Contexte

Lors de mon stage 4 en 3e année, mon enseignante associée et moi-même avons pu remarquer un défi important pour nos élèves, soit l’écriture. Effectivement, au premier bulletin, la moyenne du groupe en écriture se situait à 67 %. D’ailleurs, près de 10 élèves avaient un résultat inférieur à 60 % à chaque dictée que ce soit une dictée de mots, une dictée trouée ou une dictée de phrases. Nous avions donc des élèves avec des facteurs de risque à surveiller.

De plus, nous avons remarqué, à l’aide de diverses tâches d’écriture, que ces difficultés pouvaient être expliquées par le fait que les élèves avaient du mal à se corriger. D’abord, il est pertinent d’affirmer qu’aucune démarche de correction n’avait été modélisée aux élèves depuis le début de l’année scolaire. Aussi, puisque mon école de stage est une nouvelle école, l’ensemble des enseignantes au deuxième cycle utilisaient des démarches de correction différentes venant de plusieurs écoles.

En addition, nous avons aussi pu constater que certains élèves ne doutaient aucunement de l’orthographe ni des accords des mots qu’ils employaient dans leurs textes, ce qui provoquait des difficultés d’ordre syntaxique, d’orthographes et des erreurs liées aux accords (déterminants, noms et adjectifs). Par exemple, vous pouvez constater des erreurs liées au vocabulaire et aux accords dans la dictée d'Halloween. Il est important de mentionner que les élèves avaient le droit d’utiliser leur coffre à outils (mots de la semaine) afin de se corriger.

Résumé des interventions

1. Enseignement d’une démarche de correction 

Le premier objectif de mon PIC fut alors de créer une démarche de correction pour encadrer et soutenir mes élèves dans leur correction. J’ai donc créé une démarche de correction intitulée Paco (Ponctuation et syntaxe, accord, conjugaison et orthographe). Pendant mon PIC, j’ai décidé de morceler la tâche de performance que je souhaitais évaluer à la fin de mon projet. J’ai donc présenté chacune des étapes de la démarche d’écriture une période à la fois. Ainsi, après chaque enseignement, les élèves devaient travailler leur texte en fonction de l’apprentissage effectué lors de la période. Il s’agissait donc toujours du même texte que nous cherchions à améliorer. 

2. Dictée réflexive et activités pour pratiquer les mots de vocabulaire 

Le deuxième point que j’ai voulu travailler avec mes élèves fut de les amener à douter d’eux-mêmes dans un contexte d’écriture. J’ai donc mis en place des dictées réflexives hebdomadaires leur permettant de les amener à émettre un jugement quant au degré d’acquisition de l’orthographe des mots de vocabulaire de la semaine. Pour ce faire, à l’oral, je dictais les mots de vocabulaire. Par la suite, les élèves devaient classer ces mots selon s’ils pensaient connaître l’orthographe ou s’ils doutaient de l’orthographe du mot. Lorsque la dictée était terminée, les élèves devaient chercher par eux-mêmes la bonne graphie de chacun des mots de la dictée réflexive. Ainsi, cette activité pédagogique permettait d’une part de travailler la réflexivité et d'autre part de diriger les élèves dans leur étude. Par ailleurs, j’ai proposé des activités amusantes telles qu’un jeu de bataille navale des mots de vocabulaire, des mots croisés et des mots cachés afin de mémoriser les mots de vocabulaire selon les différentes régularités orthographiques. 

3. Dictée zéro faute

Toujours dans le même objectif d’amener les élèves à douter et à se questionner, j’ai décidé d’expérimenter pour la première fois une dictée zéro faute. Les élèves pouvaient donc poser des questions aux autres élèves. Mon rôle consistait donc à reformuler les propos des élèves et essayer de pousser la réflexion.

Résultats

D'abord, j’ai pu constater une nette amélioration concernant l’attitude positive des élèves à l’égard de l’écriture. En effet, j’ai pu observer des élèves qui ont vécu de belles réussites. Avant mon PIC, certains élèves se retrouvaient constamment en échec en écriture, peu importe les efforts et le travail acharné. J’ai d’ailleurs pu observer que la dictée zéro faute est une activité qui contribue réellement à cette attitude à l’égard de l’écriture puisqu’il s’agit d’un travail collaboratif dont tous les élèves peuvent participer, et ce, peu importe les difficultés, des élèves. De plus, j’ai pu observer que la dictée zéro faute fût la seule dictée où aucun élève ne se trouvait en échec, ce qui représente une très belle amélioration. Il va de soi que j’aimerais intégrer les dictées zéro faute dans mes activités d’enseignement futures. D’ailleurs, cela représente une activité que je recommande à tous les enseignant(e)s. 

Par ailleurs, j’ai d’ailleurs pu observer une amélioration à l’égard de l’investissement des élèves dans la situation d’écriture. Je crois que cela peut être expliqué par le morcellement de la tâche. Effectivement, les élèves se sont concentrés à différents moment et selon différentes composantes de la correction, ce qui leur a permis d'améliorer leur correction.

Ensuite, je considère que mon PIC a permis d’encadrer et de soutenir les élèves dans leur démarche de correction. En effet, encore jusqu’à ce jour, plusieurs élèves utilisent leur signet aide-mémoire afin de corriger leur texte. J’ai aussi pu constater lors des périodes de correction que les élèves se sont vraiment questionnés. Vous pouvez entre autres voir dans le document intitulé Doute_Orthographe que l'élève en question a fait des points d’interrogation vis-à-vis les mots dont il doutait de l’orthographe et il a ensuite tracé un cœur lorsqu’il avait cherché ceux-ci dans ses outils de référence. De plus, il ne faut pas oublier que la démarche de correction est un résultat en soi puisque les élèves n’en utilisaient pas avant. En effet, maintenant, les élèves utilisent une démarche de correction leur permettant par exemple, de porter un regard sur les accords entre les noms, les déterminants et les adjectifs. Ainsi, on peut voir les élèves relier les noms de leurs textes aux déterminants et aux adjectifs en plus d’inscrire le genre et le nombre de ces  constituants. Ainsi, cela permet de repérer plus facilement les erreurs liées à l'accord (Voir document intitulé Brouillon-Démarche de correction). 

Enfin, à l’égard des résultats académiques, moins d’élèves se sont retrouvés en échec que ce soit dans la situation d’écriture finale ou dans les dictées hebdomadaires. En effet, j’ai trouvé que les dictées réflexives et les activités pour pratiquer les mots de vocabulaire ont été un franc succès. Je trouve que d’avoir alloué un temps en classe pour travailler les mots de la semaine a permis de m’assurer que tous les élèves effectuaient le travail demandé. En revanche, je crois qu’il aurait été plus intéressant que mon PIC se situe sur un plus grand laps de temps  Ainsi, je considère que les résultats obtenus auraient pu être davantage « parlant » que sur une petite période comme je l’ai fait.