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jan 22 2016

Contexte de la classe

Classe multiniveau : 4e, 5e et 6e année du primaire (enfants âgés entre 9 ans et 12 ans)

Nombre d’élèves dans la classe : 24 élèves

Nombre d’élèves par niveau : 4e : 9 élèves,   5e : 8 élèves,   6e : 7élèves

Approche pédagogique utilisée dans la classe : Montessori

J’ai eu la chance d’effectuer mon stage IV dans une classe Montessori de niveau 4e, 5e et 6e année. Comme il y avait trois niveaux de regroupés dans la même classe, l’approche pédagogique préconisée était le plan de travail. Celui-ci permettait aux élèves de développer leurs autonomies, leurs débrouillardises et leurs sens des responsabilités. De plus, les enfants de cette classe étaient accueillants et toujours partants pour les nouveaux projets. Du côté des apprentissages, les élèves de ma classe de stage étaient généralement forts. Malgré tout, il y avait quelques notions avec lesquelles ils éprouvaient un peu plus de difficultés. De plus, je n’avais aucun élève présentant des troubles de comportements importants. Ils avaient cependant un défaut, ils aimaient énormément parler. J’ai donc utilisé ce petit défaut à mon avantage dans mon projet intégrateur en contexte.

 

La réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre mon projet d'intervention

  • But de mon PIC : Mon projet a permis aux élèves de mettre en pratique d’une façon ludique les notions avec lesquelles ils éprouvaient des difficultés. De plus, mon PIC a permis de travailler des points spécifiques de la coopération.

  • Ouvrages de référence utilisés afin de créer mon PIC :

1. Pelletier, A. (2009). Guide des jeux de société pour apprendre en s’amusant. Québec, Canada : Septembre éditeur.

2. Falardeau, É., Guay, F., Langlois, S., Lessard, V., Marcoux, M.-M., Valois, P. (2013). Programme d’intervention CASIS-Écriture pour augmenter la motivation d’élèves du primaire envers l’écriture : section coopération. Québec, Canada : Université Laval, Chaire de recherche du Canada sur la motivation et la réussite scolaire.

3. Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). (2001). Programme de formation de l’école québécoise, éducation préscolaire, enseignement primaire. Québec, Canada.

 

Au fil des semaines, j’ai remarqué que les élèves éprouvaient des difficultés à assimiler certaines notions de français et de mathématiques. Afin que les élèves puissent bien maîtriser ces notions, je savais que je devais leur faire pratiquer régulièrement. Cependant, je voulais que ces exercices soient amusants et diversifiés. C’est pour cette raison que j’ai décidé de proposer aux élèves de créer leur propre jeu de révision. De cette façon, les enfants pratiqueraient les notions en créant leur jeu ainsi qu’en y jouant. La notion de fraction devait obligatoirement se retrouver dans leur jeu. Par la suite, ils avaient le choix d’introduire soit les multiplications ou les divisions. Finalement, les élèves devaient aussi introduire une notion de français, ils choisissaient entre les notions de groupe du nom incluant le groupe du nom sujet, de groupe du verbe incluant le complément direct ainsi que le complément indirect et de groupe du complément de phrase. En bref, dans chacun de leur jeu, nous devions retrouver un minimum de trois notions, soit deux de mathématique et une de français.

Afin de rendre ce projet plus concret pour les élèves, je leur ai proposé de faire une soirée pour que leur famille puisse essayer les jeux. Les élèves étaient très enthousiasmés à cette idée.

 

Déroulement de l’activité

1- Explication du projet et création des équipes

Dans un premier temps, j’ai expliqué aux élèves qu’ils allaient construire leurs propres jeux afin de pratiquer certaines notions de français et de mathématiques. Par la suite, j’ai formé les équipes afin de créer des équipes multiniveau.

2- Activités pour créer une appartenance à l’équipe et travailler la coopération

Une fois les équipes formées, nous avons fait une courte activité de connaissance de soi et des autres. Cela a eu pour effet d’augmenter le sentiment d’appartenance à leur équipe.

