À la lumière des caractéristiques de mes élèves, j'ai décidé de cibler le volet émotion pour mon projet d'intervention en contexte. Dès le début de l'année, j'ai remarqué chez la plupart de mes élèves de première année des difficultés considérables liées à la gestion et à l'identification des émotions. Ce manque se faisait sentir particulièrement lors des récréations, des dîners ou simplement lors des transitions. Des conflits éclataient constamment entre mes élèves, certains menant souvent à la bagarre et à l'intervention de l'éducatrice spécialisée. Les retours en classe étaient difficiles pour les élèves concernés. Ils n'étaient pas du tout réceptifs aux apprentissages. Parfois, lorsque le conflit n'était pas entièrement réglé, des accrochages se déroulaient même en classe et perturbaient le groupe en entier. Le contexte socio-économique de mon école très défavorisée, les impacts de la situation actuelle en lien avec la COVID-19 sur les élèves et le projet éducatif déjà en place de mon école visant l'apprentissage de stratégies positives pour régler une situation problématique dans la cour d'école ont d'autant plus appuyé mon choix. Mon intention d'intervention était donc de permettre aux élèves d'identifier les différentes émotions qu'ils peuvent ressentir et de réagir convenablement à celles-ci, mais aussi de percevoir l'influence du regard des autres sur ses réactions et d'améliorer les relations interpersonnelles dans la classe. Puis, la finalité de mon projet était de leur fournir une méthode de gestion des émotions mises à leur disposition en tout temps afin de favoriser leur autonomie et, par le fait même, de m'aider dans ma gestion de classe et d'éviter les désorganisations. 

            Pour débuter ce projet, j'ai utilisé la littérature jeunesse pour venir chercher l'intérêt de mes élèves. La lecture étant un moment doux entre les élèves et moi, j'ai trouvé que c'était le moment parfait pour définir avec eux ce qu'est une émotion, pour identifier les différentes émotions et pour chercher des moments où ses émotions sont ressenties. Plusieurs albums jeunesses ont été utilisés pour différencier les émotions comme Simone sous les ronces (anxiété), Les colères de Simon (crises de colère), La couleur des émotions ou encore Mingan les nuages (tristesse, deuil). Puis, plusieurs jeux comme le mime, l'association d'images et le dessin ont été réalisés avec les élèves afin de trouver des stratégies à utiliser lorsque les différentes émotions sont ressenties. Puis, lorsque j'ai senti que les élèves étaient bien en mesure d'identifier celles-ci, nous avons eu une discussion sur les crises de colère et sur l'influence du regard des autres sur ses réactions. Comme plusieurs situations conflictuelles s'étaient produites cette journée-là, la discussion a été très riche. Nous avons ensuite fait un nuage d'idées afin de trouver stratégies pour se calmer en partant des conflits survenus plus tôt. Cet exercice a été répété quelques fois afin de bonifier notre nuage et les élèves étaient très engagés. Finalement, j'ai expliqué la méthode sandwich visant à permettre une plus grande autonomie dans la gestion des émotions de mes élèves. Je leur ai expliqué que tous les éléments représentaient quelque chose : le pain (je me sens...), la salade (lorsque tu...), le jambon (j'aimerais que...), le condiment (s'il-te-plaît) et le pain (as-tu compris?). Nous avons réalisé plusieurs mises en situation afin de pratiquer les différentes étapes et je leur ai donné un petit aide-mémoire afin qu'ils le mettent sur leur pupitre. Ils étaient très heureux et j'ai vu plusieurs élèves les utiliser à différents moments (travail d'équipe, collation, l'habillement, etc.). Lors des récréations, j'entendais aussi des élèves se servir de la méthode pour régler des conflits.

            Mon projet s'est terminé par le visionnement du film Sans dessus dessous et d'une évaluation sur l'identification d'émotions dans des mises en situations et de stratégies pour se calmer. Je pense que ce projet a bel et bien permis d'améliorer les relations interpersonnelles dans ma classe et qu'il a eu un grand impact sur mon climat de classe. Il m'a permis de me concentrer sur les apprentissages et d'offrir à mes élèves des activités plus variées qui n'auraient pas été possible en début de stage.