Contexte 

J'ai effectué mon stage 4 à l’école Saint-Louis se situant dans la ville de Thetford Mines. Cette école de milieu socioéconomique moyen faible (6 sur l’échelle) regroupe environ 350 élèves provenant de milieux assez distincts. La classe de 1re année dans laquelle je me trouvais était constituée de 23 élèves (surplus d’un élève).

Depuis le début de l’année, je constatais que je n’étais pas en mesure d’offrir un enseignement de qualité à chacun de mes élèves, car je devais passer une majeure partie du temps à aider les enfants qui rencontraient des difficultés au niveau des apprentissages et de leur organisation. Je souhaitais alors être en mesure de pousser tous mes élèves à leur plein potentiel en leur proposant des activités qui étaient adaptées à leur niveau d’apprentissage.  De plus, je remarquais un important écart d’apprentissage entre mes élèves, plus spécifiquement en écriture. Certains sont entrés en septembre en ayant déjà une capacité d’écriture de niveau alphabétique[1]. Ils étaient capables de lire et d’écrire quelques courtes phrases et décodaient des mots assez complexes. D’autres se retrouvaient encore dans le stade présyllabique, c’est-à-dire qu’ils ne faisaient pas de lien entre les marques écrites et la sonorité des mots[2]. C’est donc à partir de ces observations que j’ai voulu répondre à la problématique : comment tenir compte du niveau d’apprentissage de mes élèves en écriture ?

Interventions

Pour pallier ces difficultés, j’ai décidé de mettre en place un projet d’écriture issu du livre Écrire des récits inspirés de nos petits moments[3] qui permettait aux élèves d’avancer à leur propre rythme[4]. En effet, ce projet d'ateliers d'écriture avait comme optique d’amener les enfants à écrire sans aucune limite, à produire des récits comme bon leur semblait. L’enfant devait simplement écrire sans arrêt. C’est pourquoi cela permettait à chaque enfant, tout niveau de lecture et d’écriture confondu, de se développer à son propre rythme. Chaque atelier était amorcé par un point d’enseignement et par des mini-leçons qui devenaient les lignes directrices de leurs écritures. Cet ouvrage, qui présentait une progression d’ateliers d’écriture, les a amenés, non seulement à accroitre leur goût d’écrire, mais aussi à développer des stratégies d’écriture efficaces. Les stratégies étaient ajoutées à un tableau d’ancrage qui pouvait être consulté par les élèves lors des ateliers pour venir bonifier leurs écrits.

À la fin du projet, une célébration a été organisée afin que les auteurs puissent partager leur produit fini et prendre conscience des stratégies utilisées par leurs pairs. En plus d’être riche en apprentissages, cette finalité fut très motivante pour l’ensemble de la classe, car les élèves éprouvaient une certaine fierté à présenter le petit moment qui les rendait le plus fiers.   

Résultats

Au regard de ce beau projet, j’ai pu constater que chaque élève a préservé un engouement envers la tâche tout au long des ateliers étant donné qu’ils devaient écrire à partir d’un contexte signifiant qu’étaient les petits moments de leur vie. J’ai également remarqué qu’ils étaient portés à prendre davantage de risques en écriture et à réappliquer les stratégies apprises au cours des périodes. Leur progression en écriture a d’autant plus été remarquable tant chez les élèves en difficultés que ceux qui avaient déjà un bon niveau d’écriture. Cela m’a d’autant plus permis de pouvoir offrir des rétroactions de qualité étant donné que chaque élève était investi et autonome envers la tâche.

[1] Makdissi, H. (2012). L’émergence de la littératie en maternelle : ça se passe dans les livres et dans les textes écrits. Repéré à https://sitescours.monportail.ulaval.ca/contenu/sitescours/035/03508/201809/site99421/modules587346/module765714/page2085091/bloccontenu1897593/Pr%C3%A9scolaire_2012_50_2_42-52.pdf?identifiant=f4a96c8884ef41ea95f78886dd644fb911a7b283.

[2] Idem

[3] Nadon, Y. (2016). Écrire des récits inspirés de nos petits moments. Chenelière éducation.

[4] Ateliers réalisées à une fréquence de 2-3 fois par semaine (de mi-octobre à mi-décembre)