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1. Idée globale

Mon intention consistait à améliorer les aptitudes en écriture de mes élèves. J’ai donc passé par un processus de dépistage, de travail sur des savoirs ciblés et de mise en réalisation en combinant l’écriture aux technologies. Cette manière de procéder a permis aux élèves de faire des apprentissages pertinents au sujet de l’écrit tout en stimulant leur motivation.    

                                                                      

1.1 Travailler les mots :

  • Stratégies d’apprentissage du vocabulaire     
  • Dictée diagnostique des habiletés en orthographe     
  • Ateliers (Lecture à deux, étude de mots, pêche aux mots)                                         
  • Groupes de besoin           

                                                                                                

1.2 Travailler la phrase :                                                                    

  • Code de correction                                                                                                     
  • Dictée à corriger         
  • Ateliers (lecture à deux, pros de la phrase)                
  • Groupes de besoins        

                                                                                                                                                                                                

1.3 Travailler le récit :

  • Lecture obligatoire                                                     
  • Partager l’expérience de lecture                                  
  • Fiche de lecture                                                          
  • Présentation + mise en valeur d’un livre                    
  • Écriture obligatoire                                                     
  • Banque de thèmes (dé)                                                                                                           
  • Lecture à voix haute des récits + mise en relief des stratégies d’écriture       
  • Création de livres
  • Ateliers (lecture à deux)
  • Groupes de besoins     

                                    

1.4 Technologies :

  • Taper à l’ordinateur                                                   
  • Utilisation de Word
  • Publication sur le site de classe : classedecoco.wordpress.com                                             
  • Lecture des articles       

                                                      

1.5 Pour aller plus loin :

  • Dictées d’apprentissages dont la dictée réflexive (mot)
  • Ateliers de grammaire (phrase)
  • Rédaction de commentaires sur les articles (technologies)

 

2. Explication

2.1 Description du projet

            Au début de l’année scolaire, deux besoins importants m’ont poussée à réagir. En effet, l’écriture des leçons dans l’agenda était un défi de taille pour mon groupe et il était difficile de communiquer avec les parents puisque les communications étaient oubliées à l’école ou carrément dans le sac d’école. J’ai donc réagi en mettant au point un site de classe qui permet de faciliter la collaboration avec les parents, entre autres en ce qui concerne l’agenda. Cet outil est donc devenu central dans mes préoccupations puisqu’il a permis de garder un suivi tout en informant les parents, les élèves et l’école en entier.

 

Ainsi, je crois que cet outil de plus en plus utilisé méritait d’être travaillé davantage. De plus, il rejoint l’une de mes préoccupations principales, c’est-à-dire l’utilisation des technologies. D’ailleurs, il s’agit d’un outil intéressant pour travailler le français écrit  de mes élèves. Je crois donc qu’à travers un processus de dépistage, de travail sur des savoirs ciblés et de mise en réalisation, les élèves ont pu développer leur compétence en écriture. La publication de leurs écrits et le fait que ce soit relié à leur quotidien les a aussi incités à mettre plus d’efforts. De surcroît, la trace laissée tout au long de l’étape a permis de constater la progression de chacun des élèves. Mon objectif était donc d’outiller les élèves afin de leur permettre d’écrire des bulletins qui ont été publiés sur le site de classe.

 

Toutefois, pour parvenir à bien écrire, il ne suffit pas de s’armer de bonnes intentions. Il faut travailler de front les difficultés individuelles pour parvenir à améliorer la qualité des récits produits. À mes yeux, la qualité d’un texte touche trois aspects. D’abord, il faut savoir écrire les mots correctement (vocabulaire, orthographe). Ensuite, il faut parvenir à faire vivre ces mots ensemble : construction de la phrase, syntaxe, accords, ponctuation… Enfin, il faut travailler le récit en soit : structure, cohérence, attirer l’attention du lecteur… Bien entendu, ces trois aspects ne sont pas des étapes à franchir, c’est-à-dire que nous pouvons ne pas savoir orthographier un mot et être très confortable dans la structure du texte. Ces aspects doivent donc être travaillés tous à la fois, parfois en se concentrant sur un élément en particulier, mais en cherchant toujours à harmoniser ces différentes compétences dans le but de produire un texte réussi.

