Description du contexte

J'étais en stage dans une classe de quatrième année de Charny. Il s'agissait d'un milieu assez défavorisé. Cette année, il y a eu une fusion entre deux écoles, il y avait donc beaucoup de nouveaux élèves dans l'école, les élèves ne se connaissaient pas nécessairement et plusieurs étaient gênés d'arriver dans une nouvelle école. J'avais une classe de 21 élèves comprennant 10 filles et 11 garçons. Dès le début de l'année, mon enseignant associé et moi avons remarqué que certains enfants étaient beaucoup plus effacés que d'autres et certains prennaient toute la place.

Description du projet et des observations du contexte qui le soutient 

Après quelques semaines d’observation, d’interventions et d’enseignement dans la classe, j’ai ciblé une problématique reliée à plusieurs élèves, je voulais travailler sur la motivation scolaire. Cependant, en observant les élèves, en prenant des notes pour ce qui, je pensais, allait être mon projet PIC, j’ai remarqué que chez les élèves que j’avais ciblés pour la motivation scolaire, le manque d’intérêt était dû à un manque de confiance en soi et à un malaise intérieur. Plusieurs élèves ne semblaient pas à l’aise en groupe. Certains ne voulaient pas prendre la parole, s’exprimer ni partager leur opinion. Durant la première semaine, ce qui m’a frappé, c’est d’attendre à plusieurs reprises des commentaires tels que : «Je ne suis pas capable», «Peux-tu le faire pour moi, parce que de toute façon ce que je fais, ce n’est jamais bien», «Je suis bonne dans rien, je n’ai pas de talent». Des commentaires comme ceux-ci m’ont brisé le cœur. Je ne trouvais pas normal que des enfants de neuf ou dix ans aient aussi peu d’estime de soi. J’ai donc décidé de préparer une série d’activité sur l’estime de soi afin d’amener les enfants à prendre conscience de leurs points forts, de leurs qualités, de leurs talents, etc.

Nous avons donc commencé par une discussion sur l’estime de soi avec des questions variées sur le sujet. Qu’est-ce que l’estime de soi ? Est-ce que c’est normal d’être triste parfois ? Quels sont les éléments qui font que je me sens bien, que je me trouve bon? Est-ce que c’est normal que je ne sois pas bon dans tout ?

Ensuite, plusieurs activités ont pris place dans la classe. Nous avons fait une chaine d’amitié et d’entraide, les enfants se sont fixé des objectifs à court terme, nous avons fait un «Mur de la fierté» où chaque enfant présentait des qualités/talents/rêve/réalisation/groupe d’appartenance, etc. Et nous avons terminé le tout par une présentation orale de notre «Mur de la fierté» et l’affichage de nos réalisations dans le corridor de l’école. 

Observations et évaluation :

Tout au long des activités, je notais mes observations, la participation des élèves, les commentaires, les discussions, etc. J’ai aussi utilisé les travaux des élèves pour faire une évaluation, je ne les notais pas sur la réalisation plastique finale, mais sur le respect des consignes, l’implication qu’ils ont mise dans leur travail ainsi que l’explication qu’ils pouvaient donner de leur œuvre. Les élèves ont aussi été évalués en français pour la compétence «communiquer oralement».

Je sais que la série d’activité sur l’estime de soi a donné des résultats, car, j’ai pu observer qu’il y avait plus d’entraide dans la classe, que les élèves étaient plus à l’aise de communiquer, de s’exprimer et de partager leur opinion. Les élèves étaient aussi plus habiles pour mettre des mots sur leurs malaises. Mais, encore plus important, ils étaient capables de ressentir de la fierté pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils peuvent réaliser ainsi que de nommer les objectifs qu’ils aimeraient atteindre.