Mes observations

J’ai fait mon quatrième stage dans une classe de troisième année. Il y avait quatorze filles et douze garçons dans la classe, donc vingt-six élèves en tout. En début d’année, j’avais remarqué dans leur première écriture que certains élèves n’étaient pas motivés à écrire et que la plupart des textes de mes élèves étaient très courts. Plusieurs élèves ne faisaient que répondre aux questions du plan sans élaborer, donc il y avait des problèmes de cohérence dans leur texte. Certains élèves manquaient aussi d’inspiration malgré le plan proposé de l’enseignante. J’avais aussi remarqué que quelques élèves ne prenaient pas le temps de se relire lorsqu’ils avaient terminé d’écrire autant dans leur compréhension de lecture et dans leur composition. Mes élèves avaient aussi beaucoup de difficulté à chercher des mots dans le dictionnaire, certains élèves ne connaissaient pas encore très bien leur ordre alphabétique. Quelques élèves avaient aussi de la difficulté à recopier les mots sans faire de faute. Par exemple, j’ai remarqué que malgré le fait que certains mots étaient écrits dans le plan, lorsque venait le temps de le recopier dans leur texte, ils faisaient encore des fautes. Mes élèves n’écrivaient pas souvent par eux-mêmes. Lorsqu’ils avaient terminé le travail demandé, ils faisaient des pages dans leur cahier de temps libres ou ils faisaient de la lecture. Ce n’est que deux ou trois élèves qui parfois écrivaient des petits livres. Mes élèves avaient aussi des problèmes de structure de phrase et de ponctuation. Ils écrivaient aussi des phrases très courtes et qui ne contenaient presque pas d’adjectifs.

 

Réflexion

Après avoir fait toutes ses observations, j’ai compris qu’un projet en lien avec l’écriture serait bénéfique pour mes élèves. Avec un projet sur l’écriture, je pourrais travailler des notions de grammaire en plus de leur faire écrire un texte. Au début, je voulais faire écrire un petit livre à chacun de mes élèves et leur faire faire leurs illustrations pour travailler les arts plastiques aussi. Cependant, je me suis rendu compte que faire faire un livre à chaque élève demanderait beaucoup de temps et de travail, donc j’ai continué à chercher des idées. Cet été, j’avais commandé des revues des Explorateurs pour mes futurs élèves. J’ai donc pensé de faire faire une mini-revue à chacun de mes élèves, celle-ci aurait été semblable à celle des Explorateurs. Cependant, je trouvais que ce serait aussi long sinon plus que le livre du départ, car ils auraient des recherches à faire pour présenter un animal ou une catastrophe naturelle par exemple. Donc, j’ai dû trouver une autre idée qui demandait moins de temps et de recherche. J’ai donc choisi de leur faire écrire chacun un texte sur un thème que nous choisirions ensemble. J’ai aussi pensé faire un recueil avec les textes de tous les élèves de la classe. Mes élèves pourraient aussi faire des illustrations ou en choisir sur internet s’ils le souhaitaient. J’ai donc trouvé mon idée de projet intégrateur de cette façon.

 

Mon projet

1. Mon projet s’est échelonné de la mi-octobre jusqu’à la fin du stage. Pour amorcer ce projet, j’ai lu le livre « Rocket écrit une histoire » à mon groupe. Je leur ai aussi présenté mon idée de leur faire écrire un texte individuellement sur un thème que nous choisirions ensemble. Je leur ai expliqué qu’ils écriraient un texte, qu’ils devraient le corriger, ensuite, je le corrigerais à mon tour et pour finir, ils copieraient leur version finale à l’ordinateur. S’ils le désiraient, ils pourraient aussi faire des illustrations ou en trouver sur internet pour accompagner leur texte.

 

2. Ensuite, j’ai demandé aux élèves des idées de thèmes qui pourraient les intéresser pour écrire un texte. Ils m’ont proposé toutes sortes de thèmes comme l’Halloween, les jeux et les jouets, les animaux, les sports, les pirates, les dinosaures, les moyens de transport, les pays, etc. Nous avons fait un premier vote et j’ai gardé les deux choix les plus populaires, soit l’Halloween et les jeux et les jouets. Ensuite, nous avons fait un deuxième vote et la majorité des élèves a choisi l’Halloween. Avant de poursuivre, je leur ai dit que nous allions travailler sur ce projet jusqu’à Noël si nous n’avions pas terminé. Ils devaient donc être certains de vouloir parler de l’Halloween jusqu’à la fin de mon stage. Ils m’ont tous dit qu’ils étaient prêts à parler de ce thème jusqu’à Noël.

 

3. Nous avons donc poursuivi en faisant un remue-méninge des idées et des mots qui pourraient être utiles pour raconter une histoire sur l’Halloween. Les élèves m’ont sorti plusieurs idées que j’ai regroupées ensemble pour leur faire des mini-champs lexicaux pour les guider lorsque viendrait le temps d’écriture. Je voulais que nous sortions plusieurs idées de texte en groupe pour inspirer mes élèves pour qu’ils n’aient pas le syndrome de la page blanche lorsqu’ils commenceront leur texte.

