Les problèmes observés sur le contexte de la classe

Le contexte socio-économique de l’école

L’école est située dans un milieu défavorisé et multiethnique où les élèves, de façon générale, ont souvent peu accès à la culture.

Le thème de l’année scolaire est « bienvenue dans l’univers de St-Malo » où chacun des cycles a une planète à exploiter. Le premier cycle a obtenu la planète Mars.

Le projet éducatif de l’école

Les cibles retenues sont les suivantes :

• La réussite scolaire et la persévérance
• La maîtrise de la langue française
• La santé globale
• La qualité du milieu de vie
• L’implication des parents dans le parcours scolaire de l’enfant.

 

La classe

Le projet s’est déroulé dans une classe de quatorze élèves de première année. Le groupe était plutôt calme et les élèves de la classe étaient intéressés par les apprentissages et curieux intellectuellement.

Dans cette classe, la lecture et l’écriture occupent une très grande place.

 

La réflexion qui a conduit à mettre en œuvre un projet d’intervention

Considérant qu’il s’agit d’une classe de première année, la priorité est l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ainsi, il m’est apparu évident de proposer un projet en lien avec la lecture et l’écriture. J’ai donc invité les élèves à jouer avec les sonorités de la langue française en écoutant et en composant des comptines. Ainsi, les élèves ont développé leur maîtrise de la langue française.

Lors de la routine du matin, l’enseignante lit toujours une devinette aux élèves tirées du livre « les devinettes d’Henriette »[1]. Dans le cadre du projet, lors de mes prises en charge, j’ai choisi de remplacer la lecture de la devinette par celle d’une comptine. Les comptines étaient tirées du livre « 100 comptines »[2].

De plus, chacun des élèves devait composer une comptine sur le thème des martiens. J’ai choisi ce thème puisque, dans le cadre du thème de l’année scolaire, nous étions invités à travailler sur la planète Mars. Ainsi, j’ai trouvé un livre appelé « l’encyclopédie des Martiens : petit manuel de survie à l’usage des Terriens qui rêvent de visiter Mars »[3]. Il m’a servi d’élément déclencheur pour le projet.                               

Également, les élèves de la classe sont habitués de rédiger des contes collectifs, qu’ils vont lire dans les classes de maternelle. Ils apprécient vraiment cette activité d’apprentissage qui semble très motivante pour eux. Ils sont très fiers du livre produit toutes les deux semaines. Donc, j’ai choisi de produire un recueil de comptines puisque la rédaction d’un tel livre devrait les enthousiasmer.

Je voulais vraiment que le recueil ressemble à celui de Mme Major puisque j’ai inscrit le projet au rendez-vous biblio-expo de la commission scolaire de la Capitale sous le thème « à la manière de… ». Ainsi, le recueil devait être à la manière d’Henriette Major. En feuilletant les livres de l’auteur, j’ai constaté que les illustrations étaient omniprésentes.

J’ai donc décidé que les élèves allaient devenir, en plus des auteurs, les illustrateurs du recueil. Pour ce faire, j’ai initié les élèves au « pop art ». Ainsi, chacun des élèves devait dessiner un martien qui serait ensuite retouché informatiquement pour le rendre monochrome (noir) et coller sur quatre fonds de couleur différente peinturés à la gouache. Cette œuvre inspirée de l’œuvre « Marilyn » d’Andy Warhol.

Finalement, j’avais aussi proposé de faire un café littéraire où les enfants pourraient lire leur comptine à leurs parents. Ceci aurait, à mon avis, favorisé l’implication des parents dans le parcours scolaire de leur enfant. Par ailleurs, considérant les disponibilités hétérogènes des parents, mon enseignante associée et moi avons choisi de ne pas poursuivre dans cette voie.

Ainsi, à la place de faire venir les parents pour entendre leur enfant lire leur comptine, j’ai choisi d’enregistrer chacun des enfants et de produire un CD de comptines. De surcroit, cela cadrait bien avec le projet « à la manière d’Henriette Major » puisqu’un CD est aussi inclus dans son livre « 100 comptines ».

Le déroulement du projet et la nature des traces disponibles

1ère étape : Introduction au projet.

L’objectif était de susciter l’intérêt des élèves. Pour ce faire, j’ai fait la lecture de « l’encyclopédie des Martiens : petit manuel de survie à l’usage des Terriens qui rêvent de visiter Mars ». Cela nous a permis de faire la différence entre une réelle encyclopédie et un docu-fiction.  Dans ce livre, nous avons découvert que les martiens étaient tous physiquement différents. Ainsi, pour les préparer à créer leur propre martien, nous avons fait une activité d’introduction (voir pièce jointe) où les élèves devaient rédiger une devinette sur un martien précédemment sélectionné qu’un camarade essaierait de découvrir. 

2ème étape : Découvrir le pop art.

