Dans le cadre de mon parcours universitaire, j’ai eu la chance de compléter mon dernier stage dans une classe de maternelle 5 ans à l’école primaire St-Louis-De-France. Lors de mes observations en début d’année, j’ai remarqué que la grande majorité des élèves éprouvaient des difficultés à vivre-ensemble. D’un côté, nous avions des élèves avec de fortes personnalités qui aimaient beaucoup diriger les autres, parfois de façon négative, et de l’autre, nous avions des élèves qui avaient de la difficulté à prendre leur place au sein du groupe. Il m’arrivait souvent d’avoir à intervenir auprès d’eux pendant les jeux libres, soit parce qu’un conflit survenait, soit parce que je remarquais qu’un élève en rejetait un autre dans son jeu. Aussi, j’ai remarqué que la gestion des conflits était difficile. Souvent, les élèves agissaient de façon impulsive à la suite d’une interaction négative avec un pair. Ils pouvaient oublier d’utiliser des mots pour exprimer leurs émotions.

Ainsi, mon projet d’intervention en contexte visait à outiller davantage les élèves afin qu’ils soient en mesure de vivre des relations harmonieuses au sein de la classe. Plus précisément, je souhaitais qu’au terme de ce projet, les élèves soient capables de reconnaître et nommer de bons comportements à adopter en classe, et qu’ils soient en mesure d’intégrer ces comportements à leur quotidien. Les interventions qui ont été mises en place en classe étaient en lien avec l’album As-tu rempli un seau aujourd’hui ? qui explique que chaque individu possède un seau invisible qui se rempli lorsqu’on accompli de bonnes actions, et se vide lorsqu’on en accompli de mauvaises.

Plus concrètement, les activités proposées visaient à développer chez les élèves :

• La capacité à collaborer avec les autres.
• La capacité à réguler ses comportements.
• La capacité à créer des liens avec les autres.

Principales interventions :

Semaine 1 

• Lecture de l’album As-tu rempli un seau aujourd’hui ? Mise en place du seau de la classe et schéma de concepts sur les actions à poser pour remplir notre seau. 
• Défi de la semaine en lien avec l’amitié : Proposer son aide (ex : pour ranger des jeux). On définit ce qu’est un bon ami et ajoutons des actions au seau de la classe. J'utilise l'album Veux-tu être mon ami ? comme support visuel.
• Nous nommons différentes façons de se faire pardonner lorsqu’on commet une erreur (ajout des actions au schéma de concepts). Introduction des billets doux (billets à donner à un ami pour demander pardon).

* À chaque fin de journée, nous nommions quelques bonnes actions posées dans la classe et on rappelait ce que nous devions faire chaque jour pour remplir notre seau.

Semaine 2 

• Le thème de la semaine : le partage. Défi : Partager les jeux au tapis. Introduction à l’aide de l’album Les écureuils qui se querellent. Discussion et ajout d’actions au schéma de concepts.
• Les élèves apprennent à partager un jeu ou un objet de la maison lors de l’activité Je partage un objet précieux. Autoévaluation de l’appréciation de l’activité. 

Semaine 3 

• Le thème de la semaine : la collaboration. Définition de ce qu’est la collaboration et ajout d’actions au schéma de concepts.
• Défi de la semaine : inviter des amis différents à jouer (jeux symbolique, blocs, jeux de société, etc.).
• Activité du coloriage d’un elfe casse-tête : Les élèves doivent colorier leur elfe individuellement. Par la suite, chaque partie de l’elfe est découpée. On mélange le tout et les élèves doivent assembler un nouvel elfe à l’aide de plusieurs parties faites par différents amis. Ajout de cette production au portfolio.

Résultats :

• La grande majorité des élèves démontrent leur capacité à s’entraider en aidant davantage les autres à ranger les jeux, même lorsqu’ils n’ont pas joué avec ceux-ci. En général, un esprit plus coopératif se créer au sein de la classe.
• Les enfants nomment plusieurs fois par jour de bons comportements observés dans la classe afin de remplir le seau.
• Je remarque que les élèves font davantage des compromis lors des jeux. Cela démontre leur capacité à collaborer et à réguler leurs comportements lorsqu’une déception peut être vécue.
• Les élèves se portent davantage volontaires par eux-mêmes pour partager (par exemple, j’ai eu plusieurs élèves au cours des semaines d’interventions qui se sont proposés pour partager leur collation avec un ami qui n’en avait pas).
• Dans les jeux, principalement au tapis, plusieurs combinaisons d’élèves se sont formées. J’ai remarqué que certains enfants allaient davantage vers les autres et changeaient de groupe d’amis en fonction des jeux avec lesquels ils voulaient jouer. Ainsi, ils commençaient à démontrer une plus grande ouverture envers les autres.