Tout au long des étapes, et afin de renforcer les liens entre les membres des équipes, j’ai travaillé avec eux sur les différents types d’interdépendance. Tout d’abord, j’ai utilisé l’interdépendance liée aux objectifs, c’est-à-dire que chaque groupe devait définir leur objectif. Comme tous les membres avaient participé à l’élaboration de l’objectif commun, le lien d’appartenance s’est solidifié. Par la suite, j’ai créé une interdépendance liée aux ressources, c’est-à-dire que les membres d’une équipe étaient limités dans l’accès aux matériels, aux informations ainsi qu’aux connaissances. En ayant, par exemple, un seul carton par équipe, une personne à la fois pouvait créer la maquette du jeu. Cependant, avant de dessiner ou d’écrire quoi que ce soit, cette personne devait s’assurer que chaque membre de son équipe était en accord avec ce qu’elle s’apprêtait à faire. La troisième interdépendance que j’ai travaillée chez les élèves est l’interdépendance liée à la tâche. Cela signifie que la tâche de créer un jeu était divisée en plusieurs parties, par exemple un élève était responsable de réaliser la plaquette de jeu, le second devait rédiger les instructions et le dernier était responsable de fabriquer les pions et les dés à jouer. Chaque membre de l’équipe devait donc exécuter sa partie afin que son groupe puisse atteindre l’objectif commun. Finalement, j’ai créé une interdépendance liée aux rôles. Chaque membre de l’équipe avait une responsabilité à respecter (responsable du temps et du matériel, animateur, secrétaire et porte-parole). Celles-ci permettaient à l’équipe d’atteindre l’objectif commun tout en respectant le temps alloué ainsi que les consignes.

3- Essai de différents jeux pour nous inspirer

Par la suite, afin de nous donner des idées pour la création de nos jeux, nous nous sommes réservé sept périodes pour essayer divers jeux que j’avais préalablement sélectionnés. Ces jeux étaient Super Comics, Tic tac boum, Cranium brain breaks, Il était une fois, Drôles de phrases, Jour de paye ainsi que Shrek-Le château.

J’ai choisi Super Comics parce qu’il est différent des jeux de société courant, dans le sens où il se joue sans plaquette de jeu et où nous devons relever des défis afin de devenir le super héros le plus puissant. Cela démontrait aux enfants que nous pouvions utiliser des thèmes amusants dans nos jeux et que les jeux de société ne se jouent pas nécessairement avec une plaquette de jeu et un dé. Par la suite, j’ai sélectionné Tic tac boum parce qu’il utilise une approche différente, c’est-à-dire qu’il se joue avec une minuterie indéterminée. Je croyais que cela pouvait inspirer les enfants dans la fabrication de leur jeu. J’ai opté pour Cranium brain breaks parce qu’il prouve aux élèves que différentes notions peuvent être combinées dans un même jeu, par exemple, les cartes « vocabu ver » font travailler des notions de français, les cartes « chat d’œuvre » porte sur des notions d’art plastique, les cartes « étoile montante » abordent des connaissances du monde de l’art dramatique et les cartes « neuro naute » font travailler les connaissances générales. J’ai aussi choisi le jeu Il était une fois, car il est différent des autres divertissements. Il aborde le thème des mondes fantastiques et je pensais que cela pouvait inspirer certains élèves dans la création de leur jeu. Ensuite, j’ai sélectionné Drôles de phrases parce qu’il démontre aux élèves qu’un jeu peut être amusant même s’il intègre la notion de construction de phrases. J’ai opté pour Jour de paye parce qu’il prouve aux élèves que certaines notions peuvent être incluses subtilement. Dans jour de paye, par exemple, nous devons faire des additions afin de compter notre argent. Finalement, j’ai choisi le jeu Shrek-Le château parce que je voulais que les élèves observent le feuillet d’instruction. Celui-ci était simple à comprendre et il était complet. De plus, Shrek-Le château est un jeu possédant 100 cases et des défis sont présents sur les différentes cases. Il était donc facile pour les élèves d’imaginer une nouvelle version de ce jeu qui respectait les contraintes que je leur avais données.

