Problématique observée
J’ai fait mon dernier stage au préscolaire et j’avais une classe d’enfants assez matures, disciplinés, calmes et motivés, bref présentant peu de problèmes majeurs. Toutefois, j’ai pu m’apercevoir que le tonus était une faiblesse chez la majorité de ma classe. En effet, au préscolaire, les enfants doivent s’asseoir par terre au tapis de manière assez régulière. Mes élèves, après à peine trois ou quatre minutes se couchaient, se tortillaient et n’arrivaient plus à trouver une posture convenable, et de ce fait se disputaient car ils s'accrochaient ou se dérangeaient. Mon enseignante associée utilisait « Trottinette et Tourniquet » pour les faire bouger, ainsi que « La chaise bleue ». Il s’agit de matériel pédagogique visant à faire bouger les enfants et à développer leur motricité globale. À chaque fois, j’ai pu entendre les enfants se plaindre qu’ils avaient mal, que leur cœur « faisait quelque chose de bizarre », qu’ils étaient trop fatigués, etc. À cinq ou six ans, j’étais attristée par un tel manque d’énergie et de tonus!
Déroulement du projet
Mon projet a donc été élaboré à partir de ces observations. J’ai créé une légende (qui m’a permis de leur expliquer ce qu’est une légende) racontant l’histoire d’un magicien qui transformait les gens sans tonus en personnes fortes et en santé. Ce magicien avait été transformé en pâte à modeler par une méchante sorcière mais, avant d’être totalement transformé, il avait réussi à transmettre toutes ses connaissances et les « positions magiques » à certaines personnes. Je leur ai ainsi avoué que j’étais devenue moi-même une magicienne du corps et que je pourrais les transformer eux aussi. C’est ainsi qu’a débuté mon projet.
Les enfants, avant de découvrir leur corps, ont eu à représenter ce à quoi ils croyaient que leur corps ressemblait à l’intérieur. Par la suite, j’ai pu débuter la première grande étape du projet. Nous avons vu chacun des grands systèmes du corps humain au TNI, puis, à l’aide d’une maquette du magicien, nous avons pu manipuler des reproductions simplifiées de ces systèmes et les ajouter peu à peu à notre magicien, pour enfin avoir une vue globale de l’intérieur de notre corps. Pour chaque système, nous apprenions comment bien en prendre soin (pour le système digestif, nous avons vu les groupes alimentaires; pour le squelette, nous avons vu comment s’asseoir pour que notre colonne vertébrale soit bien placée; pour le système nerveux, nous avons vu les sens, pour le cœur nous avons fait des exercices travaillant le cardio, etc.) Des lectures et un projet d’art ont également été faits en lien avec nos apprentissages.
Par la suite, nous avons vu le système respiratoire, principalement les poumons, ce qui m’a amené à leur présenter des techniques de respiration pour, par exemple, se concentrer, se calmer ou se redonner de l’énergie.
Nous avons aussi vu les muscles et c’est là que nous avons appris les « positions magiques du Magicien », qui étaient en fait des positions de yoga visant à développer la force de différentes parties du corps.
Résultats
J’ai pu observer un changement durable chez mes élèves. En effet, la bonne posture au tapis, que nous appelions « position du magicien », est vite devenue utilisée par la majorité des enfants et ceux-ci s’avertissaient entre eux de bien la faire. Aussi, lorsque nous faisions nos « positions magiques », j’ai pu observer une grande amélioration de leur endurance mais surtout de leur motivation à bouger. J’ai fait, par exemple, plusieurs fois des compétitions de positions d’équilibre avec eux. L’enfant tenant le plus longtemps dans chacune des positions avait son nom au tableau, ce qui le rendait très fier. Les élèves qui, au début, abandonnaient vite sous prétexte que c’était trop difficile étaient maintenant capables de tenir une posture sans rechigner. Lorsque je distribuais les tapis de yoga, les enfants étaient heureux de découvrir de nouvelles positions et arrivaient à nommer les parties du corps qui travaillaient grâce à celles-ci. Un muscle qui travaille n’était plus perçu négativement pour eux puisqu’ils savaient maintenant que c’était normal et bon pour leur corps.
Traces
- Un dessin représentant comment l’enfant imagine l’intérieur de son corps avant d’en avoir parlé ainsi qu’un représentant comment il imagine son corps après en avoir parlé
- Fiches d’observation de la posture des enfants au tapis
- La maquette du magicien
- Bricolage des articulations (À la manière de Keith Haring)
- Cartes des positions magiques
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