Les enseignants de mon école, qui travaillent en comité SIAA, ont remarqué que les élèves manquaient de connaissances et de vocabulaire. Cet enjeu avait d’ailleurs été retenu comme un des chantiers prioritaires en 2016-2017. Puisque mon stage s’est déroulé au 3e cycle et que l’école est située dans un milieu défavorisé, il est important de bien préparer les élèves à l’entrée au secondaire pour faciliter ce passage le plus possible. Mon projet d'intervention en contexte est donc basé sur ce besoin. 

Rapidement, j’ai observé que mes élèves ne retenaient pas l’information lorsqu’ils devaient lire un texte. Suite à plusieurs discussions, j’ai rapidement observé que leurs connaissances antérieures sur les sujets abordés dans les manuels de sciences, de français et d’univers social étaient très limitées. Cela leur causait beaucoup de difficulté à comprendre le texte, car ils ne pouvaient pas établir de liens, à mémoriser l’information et à la transférer dans d’autres contextes.

La lecture affectant presque tous les domaines d’apprentissage, mes observations se sont donc poursuivies dans le champ mathématique. En effet, les élèves ont de la difficulté à résoudre certains problèmes mathématiques puisqu’ils ont peu de référents en ce qui concerne les situations de la vie courante et donc, faire sens des informations présentées et établir un plan d’action pour résoudre le problème est très ardu.

La réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre un projet d'intervention

Puisque la compréhension de mes élèves et leur rétention d’information sont réduites par leur manque de connaissances générales, il me semblait criant d’intervenir afin de premièrement augmenter la motivation scolaire et deuxièmement créer une « banque » de connaissances antérieures communes sur laquelle nous pourrions construire de nouvelles connaissances en lien avec le programme de 6e année.

Mon projet consiste donc à transmettre aux élèves des éléments de culture pour les aider à établir des liens avec leurs apprentissages. L’idée première était de faire des capsules Tour du monde. J’ai présenté des pays, des villes, des monuments, des catastrophes naturelles afin de faire des liens avec ce qui sera vu en sciences, en français, etc. Un projet sur la culture religieuse a été mené dans le même ordre d’idée. En parallèle, pour ce qui est des mathématiques, un projet portant sur le budget a été créé et mis en place pour permettre aux élèves d’acquérir du vocabulaire et des connaissances quant aux situations de la vie courante. Celui-ci a permis de greffer tous les contenus mathématiques du programme de 6e année.

La nature des traces qui sont disponibles

1. Le projet d’éthique et de culture religieuse (feuille de recherche des élèves et carte du monde)
2. Le matériel créé pour le projet budget
3. Le formulaire sur les intérêts des élèves
4. Mes notes personnelles sur l’évolution de la motivation des élèves
5. Un formulaire d’appréciation des capsules Tour du monde et du projet budget
6. Une revue scientifique web créée par mes élèves pour laquelle chacun des sujets a été introduit par la visite d’un pays.
7. La carte du monde de la classe avec les pays visités

Les observations saillantes à travers les traces collectées

Grâce aux capsules Tour du monde, j’ai rapidement vu mes élèves établir des liens entre le pays présenté et la matière en sciences et en univers social. Ils étaient en mesure d’intervenir dans les cours et de pousser leur réflexion. Ils cherchaient davantage à approfondir ce qui était fait en classe. Le niveau de motivation, toutes matières confondues, a augmenté. Le projet budget, les capsules et le projet d’éthique et culture religieuse ont donné de beaux résultats. Les élèves étaient plus motivés (le nombre de mains levées a augmenté considérablement), ils s’engageaient, ils établissaient des liens entre les savoirs enseignés et leurs connaissances et ils mémorisaient ainsi mieux l’information en plus de pouvoir faire le transfert dans d’autres situations.