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Contexte

Dans ma classe de stage, j'ai observé des défis d’autonomie, d’autocontrôle, de respect des autres et de coopération. 

Il y avait régulièrement des comportements qui dérangeaient les autres. Les élèves ne respectaient pas le droit de parole, se déplaçaient dans la classe inutilement et utilisaient des mots vulgaires et dénigrants envers d'autres élèves. Il y avait aussi plusieurs désorganisations qui nécessitaient le retrait des élèves. Un autre défi observé était le manque d’autonomie lors des routines d’entrée et de travail autonome. Ils ne faisaient pas les tâches demandées sans rappel constant et/ou soutien. Les élèves étaient passifs et/ou adoptaient des comportements perturbateurs en attendant d’être guidés.

Ainsi, il y avait beaucoup d’interventions de gestion nécessaires pour le bon fonctionnement de la classe, ce qui apportait des répercussions sur la disponibilité des élèves à apprendre, sur le temps d’apprentissage et qui engendraient un climat négatif et moins propice aux apprentissages. 

Mon projet avait donc comme objectif d'améliorer le climat de classe en développant deux éléments : l’autonomie et la coopération.

Interventions menées

Dans mon projet, j’ai mis en place cinq interventions. 

1. Enseignement explicite de l’autonomie (document 1)

Pour aider l’élève à développer son autonomie et éviter qu’il ait toujours besoin d’un adulte pour le guider, j’ai enseigné explicitement une procédure à suivre pour être autonome (échelon de l'autonomie). Il s’agit de comportements attendus lorsque l’élève ne sait pas quoi faire ou lorsqu’il a un questionnement. Un support visuel de cette procédure a ensuite été affiché en classe. 

2. Instauration d’un coin calme (document 2)

Pour ma troisième intervention, j’ai mis en place un coin calme dans la classe, c'est-à-dire un espace de travail isolé avec outils (toutou lourd, balle sensorielle, coquilles, technique de respiration, etc.). Il s’agissait d’une stratégie préventive pour soutenir l’élève dans le développement de son autorégulation et de son autocontrôle de ses comportements afin d’éviter des retraits punitifs et des désorganisations et d’amener l'élève à reconnaitre qu'il avait besoin de se calmer.  

3. Lecture d’un album (document 3)

Pour développer la coopération chez les élèves, j’ai lu l’album « Notre classe est une famille » de Shannon Olsen qui aborde l’importance du respect des autres, d’être uni et de l’entraide pour se sentir bien dans sa classe. Cette intervention visait le développement d’un sentiment d'appartenance pour favoriser le désir de coopérer et d'être respectueux les uns envers les autres (cohésion de groupe).

4. Fiche douce (document 4)

J’ai mis l’accent sur les bons coups des élèves par rapport à la coopération (attitude envers les autres, le respect, l’entraide, etc.) en remettant des fiches douches (petit certificat) à rapporter à la maison. J’ai également fait un mur de fiches douches dans la classe en inscrivant les noms des gagnants. Par une discussion de groupe avec les élèves, nous ciblions qui méritaient de gagner une fiche douce aujourd’hui. Il s’agissait de renforcement positif et cela permettait aux élèves de réfléchir à leur comportement en même temps.

Traces disponibles 

J’ai utilisé trois outils d’évaluation qui m’ont permis de récolter des traces concrètes. J’ai également inscrit quelques commentaires et réflexions dans un journal de bord.

1. Une grille d’autoévaluation de l’autonomie des élèves (document 5)

Chaque jour, pendant trois semaines (deux semaines et un jour à cause de la grève des enseignants), les élèves ont réfléchi à leurs comportements d’autonomie de la journée. Je les questionnais: est-ce qu'aujourd'hui tu as fait preuve d'autonomie : beaucoup, un peu ou pas vraiment.

2. La consignation des fiches douces

J’ai consigné les fiches douces remises avec des commentaires, c’est-à-dire avec les raisons de la remise de chaque fiche. Ainsi, je peux voir l’amélioration et la diversification des comportements des élèves se rattachant à la coopération (entraide, attitude respectueuse, etc.). 

3. Une grille d’observation des comportements d’autonomie (document 6)

Trois fois par semaine pendant deux semaines, j’ai observé les comportements d’autonomie des élèves lors des périodes de routine (entrée du matin et entrée de l’après-midi). Voici les comportements observés : l'élève fait la consigne écrite au tableau dès son arrivée, les comportements attendus sans rappel nécessaire et prend les moyens nécessaires pour respecter les attentes (ex. utilise les outils à sa disposition).

Résultats 

La réalisation de mon PIC s’est écourtée dû à la grève des enseignants. Ainsi, mes traces récoltées se concentrent sur deux semaines au lieu de trois semaines. Malgré cela, les traces récoltées démontrent une petite amélioration de l’autonomie des élèves et de leur coopération. Il s’agit de deux éléments complexes et longs à développer. 

Par les grilles d’autoévaluation, il est possible de voir que les comportements d’autonomie des élèves se sont améliorés entre la première journée et la dernière journée. Chaque semaine, les élèves sont aussi plus autonomes lors de la dernière journée de la semaine si je compare avec la première journée. Il est aussi possible de voir que quelques élèves ne montrent aucune progression. Il est intéressant de constater que ces élèves ont recours à d’interventions spécialisées : TES, psychologue et psychoéducatrice. Je trouve important de préciser qu’une analyse sur plusieurs autres semaines aurait été beaucoup plus précise et fondée. Il est évident que l’autonomie se développe sur une période de temps plus longue que deux semaines et un jour. Je remarque tout de même une progression sur cette courte période! Le résultat de mes grilles d’observation est très similaire. Il y a une progression visible de l’autonomie des élèves lors des moments de routine entre le début du projet et la fin du projet. Les élèves sont tout de même plus autonomes vers la fin des semaines qu’au début des semaines. Je remarque aussi que les élèves utilisaient de plus en plus les outils à leur disposition (ex. : procédure, affichage au tableau des consignes, liste de rappel, coin calme, etc.). De même, au fil du temps, je devais clairement moins intervenir pour que les élèves se mettent au travail de manière autonome. 

Par ma consignation des fiches douces, je remarque que les comportements méritant une fiche douce se sont complexifiés. Par exemple, dans les premières fiches remises, il y a les raisons suivantes : respect du droit de parole, respect des autres et gentillesse. Chaque jour, les réflexions et les idées des élèves devenaient plus précises et complexes. Par exemple, dans les dernières fiches douces remises, il y a les raisons suivantes : honnêteté, efforts pour contrôler son énergie, utilisation des outils (ex. : coin calme) et aider un autre élève. Il est possible de voir que les discussions en groupe par la remise de fiche douce avec les élèves ont permis aux élèves de réfléchir à leurs comportements et d’adopter des comportements d’entraide, coopératifs et respectueux! De plus, les élèves étaient fiers de recevoir une fiche douce. Il s’agissait d’un renforcement positif efficace. 

Ainsi, par mes observations générales, je peux affirmer que le climat de classe est devenu de plus en plus positif et propice aux apprentissages. Il était plus agréable pour tous d’être dans la classe!

Cohorte