Problématisation
Lors de mon stage 4, l'orthopédagogue de l'école et moi avions fait passer le test de Ferreiro à tous les élèves. Nous avions remarqué qu'une grande partie des élèves se trouvaient au niveau au niveau syllabique en écriture, quelques-uns étaient encore au niveau présyllabique, et seulement 3 étaient au niveau alphabétique. De plus, plusieurs élèves étaient suivis en francisation (5) et en orthopédagogie (5). Dans ma classe, les élèves étaient très rapides en mathématiques, mais le français était très difficile pour une grande majorité. Je trouvais particulièrement difficile de soutenir les élèves en difficulté tout en stimulant ceux qui étaient déjà au niveau alphabétique lors des activités d'écriture provisoire traditionnelles, c'est-à-dire nommer un mot à tout le groupe et leur demander de décoder les sons qui s'y trouvent, pour ensuite intervenir individuellement avec ceux qui y arrivent moins. De plus, l'écriture provisoire est un concept encore très théorique en enseignement au préscolaire et au primaire, et peu de stratégies pédagogiques ont été mises de l'avant de nos jours, notamment en début de première année. Je me demandais comment j'allais faire pour accompagner, de manière ludique, les élèves tout en respectant leur zone proche de développement.
La solution proposée
J'ai donc mis de l'avant la création d'ateliers d'écriture provisoire, ayant pour intention pédagogique de mieux accompagner les élèves vers le prochain niveau d'écriture. L'orthopédagogue et moi avons créé trois équipes : 6 élèves au niveau présyllabique et syllabique, 6 élèves au niveau syllabico-alphabétique et 6 élèves au niveau alphabétique. Cela nous permettait de cibler préalablement des mots de vocabulaires qui se trouvaient dans leur zone proche de développement. La création des équipes selon les niveaux de Ferreiro me permettait également d'aller cibler mes rétroactions selon les besoins et d'intervenir plus en sous-groupes. L'orthopédagogue a travaillé de pair avec moi avec l'équipe 1, qui était formée des élèves qu'elle suivait, ainsi que ceux en francisation, nous permettant d'offrir un étayage de qualité à tous.
Déroulement des ateliers
L'intention était d'amener les élèves à créer un cours récit avec un début, un milieu et une fin. Une mini-leçon a été faite à ce sujet préalablement. La première semaine, nous avons fait 3 ateliers d'écriture. Les élèves devaient piger une image au centre de la table qui représentait un mot respectant leur ZPD. Préalablement, une lecture interactive était faite autour d'une thématique (les lieux du récit, les personnages, les actions...). La 2e semaine, nous avons également fait 2 autres ateliers d'écriture de ce genre, puis au 3e atelier, ils devaient créer une phrase selon une image projetée au tableau. Un enseignement sur la phrase avait été préalablement faite (majuscule, point, espace entre les mots...). La 3e semaine, j'ai demandé aux élèves d'écrire leur récit. J'ai distribué à chacun 3 images qu'ils avaient déjà vue (un personnage, une action et un accessoire). Ils devaient inventer une histoire à partir de ces 3 images.
Résultats
Les élèves de l'atelier 1 (syllabique) ont écrit une seule phrase, représentant le début du récit (qui, quoi, comment). Les élèves de l'atelier 2 (syllabico-alphabétique) m'ont réellement surpris, la plupart on écrit plusieurs phrases et leur histoire contenait presque tous un début, un milieu et une fin. Les élèves de l'atelier 3 (alphabétique) ont presque tous écrit plusieurs phrases également. Tous ont été capable d'inventer une histoire autour des 3 images, même ceux en francisation, grâce au soutien constant qui leur a été prodigué. Ils ont même tous eu le temps d'inventer un titre, de créer une page couverture et une ou deux illustrations dans leur petit livre.
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Phrase - atelier 3.jpg | 313.96 Ko |
Brouillon - atelier 1.jpg | 259.56 Ko |
Autocorrection - atelier 1.jpg | 317.16 Ko |
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Propre 2 - atelier 1.jpg | 328.79 Ko |