 

2.2 Travailler les mots

            Une méthode déjà utilisée à mon école de stage permettait aux élèves de faciliter l’apprentissage de l’orthographe des mots à l’aide de certaines stratégies d’apprentissage du vocabulaire. J’ai donc pris le temps de revoir ces outils avec mon groupe puisque certains élèves ne semblaient pas les connaître et surtout personne n’y avait recours instinctivement. Chaque stratégie permet de soutenir les élèves par rapport à des difficultés d’orthographes différentes en recourant aux différents profils de perception sensorielle. J'ai enseigné les stratégies: tracer en couleur, découper en syllabes, voir le petit mot dans le grand mot, recourir à des règles, inventer une histoire, regrouper, mettre au féminin et dessiner dans le mot.

 

Pour s’assurer de garder ces outils à portée de la main, chaque fois que nous avons travaillé une stratégie en classe, elle a été consignée dans le traditionnel cahier Canada. Une courte explication permettait de comprendre la stratégie et des exemples assuraient la compréhension de cette dernière. Nous avons poursuivi en appliquant ensuite la nouvelle stratégie sur les mots à l’étude dans la semaine.

 

J’ai aussi fait des recherches afin d’identifier un outil qui me permettait de faire le dépistage des difficultés orthographiques de mes élèves. De cette manière, j’ai découvert un site internet fantastique où des enseignantes du deuxième cycle collaborent afin de rassembler leurs outils : http://lemondedu2ecycle.wordpress.com J’ai donc proposé à mes élèves de faire la dictée diagnostique des habiletés en orthographe lexicale avant de terminer l’enseignement des stratégies d’apprentissage du vocabulaire. Grâce à un tableau « d’évaluation du niveau d’acquisition de l’orthographe lexicale du 1er et 2e cycle du primaire », j’ai pu vérifier le niveau de maîtrise des règles orthographiques en fonction du niveau scolaire où elles ont théoriquement été apprises. Des erreurs types étant relevées en association avec ces critères m’ont permis de dresser le profil orthographique de chacun de mes élèves.

 

Cette étape de dépistage m’a permis de travailler sur des besoins plus ciblés. J’ai donc pu monter des ateliers en fonction des difficultés spécifiques et créer des groupes de besoins pour travailler certaines stratégies.

 

Enfin, je souhaitais emmener mes élèves à devenir plus autonomes dans leur maîtrise de l’orthographe. J’ai donc découvert un outil fantastique sur le même site que la dictée diagnostique. Il s’agit d’un tableau de dictée réflexive. En effet, cet outil amène l’élève à classer les mots qu’il utilise en fonction de ceux pour lesquels il pense connaître l’orthographe et ceux pour lesquels il doute de l’orthographe. Ensuite, il est invité à réécrire le mot après avoir vérifié dans un outil de référence pour finalement noter une stratégie qu’il utilise pour mémoriser l’orthographe du mot. Cet outil n’a pas été utilisé dans le cadre de mon PIC, mais j’aurais beaucoup aimé l’intégrer afin de travailler le doute orthographique avec mes élèves.

 

2.3 Travailler la phrase

            Travailler la phrase nécessite de se détacher du mot pour observer ce qui l’entoure. C’est dans ce domaine que s’accumulent les erreurs d’accords, de terminaisons de verbes, de ponctuation… Pour pallier ces difficultés, un code de correction a été expliqué aux élèves; souligne le verbe en vert, fais une flèche rouge du nom vers son receveur en identifiant le genre et le nombre, puis trace la majuscule et le point en bleu. Ce code de correction a été expliqué après avoir revu chacune des catégories de mots, ce qui rend possible son application. Progressivement, son utilisation est devenue de plus en plus généralisée; dans les dictées, les productions écrites, les réponses aux questions… Une utilisation répétée rend le processus plus naturel.

