Contexte :

J'ai fait mon stage dans une école de milieu plutôt aisé et les enfants qui la fréquentent proviennent de familles assez « favorisées ». En effet, la plupart des parents des élèves s’impliquent dans l’école (bénévolat, accompagnement, etc.) et s’intéressent à ce que vivent leurs enfants. Cette école s’est donné comme objectif 3 orientations pour cheminer à travers son projet éducatif : Maintenir la réussite des élèves et particulièrement la maîtrise de la langue française; Assurer un climat de qualité qui favorise l’apprentissage, le bien-être et le respect des différences; Favoriser le développement des talents, des intérêts et des compétences des élèves dans des domaines variés comme levier pour accroître la persévérance scolaire.

Concernant plus spécifiquement le public cible de mon projet, il s’agissait d’une classe de maternelle de 19 élèves; 10 filles et 9 garçons. Les élèves arrivent tous d’environnements familiaux différents bien que semblables, et ils ont ainsi été stimulés différemment. Pour tous, il s’agissait d’une première expérience en milieu scolaire leur demandant de faire plusieurs nouveaux apprentissages sur divers aspects, notamment aux niveaux sensoriel/moteur, relationnel/social et personnel.

Observations :

J’ai pu observer dans ma classe qu’il y a deux difficultés majeures. La première est qu’il était difficile pour les élèves de rester assis pendant une longue période de temps. En effet, la routine et la causerie du matin étaient très exigeantes pour eux. Même si ces activités ensemble ne duraient que 30-45 minutes, c’était déjà trop. Je voyais déjà des jambes, des bras et des corps avoir la bougeotte. La deuxième est que les élèves ne respectaient pas l’espace personnel de leurs camarades, leur « bulle », et par le fait même parlaient constamment. Que ce soit lors des moments de regroupement au tapis, lors des activités, lors des jeux libres, lors des jeux 5 minutes, lorsque l’enseignante parle, pendant les déplacements, aux toilettes, etc.

Problématique en lien :

Dans le même ordre d’idées, il y a une triste réalité qui existe au préscolaire : les élèves n’ont que 30 minutes d’éducation physique par jour cycle de 10 jours. Bien sûr, il y a eu quelques ajustements qui ont été faits par les enseignantes de cette école avec les années, et les élèves vont jouer à l’extérieur avant le dîner pendant environ 15 minutes. Toutefois, cela ne comblait pas le besoin de bouger des élèves.

Réflexion :

C’est à partir de ces constats que j’ai pu réaliser que la classe de maternelle dans laquelle j’ai fait mon stage avait plusieurs besoins qui se rejoignaient. Les élèves devaient pouvoir bouger plus qu’ils ne le faisaient déjà, et ce, en classe; ils devaient aussi apprendre à se concentrer, à se recentrer sur eux-mêmes et à se calmer; et ils devaient de plus apprendre à écouter la personne qui parle et à respecter l’espace personnel d’une personne. Cela m’a semblé énorme puisqu’il y avait beaucoup d’aspects à travailler. Il me fallait un projet qui pourrait pallier, ou du moins aider à tout ça.

J’ai décidé d’intégrer à la routine du matin ainsi qu’aux moments de transition des comptines et chansons qui avaient déjà des gestes qui leur étaient associés. Mais je voulais un petit quelque chose de plus, un moment différent avec mes élèves. Le yoga me trottait en tête, et j’ai donc décidé de l’inclure et d’en faire le « pilier » de mon projet. Je n’ai aucunement touché ce qui concerne l’aspect médiation du yoga. Toutefois, avec les poses que l’on doit prendre et les respirations qui déterminent la durée des poses, je me suis dit que cela serait une bonne façon d’amener les élèves à se recentrer et se concentrer lorsque nécessaire.

Nature et Observation des traces :

Concernant les traces que j’ai du projet, ce sont principalement des photos et quelques notes que j’ai prises tout au long de mon PIC, ainsi qu’un petit livret que j’ai fait avec les élèves pour qu’ils puissent avoir un souvenir de ce que nous avons fait ensemble. Toutefois, puisque j’étais régulièrement en action avec les élèves et qu’il s’agissait principalement d’un projet moteur, je n’ai pas beaucoup de traces laissées par les élèves eux-mêmes, et celles que j’ai par écrit sont tirées des observations que j’ai faites.

Et les TIC?

Dans le cadre de mon projet, je dois admettre que je n'ai pas prime abord pensé introduire les TIC. Toutefois, les technologies nous sont tellement utiles pour tout que cela s'est fait tout naturellement. Ainsi, pour conclure mon projet de yoga avec les élèves, je voulais leur laisser une trace tangible, un souvenir de mon passage dans leur classe en quelque sorte. J'ai pris des photos d'eux dans diverses positions de yoga, pour ensuite créer un livret de yoga avec ces photos. C'est donc moi qui ait fait l'usage des TIC en classe.

Ce projet était pour moi une expérience avec les élèves. C’était donc une agréable constatation de voir que les élèves étaient motivés par le yoga et y prenaient plaisir. Les élèves faisaient même des liens! Par exemple, pendant les périodes de yoga, certains des élèves réalisaient qu’ils avaient déjà fait des positions de yoga en tant qu’étirement lors de leurs cours de gymnastique et même au hockey, d’autres ont pris conscience des muscles dans leur corps qu’ils n’utilisent pas fréquemment. Aussi, pendant les périodes de jeux libres, certains allaient reprendre les livres (qui étaient disponible dans leur bibliothèque) et essayaient de reproduire les positions illustrées. Ce qui m'a le plus frappé, c'est à quel point les élèves sont soudainement devenus de vrais "pros" du yoga lors de la prise de photos pour le livret de classe. C'est comme s'ils comprenaient que leur position ne seraient plus seulement qu'un moment, mais bien inscrites dans le temps et l'espace grâce aux photos, et qu'ils se forcaient davantage pour leur éxécution. Puis, j’ai aussi pu remarquer un changement dans l’attitude et le comportement des élèves pendant les périodes et les activités suivant le yoga et les comptines/chansons. Ils étaient généralement plus calmes et plus concentré. Toutefois, il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte et qui influencent les élèves dans une journée que je ne peux affirmer que cela résulte uniquement de mon projet.