Description du projet et des observations du contexte
J’ai réalisé mon stage IV à l’école Saint-Malo en milieu défavorisé. Durant les premières semaines, j’ai observé que plusieurs enfants de mon groupe de maternelle avaient de la difficulté à maîtriser leurs émotions. Lorsqu’ils vivaient de la frustration ou des inquiétudes par exemple, ils étaient difficiles pour eux de s’apaiser et de s’engager dans les activités qui leur étaient proposées. En effet, ils adoptaient des comportements inadéquats qui nuisaient au déroulement des activités. Il était alors difficile pour eux d’atteindre les objectifs d’apprentissage puisqu’ils devaient être retirés du groupe pendant plusieurs minutes. Je souhaitais donc concevoir un PIC qui aurait pour objectif d’amener progressivement les enfants à reconnaître et à nommer les émotions vécues afin qu’ils puissent mieux maîtriser celles-ci dans le quotidien. Ainsi, il serait plus facile de maintenir leur attention et leur engagement lors des activités d’apprentissage.
Interventions menées
Les interventions en lien avec le PIC visaient le développement de la compétence 2 (affirmer sa personnalité) ainsi que le développement de la compétence 3 (interagir de façon harmonieuse avec les autres). Effectivement, elles avaient pour intention d’amener les enfants à «reconnaître leurs besoins» (MELS, 2006), «exprimer leurs émotions d’une façon appropriée» (MELS, 2006), «interagir adéquatement avec les adultes ou avec ses pairs» (MELS, 2006) et «se conformer aux règles du groupe et de gérer ses émotions de différentes façons avec l’aide de l’adulte» (MELS, 2006).
Il est à noter que les activités suivantes abordaient uniquement la colère et qu’elles se sont déroulées lors de mon dernier bloc de prise en charge, soit entre le 25 novembre et le 2 décembre :
Première intervention
- Lecture interactive: identifier des manifestations de colère.
- Activités d’improvisation : mimer une personne qui ressent de la colère et exagérer cette émotion selon une échelle d’intensité.
Deuxième intervention
- Lecture interactive: prendre conscience de ce que l’on ressent lorsqu’on est en colère.
- Création plastique personnelle : exprimer la colère à l’aide de signes non verbaux (photographie du visage de l’enfant), exprimer ce que l’on ressent lorsqu’on est en colère (illustration).
Troisième intervention
- Lecture interactive : identifier les situations où il y a des manifestations de colère.
Quatrième intervention
- Lecture interactive: identifier les moyens qui permettent aux personnages de s’apaiser.
- Écriture provisoire: identifier un moyen qui permet de s’apaiser lorsqu’on ressent de la colère (création d’un livre collectif).
Lors du projet, j’ai recueilli les traces suivantes : observations informelles à l’aide d’une grille, productions des enfants (création plastique, dessin et écriture) et séquences vidéo.
Résultats
Les interventions réalisées dans le cadre de ce projet m’ont permises de vérifier si les enfants étaient en mesure de reconnaître la colère dans différents contextes et s’ils étaient en mesure d’exprimer ce qu’il ressentait lorsqu’ils étaient en colère. Par contre, il a été difficile d’évaluer si elles ont contribuées significativement au développement des deux composantes suivantes : «interagir adéquatement avec les adultes ou avec ses pairs» (MELS, 2006) et «se conformer aux règles du groupe et de gérer ses émotions de différentes façons avec l’aide de l’adulte» (MELS, 2006). En effet, pour y arriver, il aurait fallu que je vérifie, dans les semaines qui suivirent, si le nombre d’avertissements et de sabliers (moyens utilisés lorsqu’il y a un non-respect des règles de la classe) avait diminué considérablement pour certains des enfants du groupe. De plus, il aurait été intéressant que le projet se poursuive afin que d’autres émotions soient abordées. Ainsi, les enfants auraient pu, à long terme, différencier plus aisément les différentes émotions vécues dans le quotidien.
À l’issue du PIC, plusieurs enfants du groupe réinvestissaient les connaissances qu’ils avaient acquises dans leurs productions orales ou dans leurs productions artistiques. Par exemple, certains d’entre eux dessinaient des personnages qui démontraient des manifestations de colère, d’autres établissaient des liens entre leurs expériences et les œuvres littéraires qui avaient été lues en classe lors des rassemblements.
Bibliographie
Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. (2006). Programme de formation de l’école québécoise: enseignement primaire et éducation préscolaire. Gouvernement du Québec. Repéré à : http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/dpse/formation_jeunes/prform2001.pdf
Fichier attaché | Taille |
---|---|
lecture_interactive_la_colere.jpg | 1.06 Mo |
creation_plastique_la_colere.jpg | 526.11 Ko |
moyen_pour_s_apaiser.jpg | 406 Ko |