Mes observations

J'ai effectué mon stage dans une classe de 6e année d'anglais intensif. Le défi majeur de cette classe était le manque de temps. Mon stage a été une course contre la montre dont l'objectif était l'enseignement du programme complet de français et de mathématique de 6e année avant Noël. Ouf! Tout un défi! Les élèves étaient sélectionnés, mais malgré tout, certains éprouvaient des difficultés en mathématique. Mon problème était que je manquais de temps pour revoir ces notions avec eux et qu'il était parfois difficile de savoir ce qui n'était pas acquis avant d'arriver à l'examen. Je voulais également régler un petit problème au niveau de la dynamique de classe. Deux de mes élèves passaient tout leur temps ensemble, mais était peu intégrées au reste du groupe. Je désirais briser cet isolement.

La réflexion qui a conduit à mon projet

Afin de ne pas devoir rajouter un projet de plus à mon horaire de classe déjà surchargé, je devais trouver une solution qui me permettait de faire plusieurs choses à la fois. C'est en constatant l'intérêt élevé de plusieurs de mes élèves envers les bandes dessinées que j'ai eu l'idée de leur faire faire une bande dessinée sur les mathématiques. Les élèves allaient devoir illustrer un problème mathématique en lien avec une notion déjà abordée en classe et assignée par moi et également expliquer comment résoudre mathématiquement le problème, toujours à l'aide de la B.D. J'ai commencé par faire remplir un sondage aux enfants afin de savoir, sur une échelle de 1 à 4, leur niveau de compréhension de chacun des concepts abordés, en leur demandant d'être honnête. Cela a été un bon exercice métacognitif, car pour chaque concept l'enfant devait se poser des questions. Selon leurs défis, je les ai jumelés en équipes de deux. Cela me permettait également de jumeler mes deux élèves plus isolées avec d'autres enfants de la classe. J'avais donc trouvé un projet qui touchait les trois matières que je devais évaluer en classe: le français (le texte des bulles dans la B.D.), les mathématiques (l'utilisation du langage mathématique) et les arts (pour la B.D. en tant que tel). En plus, comme les enfants ne travaillaient pas nécessairement avec leur meilleur ami, cela travaillait leurs habiletés sociales. J'avais également jumelés des enfants qui n'avaient pas les mêmes difficultés, alors ils devaient apprendre à s'ajuster à l'autre.

Nature des traces disponible

-Sondage remis à chaque élève (exemple)
-Compilation des résultats du sondage
-Plan de la B.D (exemple)
-B.D (exemple)
-Grille de correction

Les observations saillantes

Ce que j'ai pu remarqué sur les traces que j'ai recueillis, c'est un réel effort cognitif de la part de chacun de mes élèves. Ils ont dû se questionner sur ce qu'ils savaient et ce qui n'était pas encore acquis, ils ont dû inventer un problème mathématique et expliquer comment le résoudre et ils ont dû trouver une manière originale d'illustrer ce problème. Ce sont là trois choses qu'ils n'ont pas l'habitude de faire. Certains élèves ont dû recommencer leur plan de B.D. parce qu'ils ne comprennaient pas ce qu'il devaient faire lorsque je leur disais de m'expliquer leur démarche (ils écrivaient seulement quel était la réponse, ce qui n'étais pas le but de l'exercice). Ce que j'ai pu remarqué dans la classe qui n'est possible de constater sur le papier, c'est d'abord une compréhension différente des mathématiques. Certains élèves ont affirmés qu'ils comprenaient mieux la matière depuis qu'ils avaient été obligé d'inventer un problème. Je pense que c'est un exercice qui est bénéfique à faire avec eux et qui aurait été intéressant de refaire si le temps l'avait permi. J'ai également pu constater que les deux élèves plus exclues ont commencé à jouer avec les autres enfants à la récréation et à aller un peu plus vers les autres, ce qui était également une belle réussite