Mon dernier stage s'est déroulé à l'école Charles-Bruneau, à Brossard (Rive-Sud de Montréal) dans une classe de troisième année. Dans la région du grand Montréal, les élèves n'ont pas eu la chance de retourner à l'école comme les jeunes des régions plus éloignées et donc, leur grand retour s'est fait en septembre. Ainsi, j'ai rapidement constaté des difficultés académiques, notamment en français. Il faut savoir aussi que ma classe reflétait assez bien un milieu multiculturel où les enfants parlaient souvent une autre langue à la maison. La rentrée était donc un premier contacte depuis longtemps avec le français pour certains de mes apprenants.
En octobre, j'ai eu la chance d'assister à des entretiens en lecture et j'ai remarqué que mes élèves rencontraient plusieurs obstacles en ce qui concerne la fluidité, ce qui entravait alors leur compréhension. Je me suis donc penchée sur cette problématique en vue de la mise en place de mon PIC.
Cependant, bien que mes élèves étaient intéressés, motivés et curieux, ils arrivaient à peine à faire les bons choix en ce qui concerne les comportements à adopter en classe. Il était difficile de mener un projet avec ces derniers, puisque je consacrais la majeure partie de mon temps à la gestion de classe. J'ai évidemment choisi le métier d'enseignante en sachant que cela ferait partie de ma réalité, mais je me devais de concevoir une façon de faire qui me permettrait d'avoir du plaisir avec mes élèves. J'ai donc concentré mes efforts sur la gestion de classe et mon PIC a alors changé complètement de direction. Mon enseignante associée utilisait la fameuse application ClassDojo, qui, à première vue, me semblait tout à fait adéquate. Cependant, plus je l'utilisais, moins j'en voyais l'utilité. Les élèves n'accordaient plus de réelle valeur aux points donnés et donc, les comportements inadéquats persistaient. J'ai donc cherché sur les différentes plateformes en enseignement et j'ai trouvé « les niveaux d'autonomie ». En fait, ceux-ci sont choisis par l'enseignante en fonction des besoins des élèves. Par exemple, mon deuxième niveau était « Je suis capable de faire la tâche demandée sans dérangement, sans rappel de l'adulte et en gardant mon plaisir sous contrôle ». Lorsque l'élève était à ce niveau d'autonomie, il avait le droit de lire à l'endroit où il voulait dans la classe, ce qui était en lien avec le comportement demandé (conséquence logique, à mon sens). J'ai commencé avec quatre niveaux d'autonomie pour finalement en ajouter deux autres lorsque j'en ai ressenti le besoin. Les élèves savaient les attentes que j'avais envers eux et ont alors commencé à faire les bons choix. Les stratégies mises en place visaient le développement de l'autonomie de l'élève.
Les résultats ont été particulièrement positifs et ont su me permettre non seulement de gérer efficacement ma classe, mais également d'établir un lien encore plus fort avec mes élèves. Lorsque ClassDojo était en place, je me trouvais à devoir régler des conflits émergeant de la quantité de points qu'un avait plus qu'un autre. Je trouvais tout à fait déplorable de voir les enfants se comparer de cette façon entre eux et ce n'était pas une valeur que je souhaitais inculquer dans ma classe. Les niveaux d'autonomie m'ont permis d'avoir de belles discussions avec mes élèves et mon but était de les amener à s'encourager entre eux et c'est ce qui est arrivé. Lorsqu'un élève atteignait le niveau d'autonomie suivant, nous prenions le temps de l'applaudir et de le féliciter : l'apprenant se sentait fier et compétent. Lors de transisiton, je voyais des élèves se tapper l'épaule pour se rappeler le silence, et ce, dans le respect. En ce sens, dans ma classe, les niveaux d'autonomie ont permis beaucoup plus que de simplement mieux gérer les comportements inadéquats. Ils ont permis l'apprentissage de valeurs essentielles pour l'enseignante que je suis. Ils ont développé une bienveillance envers l'autre, et ce, tout en développant leur propre autonomie.
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