Aller au contenu principal

Contexte: L'école dans laquelle j'ai réalisée mon stage final est une école de la commission scolaire des Bois-Francs, dans le Centre-du-Québec. C'est une école cotée 10 dans un milieu rural. Ma classe de cinquième année était composée de 14 élèves dont plusieurs présentaient des difficultés dans les matières de base. C'est une classe dans laquelle la motivation intrinsèque est très présente et où les élèves ont un attachement fort à mon enseignante et à moi. C'est une classe que l'on qualifie d'ouverte: les élèves sont toujours invités à rester faire des travaux ou des devoirs, demander des explications, etc. durant les récréations ou sur l'heure du dîner. 

C'est au niveau culturel que je me suis concentrée lorsque j'ai réalisé mon PIC. Je me suis rendue compte, au fur et à mesure que mon stage avançait, grâce à mes observations, à celles de mon enseignante associée et à ses expériences, que le côté culturel de mes élèves était à travailler. Dans ce milieu, l'exposition à la culture se fait à l'école, à cause de plusieurs facteurs: milieu rural, milieu défavorisé, manque d'accès à un ordinateur à la maison, bibliothèque municipale peu garnie, etc. 

J'ai donc décidé de monter un projet d'ouverture sur le monde, d'ouverture à l'autre. Ça a été un projet pour ouvrir les élèves à un sujet sensible, à la réalité de l'autre et les exposer à des faits autres que ceux qui sont montrés dans les médias populaires. 

Interventions menées 

En introduction, j'ai parlé aux élèves de mon projet en leur disant que c'était un sujet qui est difficile, qu'il était sensible et que plusieurs élèves pourraient avoir des opinions divergentes et qu'elles devront être acceptées. J'ai commencé par faire ressortir les conceptions initiales des élèves sur: c'est quoi un réfugié, pourquoi les réfugiés doivent quitter leur maison, est-ce qu'ils ont le choix, etc. 

Nous nous sommes ensuite informés sur ce qui définit un réfugié, d'où viennent-ils, où veulent-ils aller, pourquoi partent-ils, où vivent-ils en attendant, etc. Nous avons recherché des images des camps de réfugiés dans le but de confronter les connaissances initiales.

Nous avons lu, en grand groupe, l'albumY'a pas de place chez nous. Cet album nous a permis d'explorer la réalité d'un enfant réfugié et l'incompréhension de leur réalité. Nous avons ensuite répondu à la question: "Accepterais-tu d'aider un réfugié? Si oui, comment ferais-tu? Si non, pourquoi?" en petites équipes, dans le but de se forger une opinion sur le sujet de l'accueil des réfugiés.

Nous avons ensuite écouté un vidéo-blogue d'une jeune adulte syrienne qui a filmé, commenté et documenté son périple jusqu'en Europe. Nous avons mis des images sur les définitions, mis des visages, des émotions et une réalité sur le mot réfugié. Les élèves pouvaient interrompre le vidéo à tout moment pour partager leurs impressions, leurs émotions, ou simplement pour commenter sur ce qui se passait. Nous avons pris un moment ensuite pour échanger sur ce qui avait marqué les élèves.

Puis, nous avons lu l'album Tu me prends en photo, afin de travailler le rôle des médias dans la crise des réfugiés (positif ou négatifs et les impacts).  Nous avons lu un texte de Guillaume Vermette, un clown humanitaire qui fait des spectacles dans les camps de réfugiés et nous avons conversé en petits groupes sur comment il ressemble ou diffère du photographe dans l'histoire de Tu me prends en photo.

Les élèves se sont ensuite filmés pour parler de notre projet à Guillaume Vermette et pour lui parler de comment ils trouvent son rôle en tant que clown humanitaire. 

Résultats 

Les élèves ont présenté plusieurs preuves du développement de leur pensée critique et de leur ouverture d'esprit envers les réfugiés. Plusieurs ont: 

- mentionné se sentir triste;
- ne pas penser que c'était comme ça, être réfugié;
- parlé des différences entre leur quotidien et le leur;
- parlé des ressemblances entre eux et les réfugiés;
- parlé du rôle du photographe dans les camps de réfugiés comme étant autant positif que négatif;
- mentionné leur volonté à contacter Guillaume Vermette (ce qui n'était pas dans la planification d'origine) pour lui parler de ce qu'ils ont appris;
- manifesté des signes d'empathie (yeux plein d'eaux, regards inquièts, etc.) lors du visionnement du vidéo.

Cohorte