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Contexte: 

Mon stage 4 s’est déroulé à l’école Anne-Hébert, dans une classe de 4e année. Les élèves de ma classe provenaient de milieux socioéconomiques divers et apprenaient à des rythmes très différents. La différenciation pédagogique était donc un élément clé dans mes enseignements. 

Dès le début de l’année, mon enseignant associé et moi avons fait écrire les élèves afin de nous donner une idée sur leurs forces et leurs besoins. Après avoir corrigé deux textes des élèves, j’ai rapidement remarqué une problématique commune dans la classe. 

  • Souvent, les élèves écrivaient de courtes phrases, très simples, qui avaient exactement la même forme syntaxique (Il est… Il est…). En effet, les phrases étaient seulement formées d’un sujet et d’un prédicat. 
  • De plus, les idées étaient proposées les unes à la suite des autres, sans qu’elles soient nécessairement reliées (ex. : Elle a les cheveux roux. Elle porte un pantalon noir. Elle a les yeux bleus.). Cela rendait les textes moins cohérents, car les descriptions manquaient de liens logiques ou de connecteurs qui permettent de mieux structurer les informations et de donner une image plus complète du sujet décrit. 

Description du projet :

Je me suis donc demandé comment je pourrais faire pour soutenir tous les élèves de ma classe en écriture afin d’enrichir la syntaxe de leurs phrases et d’améliorer la cohérence de leurs textes. Ainsi, l’objectif de mon PIC était de permettre à tous les élèves de ma classe d’écrire des phrases plus complexes et d’établir des liens entre leurs idées, afin de rendre leurs textes plus fluides et cohérents. Dans cette optique, je me suis appuyée sur les étapes de la démarche d’enseignement explicite pour enseigner trois notions clés en écriture. Parallèlement, j’ai intégré le tutorat par les pairs tout au long des apprentissages, en formant des équipes d’écrivains capables de mettre en commun leurs forces pour surmonter les difficultés. Ces séances d’apprentissage ont été soigneusement planifiées afin de permettre aux élèves de rédiger une courte histoire, qui a ensuite été publiée sous la forme de livre numérique.

Interventions menées :

Somme toute, les trois interventions principales de mon PIC étaient les suivantes : 

  1. Enseignement explicite de trois notions en écriture
  2. Approche par projet
  3. Tutorat par les pairs

L’enseignement explicite a permis de rendre les apprentissages de ma séquence plus clairs et plus concrets pour mes élèves. En effet, les quatre étapes de cette stratégie d’enseignement offrent une structure progressive et logique, facilitant ainsi la construction des apprentissages étape par étape. 

D’abord, la contextualisation a été réalisée par la lecture d’œuvres littéraires avec les élèves. Cette étape a permis d’introduire chaque notion d’enseignement en leur fournissant des exemples concrets de ce qui était attendu, dans un contexte similaire à celui dans lequel ils allaient devoir appliquer ces notions. Ensuite, le modelage réalisé par l’enseignant visait à guider les élèves en leur montrant les étapes à suivre pour atteindre les objectifs d’apprentissage, avant qu’ils ne les accomplissent de manière autonome. La pratique guidée a ensuite offert aux élèves l’opportunité de mettre en œuvre les stratégies apprises, dans un cadre similaire à celui de la tâche qu’ils devraient accomplir seuls, en l’occurrence à travers l’écriture d’une histoire. Enfin, lors de la pratique autonome, les élèves ont dû enrichir leurs propres phrases dans un contexte plus complexe, en réinvestissant leurs connaissances acquises dans leur projet d’écriture.

Voici les trois stratégies enseignées à travers ces étapes :

  • Ajouter des compléments de phrase : cela permettait aux élèves d’enrichir leurs phrases en y ajoutant des détails, ce qui les rendait plus complètes et plus précises.
  • Relier de petites phrases pour en former de plus longues à l’aide de connecteurs (coordonnants) : cette démarche aidait les élèves à établir des liens logiques entre leurs idées, car les connecteurs expriment des relations telles que la cause, la conséquence, l’opposition, etc., renforçant ainsi la cohérence de leur écriture.
    Exemples : et, mais, parce que, donc, ou.
  • Relier les événements d’une histoire à l’aide de marqueurs de relation : cela permettait aux élèves de structurer les événements de leur récit en établissant des liens logiques entre les actions et leurs conséquences, ce qui favorisait une meilleure fluidité et cohérence dans le déroulement de l’histoire.

Le tutorat par les pairs, quant à lui, offrait un cadre d’apprentissage motivant, où chaque élève pouvait non seulement mettre en valeur ses forces, mais aussi bénéficier de l’aide et des conseils de ses camarades. Pour assimiler les différentes notions d’écriture, les élèves échangeaient entre eux leurs stratégies, ce qui leur permettait de surmonter plus facilement les défis et, ainsi, de renforcer leurs compétences.

Enfin, l’approche par projet a constitué un environnement stimulant, propice à l’atteinte progressive des objectifs d’apprentissage. La réalisation finale, à savoir une histoire écrite, offrait aux élèves une grande liberté de création. Sa publication sous forme de livre électronique (avec l’outil BookCreator) leur a permis de partager le fruit de leurs apprentissages dans un format authentique, qu’ils ont pu diffuser à leur entourage.

Résultats :

Tout au long de la séquence, j’ai observé une belle progression chez les élèves dans l’apprentissage des différentes stratégies. Malgré quelques maladresses, chacun d’eux s’efforçait d’ajouter des marqueurs de relation et des compléments de phrase à ses propositions de base lors des exercices.

À la fin du projet, la grande majorité des élèves avait réussi à mobiliser les trois stratégies enseignées dans leurs écrits. J’ai ainsi pu constater la construction de phrases plus élaborées et un enchaînement des idées plus fluide et plus cohérent. En somme, leurs textes se lisaient plus facilement, ce qui témoigne d’une nette amélioration de la cohérence de leurs productions.

Toutefois, il est important de souligner qu’après le projet, les élèves devaient encore continuer à travailler sur l’utilisation appropriée de la ponctuation, notamment dans les phrases plus longues.

Documents
Cohorte