Contexte de la classe

Mon stage s'est déroulé dans une classe de 3e année à Lac-Mégantic. J'avais 22 élèves, tous plus allumés les uns que les autres. Mes élèves aimaient bouger et discuter. Il était possible de faire une quantité impressionnante de choses avec eux et ils étaient absorbés par la nouveauté. 

Déroulement du projet

J'avais, au départ, un projet sur les résolutions de problèmes en mathématique qui était plus ou moins entamé avec les élèves. Toutefois, lors d'une supervision, j'ai lu l'album Tyranono, une préhistoire d'intimidation à mes élèves pour amener la notion d'élément déclencheur en français. En réponse à l'engouement et l'intérêt assez grand pour cet album, j'ai décidé de partir de là pour proposer aux élèves l'idée de monter des jeux de société.

Toutefois, les idées provenaient toujours des élèves pour savoir ce qu'ils avaient à faire et comment ils allaient le faire.

Nous faisions des tempêtes d'idées en grand groupe pour que tout le monde puisse participer au développement du projet. Les élèves qui avaient des idées levaient la main pour donner leurs idées et je notais le tout au tableau interactif. Nous pouvions se référer à ces documents pendant le projet pour savoir ce qui était fait et ce qu'il restait à faire. Je restait toujours médiatrice de ce qui était dit, mais les élèves ont dû réfléchir sur le travail qu'ils auraient à accomplir s'ils voulaient arriver à pouvoir jouer avec leur jeu à la fin du projet.

Les élèves se sont placés eux-mêmes en équipe de deux pour le projet.

À chaque étape de la confection du jeu, ce sont les élèves qui étaient mis en action et qui travaillaient pour avancer leur projet. Toutes leurs traces étaient confinées dans un duo-tang. Chaque équipe avait son duo-tang et chaque fois que nous avancions dans le projet, les élèves inscrivaient la date ainsi que le travail fait au cours de cette journée. Cela me permettait de voir facilement quelle équipe était rendue à quel endroit dans le projet, de les guider, de corriger le français, et plus encore. 

Étape par étape, les élèves ont monté leur jeu de société, dont le sujet premier devait rester l'éthique (puisque nous avons fait un beau lien avec l'éthique et culture religieuse avec l'album lu en début de projet). Ils avaient à inclure une autre matière dans les questions de leur jeu. Une belle variété de questions a été composées, certaines équipes travaillaient en science et technologie, d'autres en français ou encore en mathématique.

En lien avec l'album sur l'intimidation, les élèves souhaitaient créer une chanson sur ce même sujet. Nous avons donc écrit de nouvelles paroles sur un air connu, choisi par les élèves. Quelques périodes ont été accordées à cette activité au travers du projet.

Grandes étapes du projet

• Lecture de l'album Tyranono, une préhistoire d'intimidation
• Idée et mise en place du projet
• Tempête d'idées sur ce que les élèves ont envie de faire par rapport au jeu de société
• Observation de différents jeux de société (planche, cartes, règlements, pions, dés, etc.)
• Composition des questions pour leur jeu ainsi que les règlements
• Création de la planche de jeu
• Réalisation des cartes de jeu, des pions et du dé (j'en ai profité pour faire un beau lien avec le développement des solides puisque tous les dés des jeux ont été construits en cartons par les élèves)
• Mise au propre des règlements à l'ordinateur
• Test des jeux de société
• Ajustements si nécessaires
• Moment de jeu avec une autre classe de 3e année dans l'école

 

Problématiques observées

Les élèves et moi avons vécu un beau moment où une question d'éthique a fait surface. J'ai proposé aux élèves de se placer eux-mêmes en équipe. Ce qu'ils ont fait. Toutefois, à la fin, il restait deux élèves qui n'étaient pas placés. Ces deux élèves ne désiraient pas travailler ensemble. En groupe, nous avons tenter de régler le problème. J'ai questionné les élèves afin de savoir ce qu'ils en pensaient et ce qu'ils feraient s'ils étaient à la place des deux élèves restant. Nous avons eu une belle discussion remplie de bonnes idées provenant des élèves. J'étais épatée de leur maturité lors de cette dernière. Au final, les élèves ont travaillé ensemble et ils s'en sont très bien sortis, même s'il y a eu quelques accrochages. Mais honnêtement, il n'y a pas une équipe pour laquelle ce n'est pas arrivé!

Une autre problématique observée est que comme les élèves travaillent en équipe de deux, il arrivait parfois qu'un élève travaillait moins que l'autre ou qu'ils étaient en désaccord. J'ai aimé circulé et aider les équipes pour qui c'était plus difficile. J'ai connu les élèves d'un autre angle lors de ce projet et j'ai bien l'impression qu'ils se sont connus différemment aussi. Ils se sont rendus compte pour certains que ce n'est pas nécessairement avec son meilleur ami que l'on travaille le mieux.

Observations saillantes

À de nombreuses reprises, j'ai dû changer la planification de mon projet avec les élèves. Parfois, les élèves avaient besoin de plus ou de moins de temps que ce que j'avais prévu. D'autres fois, une occasion se présentait pour faire un beau lien d'interdisciplinarité avec une autre matière vue en classe. Par exemple nous avons décidé de faire les dés en cartons et non d'utiliser des dés du commerce. En réalité, nous étions à voir le développement des solides et ce fût une belle expérience pour les élèves de relier le cette matière avec leur projet.

Les élèves ont apprécié le projet et ont aimé découvrir les jeux des autres. Il arrivait que ceux-ci allaient discuter avec d'autres élèves durant le temps de travail. Je les ai laissé faire lorsque le tout se faisait calmement et dans le respect puisqu'ils observaient, comparaient et appréciaient les jeux des autres. Je crois qu'il n'y a rien de mauvais dans cette action.

Nature des traces

Bien entendu, j'ai un échéancier de ce qui a été fait, les orientations, intentions et autres informations par rapport au projet, mais pour ce qui est des travaux des élèves, j'ai en ma possession la majorité des travaux réalisés en document word ou en photo. Je leur ai laissé leurs jeux pour qu'ils puissent continuer de jouer même si je n'y suis plus. Ils pourraient même créer de nouvelles questions pour actualiser leurs jeux. 

J'ai en ma possession les documents Word dans lesquels les élèves ont composé les règlements de leur jeu ainsi que leurs idées, brouillons et corrections qu'ils avaient laissé dans un duo-tang que j'ai récupéré.

Je possède aussi des photos des élèves qui jouent à leur propre jeu avec leurs collègues d'une autre classe de 3e année.