo! J’ai donc créé une affiche où j’y ai dessiné des personnages de Disney. Puis, avec des boules multicolores, j’ai pu y inscrire les nombres de 1 à 24. Chaque fois que les enfants se déplaçaient en silence, ils pouvaient piger une boule. Lorsqu’ils réussissaient à avoir un bingo, ils avaient la chance d’avoir une activité récompense. J’ai pu constater une nette amélioration sur leurs comportements en peu de temps. Ils étaient tous motivés à gagner un privilège.

Mots-clés résumant mon projet

Motivation, deuxième chance, changement, réussite.