Cet automne, j’ai réalisé mon dernier stage à l’école Du Goéland à Saint-Alban qui fait partie du Centre de services scolaire de Portneuf. Il s’agit d’une petite école d’environ 90 élèves. J’ai donc effectué mon stage 4 dans une classe de 1ère et 2e année comportant 16 élèves de première et un seul élève de deuxième. J’ai pu constater, dès le début du stage, toute la complexité dans la charge de travail d’une classe à niveau double de ce type. Toutefois, au terme de mon stage, j’ai pu voir tous les progrès et le cheminement que les élèves de ma classe ont fait en si peu de temps, ce qui est gratifiant.
Dons dès le début, j’ai pu observer ma classe et constater la présence de certains défis présents dans une classe de premier cycle avec majoritairement des élèves de première année. Voici une petite liste de ceux que j’ai pu relever rapidement :
- Le temps d’exécution est variable d’un élève à l’autre.
- Les besoins des élèves sont complètement différents. Par exemple, certains lisent déjà, d’autres ont de la difficulté à faire le tracé des lettres. Certains comptent déjà jusqu’à 100, d’autres ont encore de la fragilité avec les chiffres entre 10 et 20.
- La nécessité de la présence de l’adulte à proximité pour réaliser les tâches.
- Les élèves ont souvent tous besoin de l’adulte en même temps.
- La nécessité de faire des rappels fréquemment.
- Le manque d’autonomie.
- Ils ont besoin d’une routine et d’une stabilité pour leur permettre de progresser par eux-mêmes.
Ainsi, en considérant toutes ces réalisations, j’ai décidé d’orienter mon projet d’intervention en contexte sur le développement de l’autonomie chez les élèves. J’étais consciente qu’il était normal qu’en début d’année et à l’âge qu’ils ont que ce ne soit pas acquis et que ce soit une habileté à développer. Toutefois, considérant que j’avais une classe à niveau double, je n’avais pas le choix de les amener à développer cette habileté rapidement afin de me permettre de voir certaines notions avec l’élève de deuxième année. C’était donc un apprentissage nécessaire afin de permettre aux élèves de première année de cheminer et de progresser dans leurs apprentissages, car, pour moi, je trouvais inconcevable de les laisser constamment faire que du dessin pendant que je prenais un moment avec l’élève de 2e année. Néanmoins, la problématique que j’ai pu relever en lien avec le manque d’autonomie était surtout lors de la réalisation de diverses tâches au quotidien (le tracé des lettres, la révision des mots d’orthographe, la réalisation de fiches en mathématiques, etc.). En effet, les élèves, ayant tous une vitesse d’exécution variable, ne finissaient pas tous en même temps. Ainsi, ceux qui finissaient avaient besoin de moi pour savoir ce qu’ils pouvaient faire ensuite (souvent lors des activités routinières, il n’y avait pas vraiment de travail d’enrichissement, donc je leur proposais de lire un livre, ce qui pouvait amener des comportements dérangeants ensuite). En même temps, les élèves qui n’avaient pas terminé avaient aussi besoin de moi pour la réalisation de la tâche.
Ainsi, j’ai orienté mon PIC afin de diminuer cette problématique. En bref, je souhaitais mettre en place un contexte qui leur permettrait de mettre en pratique des stratégies afin de développer et d’améliorer leur autonomie. Ainsi, ce projet a permis aux élèves d’adopter des comportements favorisant le vivre-ensemble. En effet, en permettant aux élèves de savoir ce qu'ils pouvaient faire après un travail sans avoir à toujours demander à l'enseignante, ils pouvaient apprendre d'autres comportements qui leur permettaient de développer leur autonomie (par exemple, l'autorégulation). Lors de la mise en place de mon projet d'intervention, les élèves devaient solliciter des stratégies afin de s'autoréguler pour être en mesure de se tenir occupé par eux-mêmes sans déranger les autres autour d'eux (et donc d’éviter les comportements négatifs émis par les pertes de temps).
Interventions menées :
Alors, afin de proposer un contexte qui permettait aux élèves de développer leur autonomie tout en réduisant la problématique de la vitesse d’exécution (où les élèves, lorsqu’ils avaient terminé un travail, pouvaient plus perdre leur temps au lieu de leur permettre de progresser et de peaufiner leurs connaissances acquises). En effet, mon PIC permettait de combler les moments de temps mort entre deux tâches (pour tenir compte de la vitesse d'exécution des élèves) et donc de permettre de diminuer le nombre de comportements dérangeants et inadéquats (qui sont faits au moment où les élèves sont plus passifs ou en attente) en amenant les élèves à s’occuper de façon autonome.