L’objectif était de faire découvrir le pop art aux élèves. Je leur ai donc montré plusieurs œuvres de ce courant artistique. Les élèves devaient observer les œuvres et exprimer leur appréciation. J’en ai profité pour introduire des notions portant sur la manière d’apprécier des œuvres d’art. Par la suite, les élèves devaient découvrir les caractéristiques du pop art. C’est également lors de cette période que nous avons discuté du projet d’arts plastiques que nous allions réaliser. Les élèves étaient très motivés à l’idée de réaliser une création inspirée de l’œuvre « Marilyn » d’Andy Warhol (voir pièce jointe).

3ème étape : Créer un martien.

Pour aider les élèves dans la création de leur martien, je leur ai donné un plan (voir pièce jointe) qu’ils devaient compléter et suivre par la suite pour dessiner leur martien. Pour vérifier que les élèves avaient bien respecté leur plan, lorsque l’élève avait terminé son dessin, je l’affichais au tableau et je ramassais son plan. Lorsque tous les martiens ont été affichés, nous nous sommes réunis en grand groupe et à la lecture du plan, les élèves devaient deviner de quel martien il s’agissait.

4ème étape : Créer sa toile en pop art

J’ai découpé quatre petits cartons dans du carton (feuille grandeur lettre découpée en quatre) pour chacun des élèves. Ces derniers devaient par la suite peinturer à la gouache le fond des cartons de quatre couleurs vives différentes.

J’ai, par la suite, numérisé tous les martiens et je les ai retouchés informatiquement pour les rendre monochromes en noir (voir pièce jointe). J’ai imprimé et découpé quatre petits martiens noirs pour tous les élèves de la classe. Si j’avais eu plus de temps, j’aurais aimé que les élèves fassent eux-mêmes ces étapes, mais je commençais à être restreinte dans les périodes restantes!

Nous avons collé les martiens sur chacun des cartons. Les élèves devaient par la suite colorer les parties blanches des martiens, aux crayons feutres, en utilisant une couleur contrastante du fond. J’avais préalablement fait une mini-leçon sur les couleurs contrastantes aux élèves.

Pour compléter l’œuvre, nous avons collé les quatre petits cartons sur un carton format lettre (voir pièce jointe) et les élèves ont signé leur production.

5ème étape : Connaître les caractéristiques de la comptine

Tout au long du projet, j’ai fait la lecture de comptines aux élèves pour qu’ils découvrent par eux-mêmes les caractéristiques de la comptine. Par la suite, nous avons fait une activité, avec la comptine « les chapeaux » où les élèves devaient, en grand groupe, découvrir officiellement les caractéristiques de la comptine. Suite à cette activité, les élèves ont fait une activité individuelle sur la comptine « j’ai vu » et ils devaient essayer de rédiger leur première comptine à l’arrière de la feuille. J’ai ensuite récupéré les comptines pour faire une mini-leçon portant sur la rédaction d’une comptine à l’aide des productions des élèves.

6ème étape : Rédiger une comptine

Les élèves devaient donc à cette étape rédiger leur propre comptine sur le thème des martiens. Cette comptine serait celle que nous allions utiliser pour le recueil. J’ai donc divisé le groupe en deux groupes d’écriture et avec l’enseignante de l’aide à la composition de la classe, nous avons guidé les élèves pour qu’ils rédigent une comptine comportant au moins quatre lignes. Nous avons aidé les élèves à corriger les fautes en s’assurant qu’ils avaient respecté la structure de la comptine. Certains élèves en difficulté ont eu besoin de plus d’aide et ils ont terminé la rédaction de leur comptine lors d’une période de récupération.

Les élèves devaient par la suite rédiger leur comptine au propre en utilisant les lettres cursives qu’ils avaient vues depuis le début de l’année. Certains élèves ont dû recommencer la rédaction au propre puisqu’il ne l’avait pas recopié en lettres cursives. 

7ème étape : Réciter sa comptine

La dernière étape du projet consistait à réciter sa comptine en essayant d’y mettre du rythme. Cette étape s’est déroulée en sous-groupe de trois élèves pendant les récréations. Les élèves se pratiquaient à réciter la comptine devant leurs pairs et lorsque nous étions tous satisfaits du résultat, j’enregistrais les élèves avec mon iPad. J’ai ainsi pu créer un CD avec tous les enregistrements.

Dernière étape : La mise en page du recueil

J’ai fait la mise en page du recueil et la création du CD seule, car je voulais que cela soit une surprise pour mon enseignante associée, les élèves et leurs parents (voir pièce jointe).

J’ai donc remis à chacun des enfants, comme cadeau de fin de stage / Noël, le recueil de comptines comprenant le CD des comptines. J’espère sincèrement que les parents étaient aussi fiers que moi du produit fini !

[1] Major, Henriette. Ill. Béha, Philippe. (2004) Les devinettes d’Henriette. Éditions Hurtubise inc. 88 pages.

[2] Major, Henriette. (1999) 100 comptines. Fides. 127 pages.

[3] Raisson, Gwendoline & Garrigue, Roland (2015) L’encyclopédie des Martiens : petit manuel de survie à l’usage des Terriens qui rêvent de visiter Mars. Flammarion.