Observations faites avant le démarrage de mon projet: 
Durant le premier mois de mon stage, j'ai observé les élèves pour dégager quelques constatations. J'ai vu que quelques-uns manquaient de confiance en soi et n'osaient pas s'affirmer. J'ai vu que d'autres manquaient d'empathie face à l'autre et que c'était difficile au niveau du vivre-ensemble. J'ai aussi constaté un réel intérêt pour la musique de la part de plusieurs.  Ces observations m'ont amené à réfléchir et à sortir quelques idées pour mon projet. 
Réflexion:
En réfléchissant sur mon contexte de classe, il m'est venu l'idée de faire un projet autour de la musique. Cependant, je craignais que ce soit trop compliqué ou encore pas réalisable avec des petits du préscolaire. En regardant autour de moi, j'ai vu que j'avais plusieurs ressources à ma disposition: mon enseignante associée qui a enseigné la musique durant dix ans et qui joue du violon, moi-même qui chante depuis toujours, les parents qui aiment s'impliquer et quelques contacts que j'avais en musique. Alors, tout cela m'a poussé à faire mon projet qui était d'enregistrer une chanson avec les enfants et d'en faire un CD. 

Amorce et étapes des pratiques

Pour vérifier l'intérêt des enfants face à la chanson que je pensais leur faire apprendre, je faisais jouer de la musique pendant les ateliers et les jeux libres. Je mettais des chansons différentes pour voir laquelle les ferait plus réagir. J'ai remarqué que «J'irai au bout de mes rêves» de Jean-Jacques Goldman semblait les accrocher particulièrement. Ils étaient capables de chanter quelques bouts du refrain et dansaient sur la musique. Pour faire mon amorce, j'ai exploité les vidéos qu'on retrouve sur le site internet de Radio-Canada dans la Zone audio et Zone jeunesse. Ces vidéos sont des montages faits par des équipes-écoles et tous les élèves de leurs écoles. On peut voir les élèves chanter et danser sur la musique de plusieurs chansons. J'ai présenté différents vidéos durant quelques jours, dont celui fait avec la chanson de Jean-Jacques Goldman. Après plusieurs écoutes, j'ai expliqué aux enfants qu'on pourrait nous aussi chanter une de ces chansons et même en faire un CD qu'on offrirait à leurs parents. Je leur ai présenté la chanson en question et nous avons écouté et décortiqué les paroles ensemble. Chaque jour, nous observions les rimes qu'on entendait et on cherchait à définir les mots qu'on ne connaissait pas(Ex.: exil). À petits pas, nous apprenions les paroles des chansons tout en chantait la bonne mélodie, et ce, dans les bons temps. Au départ j'affichais au TNI un karaoké trouvé sur YouTube pour qu'ils prennent conscience que ce qu'ils chantent peut s'écrire. Plus tard, j'ai fait moi-même notre propre karaoké avec des images qui représentaient les paroles. Avec ce soutien visuel, il était plus facile pour les enfants de se souvenir des paroles à chanter. Quand les enfants sont devenus bons à chanter toute la chanson avec seulement la trame musicale, j'ai demandé à mon enseignante associée de les accompagner au violon pour leur faire découvrir cet instrument. Vers les dernières semaines de mon projet, j'ai expliqué aux enfants qu'on ferait un vrai enregistrement comme les vrais artistes. J'ai expliqué qu'un musicien que je connaissais viendrait nous voir pour nous enregistrer et qu'il jouerait de la guitare pour nous accompagner. Ceci a donné une motivation de plus pour continuer les pratiques. 

Motricité fine

Dans ce projet, j'ai aussi intégré la motricité fine, car c'était un élément à travailler davantage avec eux. En écoutant bien la chanson au début du projet, nous avons compris ensemble qu'on parlait de persévérance et de rêves. Alors, nous avons donc fait un dessin de ce que nous aimerions faire ou être plus tard. J'ai précisé aux enfants aussi que ce dessin se retrouvait probablement dans notre pochette de CD ce qui créait la motivation chez ceux qui n'aimaient pas dessiner. Suite à cette activité, j'ai vu que les enfants n'étaient pas originaux dans leur choix de métier et dans leurs rêves... J'ai compris qu'il fallait leur faire voir les possibilités qui s'offraient à eux comme métiers. J'ai donc impliqué les parents par des présentations de 30 minutes par jour qui ont duré deux semaines. Les parents venaient parler aux enfants de leur métier tout en les faisant participer et en leur précisant qu'ils avaient travaillé fort à l'école pour pouvoir faire leur métier. Nous avons refait un dessin après ces rencontres et les enfants avaient des idées très diversifiées. Ce sont ces dessins que j'ai intégrés dans la pochette de notre CD. 

Accomplissement du projet 

La dernière étape du projet était d'enregistrer la chanson. Au départ, nous étions supposés enregistrer avec un musicien professionnel qui avait du vrai matériel d'enregistrement...Cependant, il a eu des empêchements et j'ai dû faire l'enregistrement avec le logiciel Audacity. Pour enregistrer de cette façon, ça prenait beaucoup de concentration de la part des enfants et beaucoup d'énergie. Ils devaient chanter les bonnes paroles, au bon moment et avec la bonne mélodie. Durant trois jours, nous avons fait quelques enregistrements et on s'écoutait après pour voir si c'était satisfaisant. De plus on pouvait entendre les enfants qui parlaient ou «niaisaient» pendant l'enregistrement, alors chacun était sollicité pour faire de son mieux. Une fois l'enregistrement fait, nous nous sommes écoutés et nous avons sauvegardé la prise. C'est à partir de là que j'ai beaucoup travaillé. Les enfants étaient très impatients de voir le CD avec la pochette et leurs dessins à l'intérieur. Mais surtout, ils avaient hâte de faire écouter ce CD à leurs parents. J'ai donc fait des ajustements sur l'enregistrement (écho, baisser les voix, monter la musique, etc.) et j'ai gravé un CD par enfant. J'ai ensuite fabriqué les pochettes en mettant des images tirées de notre karaoké, leurs dessins et leur nom derrière. J'ai fait un sac cadeau par enfant et ils ont apporté ce cadeau à la maison pour le déballer le soir avec leurs parents, c'était l'avant-dernière journée avant que l'école ne se termine. À la dernière journée d'école avant le congé des fêtes, durant un brunch avec les familles, j'ai reçu plein de beaux commentaires de parents très émus et fiers de leurs enfants. Les enfants aussi étaient fiers d'eux-mêmes.