Description du projet et des observations du contexte : Mon stage se déroule dans une classe multiniveaux sans cahier au premier cycle du primaire. J’ai ainsi 12 élèves de première année et 8 élèves de 2e année pour un total de 20 élèves. Ce dernier est à l’école Les Bocages à Saint-Augustin-de-Desmaures. Le milieu socioéconomique du quartier et de l’école est favorisé. Puisque mes élèves ont été choisis pour être dans la seule classe multiniveaux de l’école, j’ai peu d’élèves en difficulté de comportement ou d’apprentissage. J’ai un élève en douance, une élève ayant le syndrome Gille de la Tourette et un élève ayant des difficultés en écriture. J’ai une classe qui adore apprendre et qui est très motivée en mathématiques, en grammaire et en lecture, mais un peu moins en écriture, car ce domaine d’apprentissage demande plus d’efforts chez mes élèves qui sont nouvellement scripteurs. Les approches pédagogiques mobilisées dans ma classe sont l’apprentissage par la littérature jeunesse, par le jeu, par la découverte, par les 5 au quotidien et par le modelage et l’enseignement explicite lors des ateliers d’écriture à la manière de Lucy Calkins inspirés du livre Écrire des récits inspirés nos petits moments. C’est sur ce dernier point que mon PIC portera. En effet, les élèves nous disent aimer discuter à partir de petits moments issus de leur quotidien, mais souvent ils manquent d’idées ou se découragent à la tâche lorsque vient le moment d’écrire ces petits moments, car ce domaine d’apprentissage demande plus d’efforts et de temps. Certains élèves sont encore au niveau syllabico alphabétique et abandonnent plus facilement lorsqu’ils ne connaissent pas un son ou un mot. (Makdissi, 2012) En outre, puisque nous sommes dans une classe multiniveaux, parfois nous avons moins de temps pour discuter des écrits des élèves et ainsi partager leurs productions aux autres pairs de la classe. Toutefois, je constate que les élèves veulent partager leurs écrits et que la motivation émerge lors de ces moments. C’est pourquoi mon PIC permettra aussi la diffusion d’un petit moment à plus large échelle.

La description de mon projet vise donc à réaliser un petit livre, comme de vrais auteurs, et ce, en réinvestissant les stratégies d’écriture apprises lors des ateliers d’écriture, notamment en exposant une émotion positive vécue dans son quotidien telle que la joie, la fierté, la curiosité, l’amour, etc. L’élève traversera donc toutes les étapes de réalisation de son livre à même titre qu’un auteur contrairement aux ateliers d’écriture réguliers où il réalise uniquement une version. Il sera donc invité à réaliser un brouillon, un  propre, à illustrer la page titre de son livre sur une application de dessin sur tablette (my story) pour que je puisse finalement imprimer sa production dans un vrai livre vierge. Ensuite, lorsque les petits livres seront terminés, les élèves pourront partager leurs petits moments de bonheur aux autres élèves, mais aussi à leurs parents et aux membres du personnel de l’école sous forme d’un salon du livre après l’école. Ce seront les élèves qui inviteront les parents par vidéo. Ils devront aussi résoudre de petits problèmes mathématiques pour définir le nombre d’invitations, la quantité de friandises à acheter et le nombre de boissons froides à prévoir pour le salon du livre où ils présenteront leurs oeuvres.  J’ai choisi d’exploiter davantage les émotions positives dans leurs livres, car cette stratégie est la dernière qui a été apprise et les élèves ont eu des idées plus rapidement ce qui a augmenté leur motivation à l’égard de la situation d’apprentissage. Ce projet permettra aux élèves de leur donner le gout d’écrire, d’être lus et permettra aussi de réinvestir l’ensemble des stratégies d’écriture apprises sans toutefois en ajouter toujours une nouvelle. En guise d’amorce, les élèves volontaires présenteront l’un de leurs petits moments coup de coeur (un atelier au choix) afin qu’on se rappelle collectivement les stratégies apprises depuis le début de l’année, et ce, par la découverte. J’écrirai les stratégies qui ressortent des productions des élèves au tableau une fois nommé par ceux-ci. Cette amorce me permettra de souligner les forces des élèves afin qu’ils se sentent confiants et valorisés dans leur processus d’écriture. Cette amorce me permettra aussi de faire émerger des idées de petits moments chez certains élèves qui ont moins d’inspiration.