 

4. Ensuite, je leur ai préparé un plan pour les guider avec les mini-champs lexicaux. Je leur ai aussi fait une grille de correction pour qu’ils sachent les éléments qu’il était très important de mentionner dans leur texte et mes critères de correction lorsque viendrait le temps de corriger leur composition. J’ai pris le temps de regarder les différentes feuilles avec eux et de répondre à leurs questions. Après m’être assuré que le travail demandé était clair pour tous mes élèves, ils ont pu enfin commencer à écrire. Ils ont eu une période pour compléter leur plan et pour commencer leur texte. Pour ce qui est de la suite de leur composition, ils devaient la continuer lorsqu’ils avaient terminé d’autres travaux ou lorsque je leur donnais du temps pour le faire. Je souhaitais leur donner le goût d’écrire et qu’ils sachent que l’écriture pouvait aussi faire partie de leurs activités à faire lorsqu’ils avaient terminé un travail. Je voulais qu’ils découvrent l’écriture pour le plaisir et non seulement celle qui est faite pour mettre une note sur le bulletin.

 

5. Au fur et à mesure que mes élèves terminaient l’écriture et la correction de leur texte, ils me remettaient leur cahier et je commençais la correction de leur brouillon. Lorsque leur texte était corrigé et qu’ils avaient terminé un travail, ils pouvaient aller à l’ordinateur dans la classe pour commencer à le recopier au propre. Lorsque j’ai eu presque corrigé tous les textes, j’ai réservé le local informatique pour que mes élèves puissent copier leur texte à l’ordinateur.   

 

6. Ensuite, ils ont eu la possibilité de faire des dessins ou de chercher des images à l’ordinateur pour accompagner leur texte. Ils pouvaient le faire lorsqu’ils avaient terminé un travail ou ils pouvaient rester à l’intérieur aux récréations s’ils le voulaient.

 

7. La dernière étape consistait à rassembler tous les textes, à faire une dernière correction, à les imprimer et à faire mes recueils. Les élèves ont aussi eu à présenter leur texte devant toute la classe pour pratiquer leur communication orale. J’ai dû rappeler à plusieurs élèves de parler plus fort pour que tous les autres élèves puissent entendre l’histoire. Certains élèves ont aussi réalisé que certaines de leurs phrases n’étaient pas bien construites. Ils ont ainsi réalisé l’importance de se relire et l’importance de bien écrire, car quelques élèves avaient de la difficulté à relire ce qu’ils avaient écrit.

 

Tout au long du projet, je voyais de nouvelles notions en français qui permettaient à mes élèves d’améliorer ou de corriger leur texte. Par exemple, j’ai travaillé le schéma du récit, les accords du pluriel, la virgule, la ponctuation et nous avons aussi appris de nouveaux verbes au présent et à l’imparfait. J’ai aussi travaillé la recherche dans le dictionnaire avec eux.

 

Mes traces

Pendant mon projet, je n’ai pas pris de photos de mes élèves, mais j’ai fait des copies des brouillons corrigés des textes de tous mes élèves. J’ai aussi gardé le plan et la grille de correction de chacun de mes élèves. J’ai les versions finales des textes de tout mon groupe. J’ai aussi quelques exemplaires du recueil final. J’ai gardé des traces écrites de ce que je faisais avec mes élèves en lien avec mon projet et j’ai noté les progrès que j’ai pu constater chez certains de mes élèves. J’ai les dessins faits par les élèves ou les illustrations trouvées sur internet par les élèves qui désiraient le faire.

 

Les observations saillantes

La plupart de mes élèves ont écrit des textes beaucoup plus longs que les premiers qu’ils avaient faits. Ils ont développé leurs idées davantage. Toutefois, ils ont eu plus de difficultés avec la structure et la ponctuation de leur texte. Plusieurs élèves ont voulu faire parler leurs personnages puisque j’avais abordé rapidement la notion avec eux, mais ils ont eu beaucoup de difficulté à le faire correctement et c’était parfois très difficile de savoir quel personnage disait quelle réplique, donc ils ont aussi perdu des points pour la cohérence. J’ai aussi constaté que le fait d’échelonner le projet sur autant de temps, oui, ça permet aux élèves de voir de nouvelles notions pour mieux corriger leur texte, mais ils se sont moins bien appliqués dans leur correction, quand je compare leur résultat avec ceux des autres textes qu’ils avaient écrits. J’aurais dû leur faire écrire et corriger leur texte sur une semaine maximum. De cette façon, leurs idées auraient été encore fraîches dans leur tête et ils se seraient souvenus de leur texte. Selon moi, la correction aurait été plus facile de cette façon. Je crois aussi que certains textes auraient été plus courts, mais ils auraient été moins pêle-mêle. Quelques élèves avaient tellement d’idées que leur histoire n’était pas toujours facile à suivre, ils auraient pu en écrire deux différentes. Il y aurait eu moins de problèmes de cohérence s’ils avaient pris le temps de se relire chaque fois qu’ils retravaillaient leur texte ou s’ils avaient écrit leur texte sur une semaine. Ce texte a donc été une bonne pratique pour eux et pour moi aussi. Je sais maintenant que ce n’est pas une si bonne idée d’étirer l’écriture d’un texte. Mes élèves étaient très contents du produit fini, ils ont chacun leur recueil avec les textes de tous les élèves de la classe. C’est un beau souvenir de tous leurs efforts.