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Dans le cadre de mon projet d’intervention en contexte, j’avais planifié offrir un accompagnement dans l’apprentissage de la gestion des conflits à l’extérieur de la classe à mes élèves de 1ère année. Depuis le début de mon stage, j’avais observé que plusieurs élèves de ma classe étaient en situation de difficulté d’apprentissage et qu’il arrivait que ces élèves, ou d’autres, aient également des lacunes au niveau de la gestion de leurs émotions. Je savais donc qu’il était primordial de leur offrir un environnement d’apprentissage calme et d’inclure des espaces ou des moments pour qu’ils puissent faire un retour au calme. Plus précisément, le retour de la récréation constituait un défi, autant pour ma gestion de classe, que pour la gestion des émotions chez les élèves. En effet, plusieurs situations étaient souvent non réglées sur la cour, les élèves rentraient ainsi dans l’école et la classe encore préoccupés puisque je manquais de temps pour régler toutes les situations. Il m’est arrivée d’observer à plusieurs reprises, surtout chez les élèves étant en situation de difficulté d’apprentissage et ayant des lacunes au niveau de leur gestion des émotions, qu’ils étaient non disponibles aux apprentissages durant une période complète, ou une partie de celle-ci par la suite. Certains venaient même perturber le climat du groupe en entrant de manière bruyante dans la classe, en dérangeant les autres par leurs paroles, bruits ou gestes. 

Ce contexte m’a ainsi menée à me poser la question suivante : « Quelles interventions je peux mettre en place pour accompagner mes élèves dans la gestion de leurs conflits à l’extérieur de la classe, dans le but d’améliorer le climat à l’intérieur de la classe. » En me basant sur deux approches théoriques différentes, soit l’enseignement explicite (Vienneau, 2017) et la rétroaction par les paris (McCallum, 2018), j’ai réfléchi aux interventions que je souhaitais prioriser dans cette situation. J’ai décidé d’amorcer une discussion auprès des élèves à l’aide de la lecture de l’album jeunesse Désolé! L’art de s’excuser (Larochelle, 2021). De cette lecture suivrait l’enseignement explicite d’une procédure en six étapes de gestion de conflit préconisée dans l’école, soit celle du « message clair ». Les élèves pourraient ensuite se pratiquer à la mettre en place grâce à différentes mises en situation et auraient la chance de s’améliorer par la rétroaction que leur offriraient leurs pairs.

Afin de documenter le plus adéquatement et le plus explicitement possible la progression ou la non-progression des élèves face à leur gestion de conflit à l’extérieur de la classe, j’ai construit une petite fiche que je peux remplir en moins de 30 secondes. Sur celle-ci se trouve un petit espace pour inscrire une situation de conflit dans laquelle un élève aurait pu se retrouver, ainsi que trois courtes questions où l’on doit seulement entourer la réponse que l’on veut donner (1. Est-il arrivé une situation de conflit? (OUI / NON) 2. L’élève a-t-il utilisé efficacement les stratégies proposées? Ex. message clair, excuses, écoute active, moment de pause ((aucune) 1/ 2 / 3 / 4 / 5 (toutes les stratégies nécessaires)) 3. L’élève est-il disposé lors de son entrée dans l’école ou en classe? Ex. calme, à l’écoute des consignes ((agité, non disposé) 1 / 2 / 3 / 4 (calme, disposé)). J’avais planifié questionner deux élèves, que j’allais avoir ciblés, lors du 5 minutes de détente au retour des récréations. Je leur aurais demandé de me raconter un conflit réglé ou non réglé lors de la récréation et j’aurais posé des sous-questions afin de savoir si les stratégies ont été mobilisées adéquatement. Ces traces m’auraient possiblement été très utiles dans l’analyse de la pertinence des interventions choisies préalablement. 

Cohorte