J’ai effectué mon stage IV dans une classe de 2e année à l’école de La Chanterelle. Dès le début de l’année, j’ai remarqué lors de tout déplacement, transition ou à la suite d’une récréation, il y avait plusieurs interventions à faire pour aider les élèves à régler leurs conflits ou à gérer leurs émotions face à une situation qu’ils avaient vécue. En effet, ils revenaient dans la classe avec un état émotif et ils n’étaient donc pas prêts à l’apprentissage. Ils ressentaient une tornade d’émotions qui les empêchaient de se concentrer. Puisque les élèves passaient de nombreuses heures ensemble, ils ne pouvaient pas jouer avec des élèves d’autres classes lors des récréations et au service de garde, le nombre de conflits et d’émotions différentes à gérer ne faisait qu’augmenter. Parfois, les élèves ne se souvenaient plus pourquoi ils étaient tristes ou pourquoi ils étaient encore en colère contre leur meilleur ami à la fin de la journée. Je devais donc trouver une façon pour que les élèves identifient en tout temps leurs émotions et qu’ils se sentent outillés pour s’exprimer au moment où quelque chose se produit. Je voulais également trouver une façon pour que les élèves vivent davantage de relations sociales positives.  

Mon plan d’intervention en contexte visait donc à améliorer les relations interpersonnelles dans la classe, et ce par la gestion des émotions et l’adoption de comportements bienveillants. En effet, ayant de jeunes élèves de 2e année, ceux-ci n’étaient pas tout à fait en mesure de faire face à toutes ces émotions, généralement plusieurs en même temps, qu’ils peuvent ressentir lors d’un conflit ou d’un désaccord avec quelqu’un. Plus précisément, mon projet visait à outiller les élèves sur la gestion des émotions ainsi que sur des gestes de bienveillance et d’entraide qu’ils pouvaient poser entre eux afin d’améliorer leurs relations sociales. Dès les premières semaines du projet, j’ai vu l’effet positif que cela procurait aux élèves d’être écoutés, d’être compris et d’avoir une place pour s’exprimer. Les élèves étaient plus calmes et ils m’ont informé qu’ils se sentaient tous plus détendus et concentrés dans ce genre de climat de classe. 

Pour débuter ce projet, une technique d’impact a été présentée afin de faire réaliser aux élèves les effets de la bienveillance et de l’entraide entre eux ainsi que le visionnement du film Sens dessus dessous pour aborder l'identification et le classement des émotions. Puis, plusieurs situations d’enseignement-apprentissage à partir d’albums jeunesse ont été pensées afin de travailler avec les élèves des émotions bien particulières, telles que la colère, la tristesse et la joie. À la suite de la lecture de ces albums, les élèves ont été amenés à écrire sur des petits moments où ils ont vécu une de ces émotions. Nous les avons également travaillés en faisant de l’improvisation. En d’autres mots, mon projet visait à outiller les élèves pour leur permettre d’identifier leurs émotions et ils pouvaient le faire à partir d’un signet des émotions installé sur chacun de leur pupitre (voir document). Ce fut une grande réussite pour ces élèves. Ce repère visuel nous a permis d’amorcer plusieurs discussions dans la classe afin de les aider à s’exprimer sur ce qu’ils ressentaient. Ils m’ont mentionné qu’ils se sentaient écoutés, compris et qu’ils adoraient avoir leur propre signet des émotions sur leur pupitre.

Pour ce qui est de l’apprentissage de certains comportements de bienveillance et d’entraide, j’ai mis en place un système de remerciement à l’aide du concept « As-tu rempli un seau aujourd’hui? » (voir document). Ce système consiste à se rendre compte que par des gestes et de petites actions du quotidien nous pouvons propager du bonheur et rendre heureux ceux qui nous entourent. Cela avait également pour but de favoriser les relations positives entre les élèves. J’ai également instauré des routines de douceurs et du yoga au retour des récréations pour mettre en place tout ce que les élèves avaient appris. Les douceurs consistent à utiliser un objet de massage pour le dos pour pratiquer la détente. Ce moment permettait également aux élèves étaient d'identifier leurs émotions sur leur signet et/ou avaient l’opportunité de régler leur conflit ou d’expliquer leurs émotions à quelqu’un.

Lorsque j’ai quitté la classe en décembre, j’ai pu observer une amélioration avec le début d’année quant à l’attitude des élèves entre eux, notamment la gestion des émotions et l’entraide, ils s’écoutaient et se respectaient dans leurs émotions. Ils s’entraidaient également afin de rendre l’autre heureux, par exemple en aidant un autre élève à attacher son manteau, car il avait déjà mis ses mitaines. Ils ont développé des relations sociales positives entre eux, ce qui permet de créer un climat de classe favorable aux apprentissages.