Intentions d’intervention (besoins des élèves, domaine d’apprentissage, etc.)

Les informations présentées dans les observations du contexte montrent que les besoins des élèves sont principalement en écriture. L’engouement à l’égard des situations d’écriture est moins prononcé que dans les autres disciplines. Plus précisément, je constate que certains élèves manquent d’idées au moment de la sélection d’un petit moment. Ainsi, ils se découragent, car ils s’aperçoivent qu’ils n’avancent pas à leur goût. Pour répondre à ce besoin, mon amorce visera à lire plusieurs petits moments que les élèves ont rédigés antérieurement dans leur carnet d’auteur. Nous lisons rarement à voix haute les anciennes productions des élèves, et ce, par manque de temps. Pour ma part, je pense que cette amorce est nécessaire et fera émerger les idées des élèves, mais aussi remarquer les stratégies d’écriture utilisées. Aussi, un autre besoin est celui de diffusion des productions des élèves, c’est-à-dire, d’être lu comme un vrai auteur. Une fois un atelier terminé, presque tous les élèves ont envie de partager leurs écrits. Cependant, nous n’avons pas toujours le temps de lire l’ensemble des productions, ce qui entraine de la déception. Ainsi, je crois que l’engouement sera plus grand si les élèves ont la chance de présenter une version finale dans un vrai livre vierge de leur production à leurs pairs, mais aussi à leurs parents. Enfin, puisque chaque atelier expose une nouvelle stratégie d’écriture, il devient parfois difficile pour certains élèves de mettre en pratiques plusieurs stratégies conjointement, car le modelage pour chacune des stratégies demande un certain temps. Par le fait même, nous ne rappelons pas toujours en profondeur les anciennes stratégies, du moins, pas à l’aide des productions des élèves. Il est donc intéressant de réaliser un atelier de réinvestissement plutôt que de toujours enseigner de nouvelles stratégies aux élèves. Si les stratégies sont rappelées par la découverte au sein des ateliers antérieurs des élèves, ces derniers seront plus autonomes au niveau de leur rédaction, car ils auront les stratégies en mémoire.

Les domaines d’apprentissages mobilisés seront d’abord le domaine des langues (écrire des textes variés et communiquer oralement), mais aussi le domaine des technologies (T.I.C) pour réaliser la page couverture du livre sur une tablette avec une application de dessin. Le domaine de la mathématique sera également sollicité, mais plus indirectement au moment de définir les achats en contexte réel pour le salon du livre. Évidemment, mon P.I.C lui-même mobilise en premier plan le domaine des langues.

Les interventions que j’ai menées au moment de la production du livre sont sommairement les suivantes : rappels des stratégies d’écritures apprises par la découverte, présentation du projet lui-même, rappel des stratégies d’autocorrections apprises et des ressources disponibles, aide opportune (découpage des syllabes, rappels des sons), évaluation formative à l’aide d’entretiens individuels et d’une grille de conciliation des stratégies d’écritures, correction finale des productions avant le salon du livre, assemblage des livres, impressions des pages titres, organisation du salon du livre, etc.

Les résultats ont été ceux escomptés. Les élèves ont produit de belles œuvres à leur image et ont adoré partager leurs écrits. La motivation n’a jamais été aussi manifeste, notamment lors salon du livre. Les stratégies ont été rappelées, le temps offert permettait aux élèves de s’appliquer, mais aussi d’être lu à plus grande échelle.