Contexte :
Mon dernier stage se déroulait en région à l'école Notre-Dame-des-Bois-Francs à Victoriaville. J'ai eu la chance de m'occuper d'une classe de préscolaire dans laquelle il y avait 16 élèves : 8 garçons et 8 filles. Il s’agissait d’une classe de débordement, donc nous n’avions pas d’élèves ayant de sévères difficultés. Dans la classe, mon enseignante associée avait comme valeurs le plaisir, l’autonomie, la découverte et le jeu. Nous avions donc la même vision quant à l’importance du plaisir au centre des apprentissages des élèves, ainsi qu’à l’importance de laisser l’élève faire des choix.
Au courant de mon stage, j’ai pu observer plusieurs difficultés chez les élèves au niveau de la gestion des conflits. Deux tendances ont pu être observées. Tout d’abord, la grande majorité des élèves n’essaiyaient pas de régler leurs problèmes par eux-mêmes et comptaient sur moi pour le faire à leur place. En effet, dès qu’il y avait un petit obstacle, ils étaient portés à venir me le dire immédiatement et à attendre que je dise ou fasse quelque chose pour arranger le tout (que ce soit pour le partage d’un jouet, un coup accidentel ou bien pour une toute autre raison pouvant être à l’origine d’une situation conflictuelle). Ensuite, il y avait les élèves qui règlaient leurs conflits à l’aide de paroles blessantes, de violence corporelle et de cris. Dans ce cas, ce sont essentiellement les mêmes élèves (5-6) qui utilisaient ces méthodes pour venir à bout de leurs problèmes. Je croyais donc que la gestion des conflits était certainement une sphère importante à travailler avec l’ensemble des élèves de ma classe et c’est pour cette raison que j’avais choisi de centrer mon PIC sur les compétences 2 (affirmer sa personnalité), 3 (interagir de façon harmonieuse avec les autres) et 4 (communiquer en utilisant les ressources de la langue).
Mon projet comportait quelques petites activités se chevauchaient au courant des semaines du 5 et du 12 novembre. Ce projet a eu pour but d’outiller les élèves et de leur donner des pistes d’intervention afin qu’ils soient en mesure de régler la majeure partie de leurs conflits par eux-mêmes avant d’avoir besoin de recourir à l’aide d’une tierce personne. Les activités étaient en lien direct avec le projet éducatif de l’école « Des conflits bien gérés… Tout le monde y gagne ! ». Pour cette raison, j’ai dû utiliser la roulette des conflits bien gérés (voir traces) et je devais m’assurer d’employer les mêmes termes.
Échéancier / interventions menées :
Dates / Durée | Description | Intentions pédagogiques / compétences travaillées |
5 novembre /25 minutes | Qu’est-ce qu’un conflit? : En grand groupe, discussion sur ce qu’est un conflit.
Dans un premier temps, questionnement par rapport à certains mots tels que : violence, respect, conflit, solution et compromis.
Dans un deuxième temps, demander aux élèves de se coucher sur le dos et leur laisser 2 minutes pour penser à un conflit qu’ils ont déjà vécu.
(Individuellement) Ils vont ensuite dessiner cette situation sur une feuille blanche et revienne au tapis lorsque c’est fait (je mets 5 minutes sur le chronomètre).
Enfin, chacun leur tour, ils nous parlent de leur expérience vécue (situations, causes, émotions, solutions). Ils doivent prendre le temps de nommer et d’expliciter leurs sentiments.
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2. 6 novembre /15 minutes | Comprendre et repérer le conflit : lors de la lecture de l’histoire. (À deux reprises, donc deux albums)
Lors de la lecture, questionner les élèves : « quel est le conflit? », « quelle émotion vit le personnage? », « y aurait-il eu d’autres solutions possibles ? », etc.
Idées de lectures :
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3. 7 novembre /25 minutes | On explique et on cherche des solutions : 1 : retour sur connaissances antérieures : ce qu’est un conflit. 2 : visionnement du vidéo et retour : qu’avez-vous observé ? Insister sur le fait que les deux petits animaux aient : pris le temps d’analyser la situation et trouvé ensemble une solution. 3 : questionnement suite au visionnement du vidéo. En équipe de deux, les élèves devront trouver une solution et la partager avec le reste du groupe. On prend 1 minute pour en discuter à chaque fois : est-ce une bonne solution? Quelles émotions engendrerait-elle ?
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4. 12 novembre / 20 minutes | Présentation de la roulette et familiarisation avec les trois étapes de la démarche de résolution de conflits : 1 : retour sur connaissances antérieures
2 : Présenter les étapes de la roulette. Les élèves doivent ensuite essayer de placer les solutions nommées (pictogrammes) sous la bonne étape (elles seront imprimées seules et placées côte à côte sur tapis). 3 : Valider les réponses des élèves en expliquant pourquoi elles sont bonnes ou pourquoi elles ne le sont pas. Faire participer les élèves le plus possible et donner la réponse en cas de besoin. 4 : Piger au hasard quelques dessins d’élèves qui avaient été réalisés lors de l’activité 1 afin de revenir sur ces dernières à l’aide de la roulette. (réinvestissement) |
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5. 13 novembre / 25-30 minutes | On met tout ce que l’on a appris en pratique ! :
2 : Jeu en grand groupe :
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Résultats :
Je n'ai malheureusement pas pu voir les impacts réels de mon PIC sur le comportement des élèves dans la classe. Les conflits restaient fréquents et le besoin d'accompagnement pour les régler l'était tout autant. Toutefois, lors des rencontres de parents, j'ai été agréablement surprise de voir que les élèves avaient utilisés la roulette à la maison et qu'ils avaient pris le temps d'expliquer à leur parents à quoi elle servait. J'ai aussi été bien surprise de voir à quel point les élèves parlaient avec sérieux des conflits qu'ils avaient vécus, mais aussi de l'attention qu'ils portaient aux autres élèves qui parlaient. Ils ont fait preuve de respect, d'autonomie et on su se montrer à la hauteur de l'activité.
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