Lors de mon stage, j'ai remarqué que les enfants aimaient particulièrement interagir entre eux, mais que cela était source de conflits et d'incompréhension parfois. Je me suis demandée sur quoi portait ces conflits et ces incompréhension. Bien qu'une grande partie de la classe éprouvait des difficultés langagières, j'ai ciblé que la gestion des émotions en était la cause première puisque leurs comportements relevaient presque systématiquement de l'apparition d'une émotion forte. Cela entraînait donc des dissidences dans leurs relations sociales puisqu'ils n'étaient pas en mesure d'identifier et de réguler les émotions vécues. 

Les difficultés éprouvées par les enfants lors de leurs interactions variaient d'un élève à l'autre. Les plus marquées étaient des gestes de violence envers autrui comme des bousculades ou des coups. Certains tenaient également des propos désagréables également. Enfin, il y avait aussi des enfants qui se renfermaient sur eux-mêmes et s'excluaient du groupe. 

Mon PIC avait donc pour but de faire reconnaître quatre grandes émotions et d'enseigner explicitement des moyens de régulation. Pour ce faire, j'ai amorcé la discussion avec la lecture de l'album "Le monstre des émotions" de Anna Llenas. À la fin de la séquence, les élèves auront produit un livre des émotions comportant les images du monstre des émotions ainsi qu’une image de l’activité réalisée en lien avec chaque émotion. Un résumé des moyens de régulation s'y trouvera également. 

De plus, puisque les enfants portaient un grand intérêt à la littérature jeunesse, chaque émotion était amorcée à l’aide d’un nouvel album. Nous avons débuté la séquence par la lecture de l’album « Je suis heureux » de Angèle Delaunois et Philippe Béha pour aborder la joie. Par la suite, une causerie sur ce qui nous rend heureux a eu lieu, suite à quoi nous avons réalisé une activité d’écriture provisoire afin d’écrire un mot-clé issus de cette discussion.

Puis vint l’amorce sur la colère avec l’album « Grosse colère » de Mireille d'Allancé. Pour faire un parallèle avec la métaphore du volcan, nous avons expérimenté en grand groupe la réaction chimique entre le bicarbonate de soude et le vinaigre. Dans cette discussion avec les élèves, ils ont chacun nommé quelque chose qui les mettait en colère avant de verser une cuillère de bicarbonate de soude dans le contenant. J’ai conclu l’expérience en y ajoutant le vinaigre et en faisant un parallèle sur l’émotion de la colère. Les élèves ont ensuite pu peindre leur propre volcan pour illustrer la colère.

Pour continuer, l’émotion de la tristesse fut abordé grâce à l’album « Petit-Bond est triste » de Max Velthuijs. S’ensuivit une causerie sur ce qui nous rend triste. Puis, ils ont réalisé une œuvre plastique en utilisant la technique de peinture soufflée, c’est-à-dire le fait de souffler de la peinture bleue à l’aide de paille. Plus tard, je pris chaque enfant individuellement pour leur en parler et pour qu’il me dicte une phrase présentant ce qui les rendait triste.

Finalement, l’album « Le noir » de Lemony Snicket et de Jon Klassen permit d’aborder la peur. Encore une fois, une causerie suivit la lecture, puis un exercice en dyade où les enfants devaient reproduire un visage apeuré. Cette expression fut immortalisée dans une photo par la suite.

Au travers de cette séquence, j’ai également abordé des moyens de revenir au calme. La respiration sous le toit fut notamment un des moyens les plus utilisés, les élèves le réinvestissant par eux-mêmes. Puis, différentes détentes furent également introduites, notamment celle sur la fréquence cardiaque pendant laquelle les élèves étaient invités à réutiliser la respiration sous le toit.

Les traces de mon PIC se résument globalement en quelques photos des projets des élèves, des notations de leur première méditation pleine conscience, des observations informelles et les documents et planifications utilisés.