 

De plus, une fois que le code est instauré, il est plus facile d’identifier les difficultés réelles des élèves. Ce code permet de réduire les erreurs d’inattention et oblige les élèves à se questionner davantage lorsqu’ils corrigent une phrase. Ainsi, les erreurs répétitives témoignent d’un besoin grammatical réel. À partir de ces données, j’aurais aimé monter des ateliers de grammaire qui répondent vraiment aux besoins de mes élèves. J’ai d’ailleurs déniché un site qui propose des ateliers de grammaire déjà préparés qui permettent aux élèves de travailler certaines notions de façon ludique :

 http://m.cheznonete.e-monsite.com/pages/content/francais/grammaire.html?version=mobile

 

Par ailleurs, au début de l’année, certaines fautes m’ont tellement surprise que j’ai décidé de proposer un nouvel exercice aux élèves. Je leur ai préparé une dictée à corriger, c’est-à-dire que j’ai écrit la dictée en utilisant les fautes faites par le groupe. Ils devaient donc identifier les erreurs et réécrire la phrase correctement. Ce travail a obligé les élèves à être attentifs aux fautes tout en les sensibilisant à leurs difficultés personnelles. Une correction de groupe a ensuite permis d’expliquer chacune des erreurs en identifiant des solutions permettant d’éviter qu’elles se reproduisent. Aussi, lors de la dictée, je leur ai rappelé de réfléchir au type d’erreur qu’ils ont tendance à faire pour chercher à l’éviter. Par exemple, un élève peut ainsi devenir plus attentif à ses marques de pluriel le temps d’une dictée.

 

2.4 Travailler le récit

            La finesse exigée par les récits est quelque chose qui s’apprend en côtoyant les récits. Ainsi, une période de lecture obligatoire pousse les élèves à fréquenter différents types de livres. Au début de l’année, j’ai ressenti un certain inconfort en voyant que cette lecture n’était associée à rien qui ne la mette en valeur. J’ai donc cherché à la rendre plus signifiante en incitant d’abord les élèves à partager leur expérience de lecture. Cela a permis d’en inspirer certains et d’en informer d’autres. Ensuite, j’ai proposé une fiche de lecture qui doit être remplie après chaque livre lu. L’élève doit y indiquer le titre du livre, l’auteur, l’illustrateur, le nombre de pages lues, ce qu’il a aimé du livre, les nouveaux mots appris et un résumé de 2 ou 3 lignes. Lorsque certains élèves le souhaitaient, ils me demandaient de présenter leur livre et ils venaient devant la classe pour partager leur expérience de lecture avec le groupe. Après, les livres étaient mis en valeur au bord du tableau, permettant à ceux qui le souhaitaient de les lire. Toutefois, il m’est arrivé de suggérer à des élèves en particulier de venir présenter leur livre puisque naturellement ce sont toujours les mêmes qui proposent de venir.

 

Savoir écrire un texte c’est savoir devenir auteur. C’est donc en produisant des récits que les élèves deviendront de bons écrivains selon moi. C’est pour cette raison que j’ai instauré une période d’écriture régulière. Ainsi, à chaque retour de récréation, les enfants prenaient leur cahier Canada pour composer quelques lignes. Parfois le thème était imposé et la majorité du temps il était libre. La première fois, j’ai imposé un sujet en lien avec une expérience vécue en classe. La forme n’étant pas précisée, les élèves avaient la liberté de se lancer dans ce qui les intéressait tant qu’ils respectaient le sujet. Certains ont donc décrit leur journée, d’autres ont comparé les différentes classes, d’autres encore ont mentionné leurs préférences…

 

Toutefois, l’imagination est un attribut difficile à maîtriser pour certains élèves. J’ai donc craint que le fait d’avoir une trop grande liberté les confine au « syndrome de la page blanche ». C’est donc pour prévenir cet obstacle que nous avons préparé une banque de thèmes. J’ai donc demandé à mon groupe d’observer les livres de la bibliothèque afin de relever 6 thèmes différents, par exemple les pirates, l’automne, les jeux de société, l’écriture, l’origami et les animaux. Ensuite, chaque élève a pu produire un dé de thèmes qui a servi au reste de la classe. Cette activité a permis de rendre une simple liste, interactive, et d’inspirer les élèves en mal d’imagination.

 

De surcroît, la lecture à voix haute des récits réalisés lors de ces périodes d’écriture a permis d’identifier les forces et les points à améliorer dans différents textes. Ce travail a permis aux élèves d’obtenir un retour objectif sur leurs récits tout en inspirant les autres. Nous en avons aussi profité pour mettre en relief certaines stratégies d’écriture rendant le texte plus intéressant pour le lecteur. Ainsi, la réalisation d’un texte profite du même coup à l’auteur et à son public.

