Observations du contexte
J’ai effectué mon stage dans une classe du préscolaire (maternelle 5 ans) composée de 19 petites boules d’énergie. L’École des Bâtisseurs, qui se situe à Trois-Rivières, se trouve dans un quartier favorisé, ce qui fait donc que la plupart des élèves de la classe viennent d’un milieu socioéconomique aisé. Puisque j’ai accompli mon stage dans une classe « régulière », aucun des 19 élèves de la classe (11 garçons et 8 filles) n’est entré à l’école avec un diagnostic préétabli. Lors de la rentrée scolaire, nous avons questionné les parents afin qu’ils nous fassent un portrait de leur enfant. Le fait qu’ils considèrent leurs enfants comme étant très actifs est un commentaire qui revenait très souvent. Certains parents ont également décrit leur enfant comme étant anxieux. Après quelques semaines passées dans le milieu, nous avons constaté que ce groupe d’élèves démontrait effectivement un important besoin de bouger. De plus, il semblait difficile pour ces enfants de prendre des moments d’arrêts leur permettant de relaxer et de retrouver leur calme. Il faut dire qu’il est important de prendre en considération le fait que ces élèves ont fait leurs premiers pas dans le monde scolaire en pleine pandémie, ce qui amène certainement son lot de questionnements et d’inquiétudes tant pour les enfants que pour leurs parents. Dans le contexte actuel, un projet faisant la promotion de saines habitudes de vie me semblait d’autant plus pertinent.
Description du projet
Mon projet d’intervention en contexte avait deux volets. D’un côté, il consistait à intégrer des pratiques permettant de répondre au besoin de bouger de mes élèves. D’un autre côté, il visait à les amener à être plus aptes à s’arrêter pour relaxer et pour diminuer l’anxiété pouvant être vécue au quotidien. En initiant ainsi les élèves à une variété de moyens canaliser leur énergie (ex. : massages, yoga, techniques de respiration, méditation, etc.), je souhaitais leur permettre de découvrir ceux qui seraient les plus efficaces pour eux. Les activités liées à ce projet étaient intégrées aux routines quotidiennes de la classe, et ce, dans l’optique qu’elles deviennent des habitudes de vie saines qui pourraient perdurer dans le temps. De plus, le projet était déployé de manière à ce que les activités proposées se complexifient avec le temps (ex. : commencer avec les activités plus actives et terminer avec celles qui demandent plus de concentration).
Ainsi, chaque semaine, nous expérimentions une nouvelle pratique sous différentes formes (ex. : automassage vs massage deux par deux, yoga relaxant vs yoga actif, etc.). Chaque jour, une nouvelle activité intégrant la pratique vedette de la semaine était proposée aux enfants. Pour rester dans la philosophie du préscolaire, il était primordial que ces activités soient amenées sous forme de jeu, qu’elles soient préparées en fonction des intérêts des élèves et qu’elles suivent les thématiques de la classe.
Plusieurs personnes-ressources étaient sollicitées pour la mise en œuvre de mon projet : mon enseignante associée et mes collègues de l’équipe-cycle qui ont une très grande expertise au niveau du préscolaire, l’enseignant en éducation physique de l’école qui a beaucoup de connaissances au niveau de la compétence motrice et psychomotrice et qui pratique lui aussi des activités de relaxation avec les élèves, une professeure de yoga qui est outillée quant au domaine du yoga et de la méditation, etc. Une grande variété de matériel était à ma disposition pour m’inspirer dans mes interventions : des capsules de yoga disponibles sur internet (Force 4, Bouge au cube, Mini TFO, etc.), des capsules de méditation et de respiration guidées (RelaxStory, Petit Bambou, Calme et attentif comme une grenouille, etc.), du matériel sur les nombreux sites de partage (p.ex. : des cartes de postures de yoga ou de massages sur différentes thématiques populaires au préscolaire), etc.
Moments et modalités d'évaluation : outils d’évaluation
L’observation était la principale modalité d’évaluation de mon projet. En guidant mes observations à l’aide d’une grille (voir trace 1), je pouvais consigner mes observations reliées non seulement au développement de la compétence 1, mais également celles reliées aux possibles effets des pratiques sur le climat de la classe et sur le comportement des élèves. Puisque je ne pouvais pas évaluer moi-même comment les élèves se sentaient à la suite des activités réalisées, il était essentiel de prévoir des moments d’autoévaluation. À la fin de chaque semaine, les élèves pouvaient m’indiquer leur appréciation de la pratique vedette de la semaine (fiches avec visages à colorier) et m’illustrer comment ils se sentaient lorsqu’ils la vivaient (images de la météo intérieure, voir trace 2). À la fin du projet, les enfants avaient aussi l’opportunité de s’autoévaluer afin de déterminer quelle était leur pratique préférée (voir trace 3). Finalement, des vidéos étaient prises à différents moments du projet afin de pouvoir garder des traces de l'évolution des enfants et du climat de classe.
La rétroaction se faisait principalement de deux manières : la rétroaction verbale à différents moments des activités ainsi que la rétroaction par les pairs (lorsque les élèves s’entraidaient, partageaient leur vécu, faisaient des démonstrations devant le reste du groupe, s’échangeaient des commentaires lors des activités en équipe, etc.).
Résultats et limites
En initiant ainsi les élèves à une variété de moyens canaliser leur énergie (ex. : massages, yoga, techniques de respiration, méditation, etc.), j’avais trois principaux objectifs : répondre à leur besoin de bouger, les amener à être plus aptes à s’arrêter pour relaxer et pour diminuer l’anxiété pouvant être vécue au quotidien et leur permettre de découvrir une variété de pratiques afin qu’ils puissent identifier celles qui seraient les plus efficaces pour eux.
Somme toute, je crois avoir réussi à atteindre ces objectifs. Avec une bonne planification, il était facile d’intégrer ces pratiques aux routines de la classe et de m’en servir lorsque je ressentais que les enfants avaient un trop-plein d’énergie ou qu’ils avaient besoin d’un temps d’arrêt. Ces activités avaient donc un impact positif sur le climat de classe : les élèves étaient plus calmes et attentifs, ils avaient du plaisir pendant les activités, de moins en moins de rappels verbaux étaient nécessaires pendant les périodes de relaxation, etc. En observant les traces recueillies, j’ai aussi pu constater que les élèves appréciaient beaucoup les différentes pratiques proposées et qu’elles avaient généralement un impact positif sur leur bien-être. Bien entendu, les différentes pratiques expérimentées n’avaient pas la même efficacité pour chacun, d’où l’importance de donner l’occasion aux élèves de s’autoévaluer à la fin de chaque semaine du projet afin qu’ils soient en mesure d’identifier les pratiques les plus efficaces pour eux. La cueillette de ces informations était d’ailleurs très utile pour l’enseignante, qui pouvait dorénavant guider l’élève de manière plus appropriée puisqu’elle savait quelle pratique était la plus aidante spécifiquement pour lui (ex. : lui proposer sa technique de respiration préférée pour se calmer lorsqu’il vit une émotion).
Une limite du projet était toutefois la courte durée de celui-ci. Pour que les pratiques expérimentées deviennent de saines habitudes de vie qui pourraient possiblement perdurer dans le temps, il serait nécessaire que le projet se poursuive sur une plus longue période. Il en est de même pour être en mesure de réellement voir les effets de l’intégration de ces pratiques au quotidien sur la diminution de l’anxiété. Les moyens mis en place pour évaluer le projet n’étaient d’ailleurs pas suffisants pour pouvoir mesurer l’anxiété.
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