Aller au contenu principal

J'ai réalisé mon stage dans une classe de 3e année, en Gaspésie. Il est à noter que j'ai effectué ce dernier dans le cadre d'un stage à l'emploi, me permettant ainsi d'observer et de vivre les diverses problématiques en temps et lieu en tant que titulaire de classe dès le début de l'année scolaire. Mon groupe était composé de 19 élèves présentant divers troubles d'apprentissages et de comportements, tels que des élèves présentant un diagnostic du trouble du spectre de l'autisme, des diagnostics de douance, un diagnostic du syndrome de Gille de la Tourette ainsi que plusieurs déficits de l'attention. J'avais donc le merveilleux défi de créer un projet répondant à une problématique de classe tout en répondant et en captant l'attention de ces élèves ayant divers besoins particuliers. Je me devais donc de trouver un projet versatile et signifiant pour chacun d'entre eux.

J’ai observé en classe que la lecture ne faisait pas partie intégrante du quotidien et des intérêts des élèves. Lorsque je leur demandais de faire de la lecture, les élèves tournaient souvent les pages d’un livre choisi au hasard sans vraiment s’attarder à l’histoire qui y est raconté. Plusieurs avaient également de la difficulté à trouver des livres susceptibles de les intéresser. Les élèves soupiraient lorsque vient le temps de lire et manquaient de motivation devant cette tâche scolaire pourtant si riche en apports de connaissances. 

Ainsi, devant ce constat et en prenant en considération les besoins de mes élèves je me suis rattachée à la littérature jeunesse dans le cadre de mon projet d'intervention en contexte dans le but de favoriser la motivation des élèves face à la lecture et par le fait même d'améliorer leurs compétences en français. 

En plus d'utiliser la littérature jeunesse comme déclencheur à plusieurs activités en classe, j'ai instauré en classe des fiches de lecture que les élèves devaient remplir à la fin de chaque livre lu. Nous avons exploré le langage associé au livre et ainsi les enfants devaient y indiquer le titre, l'auteur et la maison d'édition. Dans cette même fiche, ils devaient en faire un court résumé, illustrer leur passage favori et donner une note d'appréciation. Une fois cette dernière complétée je devais la signer et par la suite l'élève pouvait l'accrocher dans le coin lecture aménagé dans la classe. Déjà, ce simple ajout dans la classe a accroché certains élèves qui y voyaient un but à leur lecture. Pour d'autres, ces fiches les ont guidés dans le choix de leurs livres puisqu’ils pouvaient se référer aux résumés et aux notes d'appréciations de leurs amis. Les élèves obtenaient donc une forme de rétroaction directe leur permettant ainsi que faire des choix éclairés selon leurs goûts, intérêts et niveau de lecture. J'ai également effectué en classe des cercles de lecture dans lesquels les enfants ont pu présenter de vive voix leur lecture du moment et interagir avec les autres sur leurs découvertes. 

Au fil du temps, grâce à ces différents moyens mis en œuvre, j'ai remarqué une nette hausse de la motivation face à la lecture et à la langue française en général. En effet, les élèves ont commencé à lire des ouvrages de plus en plus volumineux. Ils ont pris de la confiance en eux devant la lecture qui leur paraissait une montagne à franchir en début d'année. Ils ont même effectué des liens entre les mots lus dans les livres et les diverses notions travaillées en français. Les élèves en demandaient plus, ils souhaitent lire au-delà des périodes de lecture. 

Suite à ce projet, quoique toujours en vigueur, j'ai remarqué une nette amélioration dans la discipline du français chez les élèves, et ce autant en lecture qu'en écriture. Effectivement, en lisant davantage, les enfants ont étayé leur vocabulaire, développé des stratégies de lecture et ont constaté dans un cadre concret les notions enseignées en écriture, facilitant ainsi leur appropriation. 

« Si nous voulons améliorer la qualité de l’écriture de nos élèves, nous n’avons pas le choix de nous tourner vers l’étude de la littérature. Il faut faire en sorte que les auteurs entrent dans leur vie et leur enseigne ce qu’est la grande écriture » (Nadon, Y. 2011). 

Documents
Fichier attaché Taille
img_1603.jpg 181.12 Ko
Cohorte