Ma classe de stage était composée de 19 élèves de quatrième année. Dès les premières semaines d’école, mon enseignante associée et moi avons réalisé que le groupe était particulièrement actif. Il s’agissait d’élèves avec un besoin constant d’être stimulés, tant intellectuellement que physiquement. La gestion des comportements était ardue en partie en raison de cela. À cela se rajoutaient le côté verbomoteur très développé chez la grande majorité des élèves. Ces derniers avaient toujours quelque chose à dire. Ils avaient une opinion sur tout et des idées à profusion. Cela occasionnait beaucoup de retard dans l’avancement de la matière et d’écarts dans les discussions de groupe.
Puisque beaucoup de positif pouvait se tirer de cela, je voulais trouver une bonne façon de gérer ces comportements afin de les réinvestir différemment et non les faire taire. À travers les agissements de mes élèves, je sentais un grand désir de s’impliquer de leur part. Je n’avais pas l’impression qu’ils voulaient être impolis, mais plutôt qu’ils avaient besoin de mettre leur grain de sel dans la classe. C’est pourquoi j’ai rapidement mis sur pied un conseil de coopération et leur ai proposé de l’ajouter à notre gestion de classe. L’adoption du conseil de coopération dans la classe avait pour objectif de permettre aux élèves de s’exprimer librement dans un moment entièrement dédié à cela, de proposer des idées et de donner leur opinion sur différents points touchant la classe. Autrement dit, leur permettre de s’impliquer pleinement dans la classe, et ce, de la bonne façon.
Afin de garder des traces dans de ce projet, j’ai conservé des traces écrites des trois catégories sur lesquelles les élèves pouvaient se prononcer, soit « Je propose », « Je remercie/félicite » et « J’ai un problème ». De plus, une fois que le conseil était bien ancré dans la classe j’ai passé un questionnaire afin de recueillir l’avis des élèves sur cette nouvelle façon de fonctionner. J’ai conservé les feuilles de réponses.
Dès la première semaine, j’ai été agréablement surprise de voir à quel point les élèves embarquaient dans ce projet. Ils participaient énormément. À chaque semaine, il y avait beaucoup de papiers dans chacune des catégories, tous pertinents et respectueux. J’ai rapidement remarqué que le conseil avait beaucoup d’importance pour la classe. Les enfants attendaient le conseil de coopération avec impatience. Puisqu’ils prenaient cela au sérieux, plusieurs changements ont opéré chez les élèves. Leur comportement s’est régulé. Ils parlaient moins lorsque ce n’était pas le moment puisqu’ils savaient qu’ils avaient une période qui leur étaient entièrement dédié. De plus, j’ai constaté qu’ils avaient développé leur sens des responsabilités. Finalement, j’étais heureuse de voir que la gestion des conflits était plus facile et que le conseil avait même permis à certains élèves de dédramatiser certaines situations conflictuelles.