Mon stage 4 s’est déroulé dans un contexte particulier puisque j’ai eu la chance d’avoir un groupe de seulement 17 élèves en 5e année et parmi ceux-ci, 11 avaient déjà été dans la classe de mon enseignante associée en 4e année. Ainsi, j’ai rapidement réalisé le potentiel du groupe qui avait déjà une belle cohésion pour exploiter l'apprentissage par les pairs. Lors des rencontres de début d’année, j’ai appris que l’équipe-école souhaitait développer chez les élèves l’aptitude à s’autoévaluer et utiliser davantage les cibles plutôt que les notes dans l’évaluation informelle. J’ai également observé des défis chez mes élèves en lien avec l’autoévaluation puisque plusieurs venaient me voir régulièrement en me disant qu’ils « ne comprenaient rien », alors qu'ils avaient compris plusieurs éléments. La combinaison de ces observations m'a encouragée à mettre sur pied mon PIC.
D’abord, j’ai rappelé aux élèves comment s’autoévaluer en leur présentant un nouveau matériel pour le faire : des petits verres des différentes couleurs (rouge, orange, jaune, vert) qu’ils plaçaient sur le coin de leur bureau pour identifier leur niveau de maitrise des contenus à divers moments dans l’apprentissage. Cela leur permettait de m'indiquer leur niveau de compréhension, mais également donnait cette information à leurs pairs, ce qui était important pour les étapes subséquentes.
Ensuite, en collaboration avec mon enseignante associée et à l'aide des données d'autoévaluation, nous avons formé des équipes de 2 ou 3 élèves qui s’entraidaient en mathématiques avec différents concepts et différentes tâches pour s’approcher du vert ensemble. Les équipes demeuraient les mêmes tout au long du PIC, ce qui a permis de développer une ambiance collaboration très intéressante entre les élèves.
Au terme de l’activité, nous faisions généralement un retour sur les défis rencontrés lors du travail en équipe. Les élèves pouvaient réagir aux problématiques soulevées par leurs pairs et partager leurs expériences. Cela permettait aussi de reconnaitre la difficulté que peut apporter le travail d’équipe comparativement au travail individuel/parallèle pour plusieurs. À ce moment, les élèves avaient aussi l’occasion de s’autoévaluer de nouveau en lien avec les concepts travaillés, ce qui me permettait de collecter des traces et d’ajuster les équipes au besoin.
Mon PIC a réellement eu des répercussions positives sur l’environnement d’apprentissage qu’était ma classe, en plus d’offrir un meilleur accompagnement aux élèves qui avaient plus de difficultés. Effectivement, selon le principe de l’enseignement par les pairs, les élèves se donnaient de la rétroaction fréquente, ce qui leur permettait de corriger leurs erreurs et d’ajuster leur compréhension au fur et à mesure qu’ils réalisaient la tâche, ce qui n’est pas possible lorsque je suis seule à tous les aider. De plus, au terme de mon stage, les élèves arrivaient à me dire rapidement ce qu’ils n’avaient pas compris, mais aussi demandaient de l’aide instinctivement à leurs pairs avant l'adulte, même quand ce n’était pas une période en équipes. Le plus étonnant était que certains étaient capables de chercher la logique d’un autre élève pour lui expliquer pourquoi cela ne fonctionnait pas. Bien que ce n’était pas toujours facile pour eux de travailler ensemble, toutes les équipes ont vu une progression dans l’efficacité de leur travail en équipe.