 

2.5 La technologie dans tout ça?

            La technologie est ici l’élément qui vient boucler la boucle. En effet, il est beaucoup plus intéressant de mettre l’effort nécessaire à l’écriture d’un texte lorsque nous savons que celui-ci va être publié que lorsqu’on croit qu’il restera entre nous et notre enseignant. Les récits étant écrits pour être lus, la technologie est un outil fantastique pour redonner sa vocation première à l’écriture. Ainsi, lorsqu’un texte était terminé, l’élève devait lui-même le taper à l’ordinateur. Cet exercice permettait aux élèves de se familiariser davantage avec les logiciels d’écriture à l’ordinateur et avec le doigté sur le clavier. Ensuite, j’ai récupéré les documents sur une clé USB (dont les élèves devaient apprendre à se servir) pour que je puisse publier leur récit sur le site de classe. J’ai publié les récits tel qu’ils m’ont été remis (sans corriger les fautes) pour permettre de constater la progression des élèves. Cette publication me servait de point de repère par rapport au niveau de français écrit de mes élèves et elle permettait aussi aux parents et aux autres élèves de se faire leur propre idée. D’ailleurs, ces écritures ponctuelles permettaient aussi aux lecteurs du site de classe de suivre la vie de la classe et aux élèves de partager leurs expériences.

 

Par ailleurs, après avoir vérifié que tous les élèves peuvent avoir accès à un ordinateur et au site de classe, j’aurais aimé leur donner la tâche de lire les articles de leurs collègues et d’en commenter un certain nombre. Cela aurait permis aux élèves d’obtenir de la rétroaction sur leurs récits tout en laissant une trace de l’utilisation commune de la langue française par l’élève. Effectivement, lorsqu’il est question de formuler un commentaire, l’élève oublie souvent toutes ses belles règles de grammaire et son utilisation quotidienne de la langue française ressort. Cette activité aurait permis de combler progressivement l’écart entre l’écriture dite scolaire et l’écriture de la vie de tous les jours.

2.6 Évaluation

Plusieurs des stratégies utilisées dans ce projet obligent l’élève à laisser des traces écrites. Ces dernières témoignent donc de la progression de l’élève en fonction de l’avancée de l’année scolaire. Par exemple, les récits produits dans le cahier Canada, les récits publiés, les fiches de lecture et les tableaux de dictée réflexive témoignent des progrès de l’élève.

 

Par ailleurs, des évaluations officielles en lecture et en écriture ont permis de prendre le pouls de la classe concernant des critères précis tout en permettant de mettre une note au bulletin. Par exemple, la première évaluation en écriture consistait en la production d’une affiche. J’ai donc établi une grille de correction avec différents critères devant être respectés et certaines règles grammaticales mises de l’avant (accords en genre et en nombre + majuscule et point). Cette dernière a pu servir de point de repère tant aux élèves (dans leur écriture) qu’à moi (dans mon évaluation). Cette évaluation uniforme m’a permis de cibler les élèves qui ont toujours des difficultés dans des notions qui devraient être acquises à ce stade de l’année. Cela me permet de vérifier les notions qui doivent être revues en groupe ou individuellement. Parfois, un appui par groupe de besoins ou par le biais d’atelier a suffi à pallier la difficulté. Toutefois, advenant le cas où la difficulté persiste, je pouvais alors avoir recours à différents intervenants de l’école comme l’orthopédagogue avec qui j’ai beaucoup travaillé. Souvent utilisée comme ressource individuelle, l’orthopédagogue est aussi apte à donner des leçons de groupe, ce qui peut compléter mon enseignement ou apporter un éclairage différent dans certains cas.

 

En ce qui concerne les ateliers, je les ai associés à des chemises munies d’une liste de classe. Ces listes ont permis aux élèves de noter la date, le résultat qu’ils ont obtenu et un bonhomme sourire représentant le niveau de difficulté de l’activité qu’ils ont réalisée. J’ai donc pu constater la progression des élèves à travers les ateliers et leur niveau de réussite dans chacun d’eux.

 

Enfin, une évaluation formative a été réalisée par le biais de mes commentaires et de ceux des autres élèves au sujet des récits publiés sur le site de classe et des présentations orales. J’ose croire que ces différents dispositifs ont permis à mes élèves d’améliorer la qualité de leur français écrit tout en ayant du plaisir.

 

Cohorte