Les problèmes observés sur le contexte de la classe (vos observations);
En commençant l’année, je savais grâce à l’enseignante de maternelle que mon groupe, formé de 13 filles et 3 garçons, était relié à une problématique de «rapportage». J’ai aussi pu observer dès mon arrivée dans la classe que les élèves sont peu tolérants envers les autres et un peu inhabiles lorsqu’ils s’adressent aux autres : oublient de s’excuser, poussent dans le rang au lieu de demander d’avancer, par exemple. J’ai aussi remarqué dans la classe que plusieurs élèves avaient de la difficulté à écouter, à partager du matériel, à attendre leur tour, etc. Les faiblesses du groupe, plutôt fort en mathématiques et en français, se situaient donc surtout au niveau des compétences sociales, ce qui ressortait durant les ateliers et les récréations. En effet, des conflits survenaient assez régulièrement dans les moments où les élèves étaient ensemble et ces derniers faisaient souvent appel à un adulte pour régler leurs problèmes.
La réflexion qui a conduit à mettre en oeuvre un projet d'intervention; pourquoi j’ai choisi tel sujet
J’ai d’abord pris en compte mes observations et me suis questionnée sur ce que je pourrais mettre en place pour aider les élèves à développer certaines habiletés sociales. J’ai aussi constaté dans l’horaire de classe que deux périodes de 20 minutes étaient réservées à l’enseignement des habiletés sociales, donc que les activités devaient être nombreuses, mais de courte durée. Je me suis aussi rendue compte que les adultes de l’école répétaient souvent aux élèves une phrase «Occupe-toi de TON jardin.». Il s’agit en fait d’une technique d’impact qui a été faite à tous les élèves de l’école en maternelle et qui concerne le rapportage, le fait de s’occuper de soi, plutôt que des autres. Je suis donc partie de cette idée pour poursuivre le concept de fleurs à accumuler et de jardin, mais en ajoutant certains aspects au projet. Bien sûr, le fait que mon enseignante associée soit une enseignante d’Impact (résultat de plusieurs formations avec Danie Beaulieu) m’a encouragée à utiliser des techniques d’impact pour aborder les différents sujets. Pour compléter, je me doutais qu’utiliser la littérature jeunesse pour discuter des habiletés sociales avec les élèves pouvait être efficace et très intéressant. Donc, en jumelant techniques d’impact, littérature jeunesse et en récompensant les beaux gestes grâce à l'idée de ''jardin'' à garnir, je souhaitais répondre aux besoins des élèves, c’est-à-dire de créer chez les élèves une meilleure connaissance de soi et des autres, développer un souci de l’entraide et de la coopération, de l’empathie, de la confiance, etc.
La nature des traces qui sont disponibles; vidéos, photos, grilles d’observation, entrevues
- Photos et vidéos durant les activités et discussions de groupe
- Verbatim des lectures interactives (mes questions et les réponses des élèves)
- Grille d’observation d’habiletés sociales avant le projet (octobre) et après le projet (décembre)
- Entrevue concernant ce qui a été retenu de chaque thématique durant ma dernière journée
Les observations saillantes à travers les traces collectées;
Les observations ont surtout été faites dans la vie de tous les jours, dans les échanges entre les élèves et dans les moments où ils devaient coopérer. Ces moments n’ont donc pas été filmés ou quoi que ce soit, mais j’ai pris en note que les élèves étaient plus nombreux à proposer de l’aide aux autres, qu’ils disaient merci, s’il-vous-plaît et je m’excuse lorsque nécessaire, qu’ils s’adressaient aux autres de manière respectueuse, etc. Les grilles d’observation m’ont permis de voir que plusieurs habiletés ont été observées davantage chez certains élèves durant le projet. En effet, dans la grille de décembre, plus d’élèves partageaient, saluaient correctement, faisaient preuve d’écoute active, exprimaient leurs besoins de manière respectueuse, attendaient leur tour, émettaient leur avis différent sans blesser, etc. Cette même grille m’a aussi permis de constater que le nombre d’élèves qui complimentent, encouragent les autres et qui semblent aimer rendre service sont plus nombreux qu’au début du projet. Finalement, mon entrevue m’a fait voir que la majorité des élèves de ma classe peuvent différencier le rapportage et demander de l’aide, puis qu’ils sont capables de se rappeler la morale des histoires lues en classe. De plus, 11 élèves sur 16 peuvent nommer deux de leurs qualités et un talent qu’ils ont, ce qui n’aurait pas été possible en début d’année. Je crois qu’on peut donc dire que plusieurs habiletés ont été développées tout au long du projet et que les beaux gestes sont devenus plus nombreux, mais aussi plus naturels.
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