Pour chaque période de jeu, la classe était divisée en sept îlots. Chaque îlot était composé d’un jeu. À tour de rôle, les équipes avaient quarante minutes pour essayer chacun des jeux et remplir le questionnaire concernant ce jeu. Ces questions servaient à attirer l’attention des élèves sur certaines facettes de chacun des jeux. Les quinze dernières minutes de la période étaient consacrées à des échanges d’opinions concernant le jeu qu’ils venaient d’essayer. Chaque équipe devait faire ressortir les points forts du jeu qu’ils voulaient réinvestir ainsi que les points faibles qu’ils devaient éviter lors de la conception de leur jeu.

4- Élaboration et fabrication de nos jeux

Une fois les sept périodes de jeux terminées, les équipes ont élaboré leur propre projet. Pour ce faire, ils disposaient de dix périodes afin d’élaborer et de fabriquer un brouillon de leur jeu, les règlements ainsi que la version finale. Une fois les brouillons et règlements faits, j’ai rappelé aux élèves ce qu’étaient des commentaires constructifs et comment nous pouvions les attribuer aux autres. Puis, ils ont essayé les jeux des autres équipes tout en leur transmettant des commentaires constructifs. Par la suite, les élèves ont modifié leur brouillon de jeu à l’aide des commentaires reçus et ils ont créé la version définitive de leur jeu et de leur règlement.

5- Rédaction d’une lettre afin d’inviter les familles à venir essayer nos jeux

Vers la fin du projet, j’ai enseigné aux élèves la façon de faire pour rédiger une lettre officielle. Par la suite, ils ont écrit une lettre afin d’inviter leurs parents, leurs frères et leurs sœurs à leur soirée de présentation des jeux.

6- Soirée avec les familles : ce soir on joue!

Ce projet s’est conclu par une soirée. Les élèves ont nommé cette soirée : Ce soir on joue! L’après-midi avant la soirée a été consacrée à la préparation des petites bouchées afin de nourrir nos futurs invités. Les enfants ont été très heureux de faire de la cuisine en classe. Cette soirée a permis d’inclure les parents dans la vie de l’école en leur permettant de constater les réalisations ainsi que les apprentissages que leur enfant avait réalisés à l’école. De leur côté, les jeunes étaient fiers et heureux de pouvoir montrer à leurs familles leur projet.

 

La nature des traces qui sont disponibles

Les traces que j’ai récoltées sont quelques photos que j’ai prises lors de l’essai des sept jeux et lors de la création de leurs jeux. Malheureusement, je n’ai pas prise de photos lors de la soirée avec les parents. J’ai aussi les lettres en version électronique que les enfants ont écrites à leur famille afin de les inviter à notre soirée de jeu. Finalement, j’ai les soupes de qualité que les élèves ont créées ainsi que les documents remplis par les élèves. J’ai mis en pièce jointe, un diaporama montrant quelques exemplaires de chacune de ces traces.

 

Les observations saillantes à travers les traces collectées

À travers ces traces, nous pouvons observer la motivation des élèves. Il s’agissait d’un projet qui s’est échelonné sur une longue période. Malgré cela, les élèves ont gardé leur motivation. Cela peut s’expliquer par deux facteurs. Premièrement, lorsque les élèves travaillaient sur leur jeu, ils ne semblaient pas s’apercevoir qu’ils révisaient des notions de mathématiques et de français parce que l’approche utilisée était ludique. Deuxièmement, les enfants savaient que leur jeu allait servir à animer une soirée où leur famille serait présente. De plus, grâce à ce projet, les élèves ont appris à écrire une lettre officielle. Cependant, le destinataire et la cause étaient réels. Donc les enfants n’ont pas eu l’impression d’apprendre cette notion pour l’école ou pour faire plaisir à leur enseignante, mais bien pour eux-mêmes et pour la réalisation de leur projet.

Documents
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ce_soir_un_joue_diapo_0.pdf 2.13 Mo
Cohorte