Mon stage IV s'est déroulé dans une classe de maternelle 5 ans à l'école du Buisson, soit dans un milieu multiculturel. Le groupe était composé de 8 garçons et de 7 filles. La classe, étant anciennement un local de service garde, avait une superficie assez limitée, ce qui restreignait l'espace pour les activités d'enseignement-apprentissage et faisait en sorte que les élèves devaient jouer assez près les uns des autres dans les différents coins. Après avoir observé les élèves interagir entre eux, que ce soit lors des ateliers, les jeux calmes, les jeux libres, le jeu symbolique, les jeux extérieurs ou bien toutes autres activités de la vie quotidienne des élèves, j'ai remarqué qu'ils avaient de la difficulté à entrer en relation de manière chaleureuse avec les autres. En effet, j'ai pu observer, par exemple, que des élèves utilisaient des mots et des gestes non adéquats, n'attendaient pas leur tour de parole, n'écoutaient pas la personne qui parlait, rabaissent les autres et venaient me voir à chaque petit conflit pour que je le règle sans même qu'ils aient essayé.

Ainsi, j'ai voulu développer davantage les habiletés sociales des élèves en leur présentant des situations qui reflétaient leur réalité et les amèneraient à réfléchir à leurs propres comportements. Premièrement, à l'aide du livre « Petit Loup se sent bien à l'école de Solène Bourque », des thèmes ciblés (ex.: coopération, entraide, résolution de conflit, etc.) étaient exploités à partir d'une histoire pour susciter les élèves à se questionner et à trouver des solutions logiques ensemble. Les activités d'intégration permettaient aux élèves, par la suite, de mettre en pratique les stratégies apprises. Deuxièmement, des ateliers de Fluppy étaient présentés aux élèves, une fois par semaine, permettant le développement d'habiletés sociales et présentant encore une fois des stratégies concrètes à utiliser par l'entremise d'activités ludiques et d'interactions avec les marionnettes. Ce programme vise particulièrement « la promotion des habiletés sociales, de résolution de conflit, de gestion des émotions et de contrôle de soi » (CPEQ, 2019). Finalement, à l'aide d'albums jeunesse (ex.: « Deux pour moi Un pour toi » de Mühle, « La couleur des émotions » de Marie Antilogus, « Tous ensemble » de  Smriti Prasadam-Halls, etc.) nous sommes parvenus à reconnaître des situations conflictuelles, à trouver des solutions et à faire des liens avec le vécu des élèves.

Ces activités qui étaient réalisées davantage en collaboration et en coopération ont permis aux élèves d'apprendre et de développer des stratégies qu'ils ont réutilisées par la suite dans des contextes réels de classe. Par exemple, j'ai pu remarquer, lors des jeux libres, que certains élèves se référaient à l'affiche crée pendant l'une des activités afin de suivre les étapes de la résolution de conflit qu'ils avaient eux-mêmes élaborées. Autre exemple, j'ai entendu un élève dire à un autre de faire attention où il marchait afin de ne pas déchirer son bricolage (sur lequel il était en train de marcher). L'élève a exprimé son mécontentement avec des mots gentils et dans le calme. Toutefois, j'ai pu constater que les élèves avaient encore besoin de soutien, même en décembre, pour prendre un temps d'arrêt et réfléchir d'eux-mêmes aux solutions possibles concernant leur situation.

J'ai recueilli des traces de l'évolution du développement des habiletés sociales des élèves tout au long de mon PIC. J'ai rempli des grilles divisées en critères lors des activités animées en groupe (Petit Loup, Fluppy et lecture d'album). J'ai aussi pris des captures vidéo de certaines séances de ces activités. De plus, j'ai pris des notes informelles dans différents contextes du développement global en notant des observations du transfert des stratégies apprises par les élèves dans des situations de vie réelle. Je précisais aussi si mon soutien avec été nécessaire ou non afin de voir la progression des élèves. Pour cette vignette, j'ai décidé de joindre l'affiche qui a été crée à partir des idées des élèves et qui leur sert de guide dans la résolution de leur conflit. J'ai repris leur formulation des étapes et j'ai trouvé des images qui correspondaient à ce qu'ils avaient ressorti. Ainsi, ils peuvent s'y référer, à tout moment, dans la classe, et cela fait du sens pour eux, car ils l'ont élaborée ensemble.