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Mon stage 4 se déroulait dans une petite école de Valcartier, dans une classe de 14 élèves de maternelle (5 ans) dont 10 garçons et 4 filles. J'ai rapidement remarqué que le recours à l’adulte était la solution privilégiée des enfants dans plusieurs sphères de la vie en classe. Que ce soit pour ouvrir une collation, s’habiller, accomplir une tâche d'apprentissage ou résoudre un conflit, les élèves de la classe cherchaient rarement à trouver une solution par eux-mêmes et allaient immédiatement me voir moi ou l’enseignante associée pour obtenir de l’aide. J’ai remarqué également que si je leur proposais d’abord d’essayer par eux-mêmes, ils se décourageaient rapidement s’ils n’y arrivaient pas et pouvaient même abandonner la tâche ou répondre à leur besoin de manière inappropriée. 

De plus, en début d’année, le climat de la classe était parfois teinté de conflits et même d’intimidation. Cependant, des interventions de la T.E.S ont contribué à diminuer grandement ces comportements. De plus, une intervention appuyée sur la littérature jeunesse (Le conte chaud et doux des chaudoudoux) effectué par mon enseignante associée a permis de sensibiliser l’ensemble du groupe à l’importance des gestes positifs tels que l'entraide et les mots gentils (compliments).

Malgré les conflits et le manque d'autonomie des élèves, j'ai cependant remarqué qu'ils aimaient s’entraider et avoir des responsabilités. Par exemple, j'ai rapidement mis en place un système de responsabilités dans la classe et les enfants s'acquittaient de leur tâche (qu'ils choisissaient eux-mêmes) avec plaisir (ex: pousser les chaises, vérifier le rangement, tenir la porte, distribuer le matériel, etc.) et étaient fiers de pouvoir contribuer positivement à la vie de la classe. À la suite d’observations où j’ai vu des élèves s’entraider spontanément (conseils ou aide pour mettre son sac à dos, pour s'habiller au vestiaire, etc.), l’idée m’est venue de renforcer cette attitude dans divers contextes, avec l'hypothèse que l'entraide allait non seulement favoriser l'autonomie, mais également un climat de classe plus positif.

Ainsi, j’ai décidé de mener mon PIC en lien avec l’autonomie à la maternelle. Mon objectif était d'aider les enfants à développer des stratégies (notamment le recours à leurs pairs) afin de répondre à leurs divers besoins de manière autonome. Au départ, mon PIC était plutôt ambitieux, étant donné que j'espérais pouvoir développer l'autonomie (tant dans l'habillage que dans les apprentissages et la résolution de conflits) et, du même coup, les habiletés sociales des enfants. Mon projet prenait appui sur ces deux compétences du préscolaire :

  • C2 : Affirmer sa personnalité :  Répondre progressivement à ses besoins physiques, cognitifs, affectifs et sociaux (exprimer ses besoins et trouver des moyens d’y répondre). PFÉQ, p.57
  • C3 : Interagir harmonieusement avec les autres : Appliquer une démarche de résolution de conflits (reconnaître une situation conflictuelle. Raconter les faits. Chercher des solutions et mettre en pratique la solution choisie. Vérifier la qualité de la solution). PFÉQ, p. 59.

 

Cependant, j'ai rapidement réalisé que le peu de temps (moins d'un mois) dont je disposais ne me permettait pas de mener un projet aussi large, j'ai donc dû réajuster mon PIC en cours de route. 

Mes interventions du mois de novembre se sont donc concentrées sur l'habillage au vestiaire, puisque c'était là que j'avais observé des gestes concrets d'entraide.

Voici donc les principales étapes du projet, telles qu'elles ont été menées:

1. Remplir les grilles d’observation portant sur l'autonomie AVANT les interventions (avec les observations recueillies en début d’année). Voir la grille en pièce jointe.

2. Semaine du 14-18 novembre : Enseigner des stratégies pour l’habillage (mitaines, cache-cou, fermetures éclairs) ET des stratégies d’entraide (attacher les bottes ou le manteau d’un ami ayant déjà mis ses gants). Renforcer les comportements d'entraide. Observer les enfants, leurs besoins.

3. Semaine du 23 au 27 novembre :  Rappel et renforcement des comportements d'entraide observés et observation des enfants au vestiaire.

4. Semaine du 1er décembre : Rappel des stratégies d'entraide au vestiaire par les élèves, renforcement et observation. Renforcer les comportements d’autonomie et d’entraide dans les autres contextes : collation, apprentissages, etc.

Durant tout le projet, je m'assurais de garder des traces écrites de mes observations et de noter quels élèves avaient aidé qui. De même, j'ai filmé la plupart de mes interventions et des interactions entre les enfants au vestiaire. 

Dans l'ensemble, je suis satisfaite du résultat, puisque les comportements d'entraide ont augmenté en classe durant les semaines qui ont suivi. Mon hypothèse de départ semble avoir été confirmée: en encourageant les gestes spontanés d'entraide des enfants, leur autonomie s'en est trouvée améliorée et les comportements d'entraide se sont généralisés dans une certaine mesure aux autres aspects de la vie en classe.

Ainsi, même si je n'avais pas spécifiquement enseigné de stratégies d'entraide lors des travaux en classe autant que je l'ai fait pour l'habillage, j'ai quand même observé plusieurs comportements prosociaux lors de l'apprentissage. Des élèves s'entraidaient pour l'écriture de lettres et de chiffres, des élèves me mentionnaient qu'ils avaient aidé quelqu'un ou que quelqu'un les avait aidés dans certaines tâches, d'autres élèves expliquaient les règles d'un jeu ou des concepts tels que les suites logiques durant les ateliers, tout cela, sans intervention préalable de ma part. Les conflits semblent avoir également diminué. Il est cependant difficile de dire si cela est dû aux interventions menées dans le cadre du PIC ou à d'autres facteurs. 

Il aurait été intéressant de pouvoir mener ce projet sur un plus long terme afin d'observer les retombées possibles et les apprentissages des enfants. 

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Cohorte