Bonjour à vous, chers enseignants et enseignantes!
Mon nom est Anne-Marie Turmel-Allard et j’ai effectué mon stage en première année. Ce quatrième et dernier stage représentait un grand défi pour moi et je souhaitais de tout cœur le réaliser avec succès et fierté. Au cours de dernier, j’ai rencontré une enseignante associée extraordinaire ainsi que des collègues de travail attachantes, mais j’ai surtout découvert mon lot de richesses : mes élèves. J’ai appris à les connaître dans différents contextes. Évidemment, à vivre et à travailler ensemble, on apprend à se découvrir mutuellement. C’est donc en les observant tant dans la classe (situations d’apprentissage, travaux d’équipe, ateliers, moments libres, etc.) qu’à d’autres endroits de l’école (cours de récréation, bibliothèque, etc.) que j’ai appris à réellement connaître mes élèves et à déceler les particularités du contexte de la classe.
Choisir son projet, une tâche difficile !
Tout d’abord, mon groupe-classe était composé de 23 adorables élèves, tous différents les uns des autres. De prime abord, il y avait peu de problèmes de comportement et quelques problèmes d’apprentissage. Cependant, malgré mes nombreuses observations et les nombreuses semaines passées auprès de mes élèves, je n’avais toujours pas trouvé l’idée pour mon projet d’intervention en contexte. Cette étape a été la plus compliquée pour moi et ça m’a pris presque 1 mois et demi avant de trouver mon idée. Heureusement, dès que cette idée est survenue, j’ai tout de suite trouvé une manière de l’organiser et, coup de chance, cette idée en était une bonne.
La naissance et l’évolution de mon projet
Alors, malgré les quelques problèmes de comportement et les quelques problèmes d’apprentissage, j’ai pris la décision d’aligner mon projet vers un tout autre aspect important à développer chez les élèves : leur intérêt. En fait, c’est en première année que les élèves apprennent à lire et à écrire. Pour que cet apprentissage se fasse adéquatement, il importe de suivre des étapes, certes, mais surtout d’accroitre leur intérêt pour la lecture et l’écriture. En effet, pour apprendre, les élèves doivent ressentir du plaisir à faire la tâche. Ainsi, en classe, nous avions appris les principaux constituants de la phrase grâce à la grammaire en 3D. Au début de l’apprentissage, c’était très amusant de créer des phrases, car elles étaient nos premières et que nous avions plusieurs idées. Cependant, plus les élèves écrivaient des phrases, plus ils semblaient perdre leurs idées. Il n’était pas rare d’entendre les élèves dire : « Je n’ai pas d’idées. Je ne sais pas quoi écrire. » En fait, même si je tâchais de varier le plus possible les manières de faire, les élèves me semblaient moins intéressés. Alors, afin d’éviter qu’ils perdent complètement leur intérêt, j’ai décidé d’agir. C’est alors qu’est né mon projet. Lorsque j’ai constaté cette diminution de l’intérêt, je me suis dit qu’il serait bien de chercher et de trouver un moyen différent et original qui permettrait aux élèves de continuer l’apprentissage de la phrase, tout en y apportant un contexte significatif. De là m’est venue l’idée d’écrire notre propre livre de classe.
Les différentes étapes
1. La lecture de l’album de base
Pour rendre la tâche encore plus signifiante aux yeux des élèves, je me suis inspirée d’un livre qu’ils aimaient beaucoup et dont je leur avais fat la lecture. Il s’agit du livre Monstres en vrac d’Élise Gravel. Dans celui-ci, l’auteure y présente toutes sortes de créatures rigolotes. Lors de la lecture, j’ai projeté le livre au tableau interactif afin de capter au maximum l’attention des élèves. Évidemment, comme ce livre est rempli d’humour, les élèves s’y sont tout de suite rattachés! Je leur ai proposé que nous puissions chacun nous créer un monstre afin de créer le deuxième tome du livre. Je ne leur ai pas caché que cela demanderait beaucoup d’efforts et de travail et que si nous voulions avoir un beau résultat, il fallait que tous participent de manière efficace. Tous les élèves étaient emballés à l’idée de créer ce livre.
Par ailleurs, grâce à ce projet, j’ai pu familiariser les élèves avec les principaux aspects d’un livre tels que la page couverture, la quatrième de couverture, le titre, les sous-titres, le texte, les illustrations…
2. Création de notre illustration
À cette étape, les élèves ont été amenés à créer leur monstre, c’est-à-dire à le dessiner. En créant d’abord leur visuel, il est plus facile pour eux de mettre des mots sur leur création que de faire le contraire. Pour ce faire, ils ont utilisé des crayons de bois et un support papier que je leur avais fourni, support qui rappelle les pages du livre Monstre en vrac (feuilles lignées et quadrillées). Cependant, si j’avais l’occasion de refaire ce projet, j’essaierais peut-être d’utiliser un moyen différent afin de rendre ce projet interdisciplinaire.
