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J'ai réalisé mon stage final avec le personnel et les élèves de l’École la Tourterelle de Saint-Benjamin, un établissement accueillant environ 100 élèves seulement. J'étais dans la classe des 2e et 3e année. Mes 8 élèves de 2e année étaient « forts », c’est-à-dire qu'ils étaient très débrouillards, ils avaient besoin de peu de soutien et ils avaient en général de très bons résultats académiques. Pour ce qui est mes élèves de 3e année, j'avais tous ceux de l’école (13), car il n’y avait pas d’autre classe pour ce niveau. Ainsi, il y avait souvent un écart remarquable entre les résultats de certains d’entre eux, car nous avions autant les élèves de 3e année en difficulté que ceux qui avaient de la facilité. D’ailleurs, 6 garçons de 3e année étaient dans la classe de mon enseignante-associée pour une deuxième année consécutive, car ils cheminaient très bien. Ils avaient déjà appris quelques notions de 3e année l’an dernier, ils adoraient apprendre, surtout en mathématique, et ils étaient toujours prêts à aller plus loin. Il y avait donc un contraste avec les 7 autres élèves qui réussissaient relativement bien avec plus de temps ou qui étaient en grande difficulté. Ces derniers avaient besoin d’un plus grand soutien alors que les autres étaient très autonomes après de brèves explications.

Ainsi, ce grand écart entre mes élèves a inspiré mon projet d'intervention en contexte (PIC) que j'ai mené avec mes élèves de 3e année seulement. Je pouvais me le permettre, car mes élèves de 2e année allaient avec une autre enseignante pour toutes leurs périodes de français, donc j'avais beaucoup de temps seule avec les 3e année. Pour intervenir dans la zone proximale de développement de chacun de mes élèves et pour assurer leur cheminement même s'ils n'avaient pas tous les mêmes forces et défis, j'ai donc choisi de mettre en place des sous-groupes de besoin lors de certaines périodes de mathématique ou de français. Comme j'avais des élèves ayant besoin de plus de soutien et d'autres ayant besoin de plus grands défis, cette façon de faire me permettait d'offrir des interventions ou des situations d'apprentissage mieux adaptées au développement de chacun.

En me lançant dans ce projet, il était difficile de dire à l’avance quand auraient lieu exactement les périodes de travail en sous-groupes de besoin et ce qui y serait abordé, car c’est par l’observation des besoins dans la classe que je choisissais de revoir ou de travailler des notions en sous-groupes. En résumé, mes interventions pour mener à bien ce projet ressemblaient à cela :

  • Enseigner une notion au groupe de 3e année.
  • Prendre en notes les difficultés observées chez certains élèves.
  • Trouver une à deux idées d’activité d’apprentissage et prévoir des adaptations pour différencier le travail à faire (une option pour répondre aux besoins spécifiques de ceux en difficulté, une autre pour amener les élèves ayant de la facilité plus loin, de façon autonome).
  • Prévoir et animer la période de retour sur la notion en sous-groupes de besoin.
  • Remplir les grilles d’observations et analyser le progrès des élèves dans leur travaux afin de juger de la nécessité de revoir la même notion de nouveau ou pas.

Ainsi, plus spécifiquement, j'ai fait vivre des périodes d'étude des mots de la semaine en sous-groupes de besoin, car certains élèves avaient de très grandes difficultés en orthographe. Pour ces périodes, tous les sous-groupes prenaient part à la même activité, soit trier des cartons de sons pour reformuler chaque mot de la semaine en équipe et réutiliser les cartons pour faire un jeu de mémoire. C'est donc moi qui offrait un support plus soutenu aux groupes dans le besoin (verbaliser mes remarques quant aux mots, poser des questions par rapport à l'orthographe, faire des liens avec d'autres mots connus, etc.).

J'ai animé un sous-groupe de besoin pour revoir l'addition avec retenue avec certains élèves, tandis que les autres poursuivaient des activités de consolidation. J'ai également formé des équipes selon les forces et les défis des élèves afin qu'ils travaillent un document de problèmes écrits avec une personne de leur niveau pendant quelques périodes.

Pour ce qui est des résultats de mon projet, j'ai remarqué une belle amélioration dans l'orthographe des mots de la semaine chez mes élèves en difficulté. J'ai des photos de contrôles de leçons qui en témoignent et quelques prises de notes puisque des élèves ont corrigé leurs mots simplement lorsque j'ai rappelé l'activité vécue en sous-groupes. Les élèves dans le besoin avec qui j'ai retravaillé l'addition avec retenue sont parvenu à surmonter leur difficulté en complétant leurs exercices avec beaucoup moins d'erreurs. Pour ce qui est des problème écrits, les équipes ont très bien cheminé à leur rythme et j'ai observé beaucoup d'entraide.

Lors de mon PIC, je cherchais à mettre en place efficacement les sous-groupes de besoin en classe. Ainsi, en plus d'avoir recueilli des contrôles de leçons, des cahiers de résolution de problème ou des exercices d'addition, j'ai également remplie quelques grilles d'observation quant à la progression des élèves en difficulté et quant à la motivation des élèves prêts à aller plus loin. En effet, les sous-groupes de besoin n'augmentaient pas nécessairement les résultats de ces derniers élèves. Leur mise en place efficace pouvait toutefois se traduire par la motivation des élèves « forts » puisque cette dernière signifiait sans doute qu'ils étaient face à un défi à leur pointure. J'ai pu observer que les sous-groupes de besoin étaient bénéfiques pour tous les élèves de 3e année de ma classe, car en plus du progrès des élèves en difficulté, ceux ayant de la facilité et qui se retrouvaient ensemble en équipe étaient beaucoup plus motivés. Ils semblaient ravis d'avancer à leur rythme et ils semblaient également vouloir réussir en compagnie de leurs amis du même niveau, car ils savaient qu'ils pouvaient aller plus loin. Ils ont donc effacé ma crainte de leur offrir moins de mon support et qu'ils y voient l'opportunité de perdre leur temps, car leur motivation était très grande lorsqu'ils se trouvaient avec d'autres élèves prêts à aller plus loin et ils s'impliquaient beaucoup dans les activités proposées.

Pour analyser plus en profondeur les résultats de mon PIC, j'ai conservé des travaux d'élèves, le journal de bord dans lequel je notais diverses observations, des grilles d'observation en lien avec le travail vécu en sous-groupes, ma liste d'élèves sur laquelle je formais mes sous-groupes de besoin et je notais la notion travaillée puis le matériel que j'ai créé pour l'étude des mots de la semaine en sous-groupe.

Cohorte