Alors, la solution que j’ai choisie est les ateliers autonomes. J’ai opté pour un concept connu de leur part, c’est-à-dire les apprentissages sous forme d’ateliers. Je considère que cela a permis de créer un environnement sécuritaire pour eux, ce qui a pu aider les élèves à prendre le chemin de l'autonomie. De plus, le fait d'utiliser un moyen que les élèves aiment (les ateliers) a permis d'augmenter leur intérêt pour la tâche et ils étaient plus investis dans ce qu'ils faisaient comme il a été appris dans notre cours sur le développement humain.
Voici une petite explication du fonctionnement de mes ateliers autonomes. J’avais choisi d’utiliser une boîte de rangement pour photos comportant 16 petits boîtiers. Dans chacun se trouvait un atelier sur un concept déjà travaillé en classe avec les élèves (ainsi, ce n’était pas de la nouvelle matière). Alors, lorsqu’un élève avait terminé le travail demandé, il pouvait aller se chercher un atelier de son choix parmi les 16 boîtes disponibles (par lui-même, sans avoir besoin de demander à l’adulte). J’avais également conçu une feuille pour que les élèves puissent mettre leur nom vis-à-vis le numéro de l’atelier choisi. Cela permettait d’aider les élèves à se souvenir de l’atelier qu’ils étaient en train de compléter s’ils ne l’avaient pas terminé à la fin de la période tout en évitant que les autres cherchent l’atelier. De plus, lors d’une autre période, un autre élève qui termine avant un autre ne pouvait pas prendre l’atelier commencé par ce dernier. Puis, lorsque l’atelier était terminé et que les élèves s’étaient autocorrigés (ou corrigés avec l’aide d’un ami), ils pouvaient cocher sur une feuille de suivi l’atelier réalisé pour se souvenir des numéros faits.
Résultats et traces disponibles :
Durant la durée de mon projet, j’ai utilisé une grille avec des critères d’observation que j’avais sélectionnés en lien avec mon objectif de développer l’autonomie des élèves. J’avais donc 4 éléments d’observation. Selon mes observations, je pouvais donc cocher pour chaque élève ce qu’il avait fait durant la période qu’il a pu utiliser les ateliers.
Tout d’abord, j’ai pu observer que la majorité des élèves (sauf un ou deux parfois) effectuait les ateliers sans aucune perte de temps. En effet, les élèves étaient très investis dans la tâche à réaliser.
Ensuite, j’ai également pu observer si les élèves savaient ce qu’ils devaient faire lorsqu’ils avaient terminé, sans l’aide de l’adulte. À ma grande surprise, ce fut un succès dès les premières journées de mise en place de ce projet. En effet, dès que les élèves finissaient le travail, ils me demandaient aussitôt s’ils pouvaient aller se prendre un atelier (sans que j’aille à leur rappeler ce qu’ils devaient faire). Souvent, ils me demandaient la permission avant, mais ils prenaient l’initiative de ce qu’ils devaient faire par eux-mêmes. Aussi, cela m’a permis de voir si les élèves prenaient un atelier seul ou s’ils avaient besoin de la présence de l’adulte pour le faire. J’ai pu remarquer que les élèves se débrouillaient et essayaient de le faire seul. Au besoin, j’ai pu voir que les élèves s’entraidaient à choisir un atelier.
En bref, j’ai pu constater un réel engouement pour ce projet de la part de mes élèves. Ils étaient heureux de pouvoir faire ces ateliers. Dès qu’ils terminaient un travail, ils se mettaient en action immédiatement sans aucune perte de temps ou de comportements dérangeants. De plus, ils le faisaient de manière autonome après une validation de l’adulte (ce qui est normal selon moi) ou grâce au mot-clé que l’on avait établi tous ensemble. En effet, je validais que leur travail était terminé et je leur disais : « Super! Tu peux t’occuper maintenant. » Les élèves se levaient et se rendaient à la boîte d’ateliers. De plus, ils étaient autonomes pour comprendre les consignes de l’atelier à réaliser et s’ils n’étaient pas sûr, ils demandaient à un ami proche d’eux.
Je suis heureuse de voir la réussite de mon projet, surtout dans le comportement des élèves, puisque j’ai pu observer une réelle joie de pouvoir s’occuper de cette façon, et ce, par eux-mêmes.
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Boîte d'ateliers.jpg | 314.9 Ko |
Exemples d'ateliers.jpg | 295.56 Ko |
Suivi des ateliers.jpg | 343.54 Ko |