Contexte

J’ai conçu ce projet éducatif en réponse aux particularités des classes à double niveau, de plus en plus fréquentes dans nos écoles. Il me semble essentiel de prendre en compte la vitesse, la qualité et la compréhension des apprentissages dans ce type d’organisation pédagogique.

Lors de mon stage dans une classe à double niveau, composée d’élèves de 5ᵉ et de 6ᵉ année, j’ai pu observer de près les avantages et les défis associés à cette structure. D’un côté, ce modèle favorise grandement la collaboration entre les élèves : les plus âgés ont souvent l’occasion d’assister et de guider leurs camarades plus jeunes, créant ainsi une dynamique d’apprentissage par le soutien mutuel. Cette entraide enrichit le climat de classe et encourage l’apprentissage collectif.

Cependant, j’ai également remarqué que ce fonctionnement peut amplifier les écarts dans les apprentissages, particulièrement en mathématiques. Les différences de rythme et de niveau de maîtrise posent parfois des défis considérables, rendant essentielle une gestion différenciée pour répondre aux besoins de chaque élève.

Intervention

Pour remédier aux défis des classes à double niveau, j’ai instauré un système d’auto-évaluation basé sur un code couleur :

• Rouge : notion non comprise.
• Jaune : compréhension partielle.
• Vert : notion acquise avec quelques lacunes.
• Bleu : compréhension totale.

Chaque couleur est associée à une cote, de -2,2 (rouge) à 5,5 (bleu). Ce système est accompagné de feuilles d’exercices, d’observations et d’activités interactives en mathématiques.

Pour mieux répondre aux besoins des élèves, je forme des sous-groupes en fonction de leurs forces et défis. Les élèves s’auto-évaluent à l’aide d’un code couleur (rouge, jaune, vert, bleu) qui reflète leur compréhension des notions. À partir des couleurs qu’ils cochent, je compose les sous-groupes pour le cycle suivant, en tenant compte des niveaux de maîtrise. Par exemple, les élèves qui cochent « bleu » travaillent avec d’autres ayant un niveau similaire, tout en intégrant des élèves « jaunes » ou « verts » pour favoriser l’entraide.

Lors des périodes de travail en groupe, chaque élève choisit un objectif non maîtrisé à travailler et collabore avec un élève « bleu », expert dans cette notion. Cette approche permet aux élèves plus avancés de renforcer leurs compétences en expliquant les notions, tout en aidant ceux qui en ont besoin à progresser.

Ce système favorise un environnement d’apprentissage collaboratif où chaque élève contribue et profite du travail d’équipe. Il encourage le partage des connaissances, le soutien mutuel et développe un sentiment de communauté au sein de la classe. En mettant à profit les forces individuelles, cette méthode renforce les compétences des élèves tout en valorisant leurs efforts et en cultivant leur confiance en eux.

Chaque cycle de dix jours comprend trois périodes de travail en groupe. Pendant ces périodes, les sous-groupes réalisent des ateliers, des exercices et des activités interactives pour améliorer leurs compétences dans les notions non maîtrisées.

Ce projet vise à offrir une expérience d’apprentissage enrichissante, collaborative et adaptée au niveau de chaque élève, tout en valorisant leurs réussites. 

Résultats

La mise en place de ce système de sous-groupes basés sur l’auto-évaluation et l’entraide a généré plusieurs résultats positifs. D’abord, les élèves sont devenus plus conscients de leurs forces et de leurs défis grâce au code couleur, ce qui a favorisé leur autonomie et leur engagement dans leur apprentissage. En identifiant leurs objectifs, ils se sont fixé des priorités claires et ont pris un rôle actif dans leur progression.

Ensuite, le travail en sous-groupes a permis de répondre aux besoins spécifiques de chaque élève tout en valorisant les forces individuelles. Les élèves avancés, en expliquant les notions à leurs pairs, ont renforcé leur propre compréhension et développé des compétences sociales précieuses. Ceux en difficulté ont bénéficié d’un soutien personnalisé dans un environnement bienveillant, ce qui a réduit leur sentiment de découragement et renforcé leur motivation.

De plus, cette méthode a créé une dynamique d’entraide et de collaboration au sein de la classe. Les élèves ont appris à travailler ensemble, à partager leurs connaissances et à célébrer leurs progrès collectifs. Cela a renforcé leur sentiment d’appartenance et de communauté, tout en améliorant les résultats académiques.