3. Écriture du texte
Nous voici maintenant à la partie cruciale : l’écriture du texte. L’écriture s’est faite phrase par phrase, jour après jour. Les élèves devaient écrire six phrases en tout pour ainsi former un texte descriptif de leur monstre. Comme chaque phrase constituait une « petite » situation d’écriture en soi et demandait du temps, nous écrivions au maximum une phrase par jour. Ainsi, pour chacune des phrases, environ 30 à 45 minutes ont été nécessaires pour réaliser l’amorce, la réalisation et l’intégration.
Déroulement de l’écriture d’une phrase (semblable pour les six) :
Amorce : Pour chaque phrase, j’ai présenté aux élèves la question à répondre. Comme il y avait 6 phrases, il était important d’aborder différents aspects soient le nom du monstre, une qualité et un défaut, le repas préféré, l’activité préférée et la raison pour laquelle les lectures devaient préférer notre monstre à celui d’un autre élève. Ainsi, j’ai projeté au tableau interactif un document donnant des exemples de noms, de qualités, de défauts… que je lisais avec les élèves. Ensuite, je leur demandais de trouver d’autres exemples afin de faire ressortir les idées de chacun, ce qui facilitait leur écriture.
Réalisation : Dans le petit cahier conçu à cet effet, les élèves écrivaient leur phrase en utilisant les constituants appris (qui fait, quoi). Les élèves ayant fait ressortir leurs idées au cours de l’amorce étaient donc, pour la plupart, déjà prêts à écrire. Pendant ce temps, je circulais et j'apportais du support et du soutien à mes élèves.
Intégration : Dans cette partie, les élèves lisaient leur phrase aux autres élèves de la classe et c’était une manière pour eux de consolider leurs apprentissages. De plus, cela leur apportait une certaine fierté.
Étape 4 : la création du livre
Une fois que la production des phrases eut été terminée, il était grand temps de faire ce livre tant attendu. Pour ce faire, nous avons dû trouver un titre à notre livre. Dans mon cas, il avait déjà été convenu que le titre serait Monstres en vrac 2. Il a fallu réécrire le texte des élèves à l’informatique, chose que j’ai faite moi-même, car le temps et les périodes d’informatique manquaient et vu leur jeune âge (6 et 7 ans), ils avaient de la difficulté à taper rapidement. Cependant, ils ont tout de même contribué en écrivant le nom de leur monstre à l’informatique sous le format WordArt. Ainsi, cela leur a permis de contribuer à la mise en page du livre.
Une fois cela fait, j’ai fait imprimer les différentes pages et fait l’assemblage du livre. Dans mon cas, j’ai utilisé un cartable d’un pouce d’épaisseur et j’y ai inséré des acétates dans lesquels j’ai glissé les pages de texte et les illustrations. À peu de frais, rapide, simple et efficace!
Étape 5 : la présentation du livre aux élèves
Il existe certainement une foule de façons de faire pour présenter le livre. J’ai choisi, évidemment, de faire la lecture entière de l’œuvre. Comme c’est important pour chacun des élèves, il importe que tous les textes soient lus à l’ensemble de la classe. Nous avons donc pris une période complète afin de lire le livre ensemble et de découvrir nos 23 monstres attachants et drôles. C’était un moment de pur bonheur pour les élèves, mais également pour moi! L’aboutissement d’un projet pour lequel nous avions mis un tas d’efforts et de temps. Le tout s’est fait dans le plaisir et dans la rigolade.
Mes observations saillantes
Ce fut assez saisissant de constater les efforts que tous les élèves ont mis à la réalisation de ce projet. Le cheminement de chaque élève était extraordinaire et le résultat était simplement parfait. Les élèves ont su démontrer et conserver un intérêt puissant pour la tâche. Ils étaient motivés et avaient le goût de faire ce projet. Par ailleurs, ce qui m’a plus, c’est que peu importe leur niveau, chaque élève a réussi à écrire son texte et à se sentir fier de ce qu’il avait fait. Il est donc, à mon avis, évident que l’intérêt et la motivation sont des critères nécessaires à la réussite de chacun des élèves.
En espérant que ce projet saura vous inspirer !
Anne-Marie Turmel- Allard
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